Akuo a annoncé avoir remporté un appel d’offres pour la construction et l’exploitation d’une centrale de stockage à grande échelle en Nouvelle-Calédonie. Appelé par la Direction de l’Industrie, des Mines et de l’Energie de la Nouvelle-Calédonie (DIMENC), le projet prévoit la mise en place de 200 MWh de capacité de stockage. Selon Akuo, elle sera la plus grande centrale de stockage d’énergie de Nouvelle-Calédonie, mais aussi de France, en termes de capacité.
La centrale reposera sur des batteries lithium-ion et devrait être mise en service fin 2024 pour pouvoir délivrer au réseau chaque jour 50 MW d’électricité pendant trois heures.
Contacté par pv magazine, Akuo a expliqué avoir signé un contrat de mise à disposition avec les autorités calédoniennes, mais n’a pas souhaité communiqué le tarif obtenu ni l’investissement total dédié au projet. Dans les contrats de mise à disposition, c’est le gestionnaire de réseau de transport (ici la Société néo-calédonienne d’énergie Enercal) qui pilote l’installation de stockage qui est maintenue et exploitée par les équipes du contractuel (ici Akuo).
« C’est un contrat assez courant pour le stockage, explique Corentin Baschet, responsable des études de marché au cabinet de conseil Clean Horizon. C’est très courant aux Etats-Unis, un peu à la manière d’un contrat de location, appelé « tolling agreement ». C’est aussi ce modèle qui est utilisé dans le guichet ouvert stockage en France ». Dans ce contrat, le prix est déterminé par une prime dite de puissance garantie qui est versée annuellement. A celle-ci s’ajoute une prime de coûts variables pour couvrir la maintenance et l’exploitation. Cette dernière est surement très faible selon Corentin Baschet car les coûts rattachés d’une infrastructure de stockage sont bas.
« Que la batterie soit peu ou très utilisée, cela ne change pas le tarif », résume l’analyste qui précise toutefois que l’utilisation des batteries est encadrée par les dispositions du contrat par exemple en ce qui concerne l’état de charge (State of charge ou SOC) ou le nombre de cycles.
L’installation d’Akuo sera située dans la commune de Boulouparis, sur la côte ouest de la Grande Terre, et permettra de stocker l’énergie électrique produite par les centrales photovoltaïques la journée pour la restituer la nuit. La DIMENC précise que l’infrastructure servira aussi pour divers services réseaux dont le réglage de fréquence.
L’un dans l’autre, la Nouvelle-Calédonie devrait continuer de développer les énergies renouvelables et les dispositif de stockage pour les intégrer dans le réseau, conformément à son nouveau Schéma de Transition Energétique de la Nouvelle Calédonie, adopté en août 2023. Dans ce cadre, Grande Terre a annoncé son objectif de réduire de 75 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035. Sur l’île les sites métallurgiques, et notamment les fameuses mines de nickel, représentent 75 % de la consommation totale d’électricité. Et, pour contexte, la commune de Boulouparis héberge deux mines de nickel qui sont exploitées par la SMGM (Société Minière Georges Montagnat), la Société des Mines de la Tontouta (Ballande), la Société Le Nickel (SLN) et le sous-traitant d’exploitation COMICOB. La Nouvelle-Calédonie a annoncé vouloir substituer 50 % de la consommation en énergies fossiles du secteur du nickel par des sources renouvelables d’ici 2035.
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