D’après pv magazine USA
Le Bureau américain de gestion du territoire (BLM pour Bureau of Land Management) des États-Unis a officiellement supprimé le projet solaire Esmeralda 7, un projet qui aurait battu des records en devenant la plus grande installation solaire des États-Unis. Le projet solaire de 6,2 GW, situé dans le Nevada, aurait ajouté suffisamment de capacité de production d’électricité pour alimenter près de 2 millions de foyers américains. À titre de comparaison, le plus grand projet solaire actuel aux États-Unis est le projet Mammoth en Indiana, d’une capacité de 1,3 GW, actuellement en construction par phases.
Alors que l’examen environnemental NEPA du projet était en suspens depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, il est désormais officiellement répertorié comme « annulé » sur le site internet du BLM. Le projet Esmeralda 7 comprend sept projets développés par NextEra Energy Resources, Leeward Renewable Energy, Arevia Power et Invenergy. Les projets auraient couvert environ 480 km² de terres — soit une superficie proche de celle de Las Vegas. Suite à cette mise à jour, pv magazine USA a tenté de contacter les développeurs du projet Esmeralda et fera un suivi avec plus d’informations sur l’annulation répertoriée sur le site du BLM.

Image : Bureau of Land Management
Il semble donc que le projet ait été victime du vaste recul de l’administration Trump en matière d’initiatives d’énergie renouvelable. En juillet dernier, le Département de l’Intérieur a ainsi annoncé qu’il exigerait un « examen renforcé » pour les projets solaires et éoliens sur les terres publiques, à l’initiative du secrétaire Doug Burgum, nommé par Trump. Les projets demandant des baux, des droits de passage, des plans de construction et d’exploitation, des subventions, des consultations ou des avis biologiques doivent désormais recevoir l’approbation de Doug Burgum.
Kabir Green, directeur des affaires fédérales pour la nature au sein du Natural Resources Defense Council, a déclaré que cette mesure impose un niveau de contrôle sans précédent ainsi que des obstacles bureaucratiques qui pourraient retarder indéfiniment les projets d’énergie propre sur les terres publiques. « Il ne s’agit pas de surveillance, mais d’un blocage délibéré des projets éoliens et solaires qui créent des emplois, réduisent la pollution, font baisser les coûts et renforcent les communautés. Cette politique protège les profits de certaines industries, pas l’intérêt public », a-t-il déclaré.

Copyright : Donald Trump
L’administration Trump a entrepris une série de mesures hostiles aux énergies renouvelables lors de son second mandat, en plus du projet de loi du Congrès surnommé « One Big Beautiful Bill Act » qui vise à sabrer les financements pour l’énergie propre. Parmi les actions fédérales figurent :
- Un décret présidentiel obligeant le Trésor à appliquer des critères plus stricts pour les projets solaires et éoliens demandant des crédits d’impôt fédéraux.
- L’Agence de protection de l’environnement (EPA) retire 6,6 milliards d’euros (7 milliards de dollars) de financements accordés par le programme Solar For All. Ces subventions sont destinées à soutenir les projets solaires communautaires garantissant des économies sur les factures pour les ménages à faible revenu
- Les projets solaires et éoliens souhaitant se développer sur les terres fédérales font désormais face à un « examen final » par le secrétaire à l’Intérieur Doug Burgum, nommé par Donald Trump.
- Un décret présidentiel ordonne au Département de l’Intérieur d’éliminer tout « traitement préférentiel » pour l’éolien et le solaire.
- Le président Trump a instauré des tarifs douaniers généralisés sur la plupart des biens, ainsi que des droits de douane spécifiques aux composants énergétiques et aux matériaux critiques comme l’acier et l’aluminium.
Malgré ces nombreux obstacles, les énergies renouvelables dominent les files d’attente des nouveaux projets de production d’électricité. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a rapporté que les États-Unis devraient connaître une année record en 2025 en matière d’augmentation de capacité électrique, avec 64 GW ajoutés. Le précédent record avait été établi en 2002, avec 58 GW de capacité ajoutée, dont 57 GW de gaz naturel.
Mais cette fois, cette année record sera menée par une source sans émission. Le solaire devrait représenter 33,3 GW sur les 64 GW ajoutés cette année, suivi de 18,3 GW de batteries de stockage d’énergie, 7,8 GW d’éolien et 4,7 GW de gaz naturel, selon l’EIA. Une analyse du cabinet d’analyses Lazard révèle que les projets d’énergie solaire et éolienne ont un coût actualisé de l’électricité (LCOE) inférieur à presque tous les projets à base de combustibles fossiles, même sans subvention.
Ce contenu est protégé par un copyright et vous ne pouvez pas le réutiliser sans permission. Si vous souhaitez collaborer avec nous et réutiliser notre contenu, merci de contacter notre équipe éditoriale à l’adresse suivante: editors@pv-magazine.com.
En transmettant ce formulaire vous acceptez que pv magazine utilise vos données dans le but de publier votre commentaire.
Vos données personnelles seront uniquement divulguées ou transmises à des tierces parties dans une optique de filtre anti-spams ou si elles s’avèrent nécessaires à la maintenance technique du site web. Un transfert de vos données à des tierces parties pour toute autre raison ne pourra se faire que s’il est justifié par la législation relative à la protection des données, ou dans le cas où pv magazine y est légalement obligé.
Vous pouvez révoquer ce consentement à tout moment avec effet futur, auquel cas vos données personnelles seront immédiatement supprimées. Dans le cas contraire, vos données seront supprimées une fois que pv magazine aura traité votre requête ou lorsque le but du stockage des données est atteint.
Pour de plus amples informations sur la confidentialité des données, veuillez consulter notre Politique de Protection des Données.