D’après pv magazine international.
Une récente étude menée par Montel Energy a révélé que, durant les six premiers mois de l’année 2025, l’Irlande a enregistré un excédent de 88,725 gigawattheures (GWh) d’énergie solaire sur le marché unique de l’énergie irlandais (ISEM). Cette analyse s’inscrit dans le cadre d’une évaluation des pratiques d’écrêtement des énergies renouvelables en Irlande et en Grande-Bretagne et met en lumière l’importance croissante de l’énergie solaire dans le mix énergétique irlandais.
Et pour cause, depuis 2022, la quantité d’énergie écrêtée a été multipliée par sept en Irlande. Selon le rapport de Montel, l’énergie solaire et éolienne écrêtée en cumulée sur toute l’île aurait suffit à alimenter la totalité de la consommation électrique domestique du comté de Dublin de janvier à juin 2025.
Fintan Devenney, analyste énergétique senior chez Montel Energy, a déclaré à pv magazine que le système ISEM « peine à faire face à l’augmentation rapide de la capacité de production solaire ».
« Les volumes d’énergie solaire produits mais non utilisés, ou « dispatch à la baisse » comme on l’appelle en Irlande, sont nettement plus élevés qu’il y a quelques années », a-t-il ajouté. « Cela est souvent dû à des contraintes locales ou à des problèmes au niveau du système, liés à une production d’énergie renouvelable trop importante pour que le réseau puisse la gérer. »
L’ISEM couvre à la fois la République d’Irlande et l’Irlande du Nord et est géré conjointement par les opérateurs de réseau respectifs, EirGrid et SONI. En mars dernier déjà, pv magazine rapportait que l’Irlande du Nord avait doublé l’écrêtement de la production solaire en 2024, rejetant 16,9 % de son énergie solaire cette année-là, contre 7,9 % en 2023.
Dans le même temps, Fintan Devenney qualifie l’écrêtement solaire en Grande-Bretagne de « relativement négligeable », avec un peu moins de 0,1 % du volume total écrêté au cours du premier semestre 2025 provenant de l’énergie solaire. Le rapport indique qu’en cumulé, c’est un peu moins de 1 GWh d’énergie solaire perdu dans l’écrêtement au cours des trois dernières années dans le pays. Néanmoins, il a également fait référence aux données communiquées par l’opérateur du réseau britannique, National Grid Electricity System Operator (NESO), qui suggèrent que les volumes d’autolimitation solaire pourraient atteindre entre 10 et 20 TWh d’ici 2040.
« Les actifs solaires sont susceptibles de cannibaliser leurs revenus respectifs, ce qui entraînera une auto-réduction, comme le rapporte le NESO », a déclaré l’analyste, soulignant que le NESO fait référence à l’auto-réduction, ce qui signifie que l’énergie solaire serait écrêtée pour des raisons économiques. Il a d’ailleurs a émis l’hypothèse à pv magazine que l’autolimitation future serait attribuable à l’augmentation des prix négatifs et à l’expiration des contrats de subvention. « Les chiffres du NESO sont basés sur un système sans contraintes, ce qui signifie que l’écrêtement n’est pas liée à des restrictions. La croissance de l’écrêtement pourraient toutefois résulter de contraintes réseau à l’avenir, mais ce phénomène n’est pas pris en compte dans les chiffres actuels. »
La Grande-Bretagne a écrêté 4,6 TWh d’électricité au total au cours des six premiers mois de cette année, tandis que le total de l’ISEM s’élevait à 905 GWh, sachant que sur ces deux marchés, l’énergie éolienne était la principale source d’énergie renouvelable écrêtée.
En Grande-Bretagne, le nord de l’Écosse a représenté 86 % du volume total de réduction, avec plus de 4 TWh d’énergie éolienne écrêtée au cours des six premiers mois de 2025. Au cours de cette période, plus de 116 millions de livres sterling ont été versés aux parcs éoliens de la région, ce qui représente 76 % du coût total des écrêtements en Grande-Bretagne.
Le nord de l’Écosse est l’une des plus grandes zones de production du marché britannique ; sa faible densité de population et son climat frais et venteux en font un endroit idéal pour les grandes batteries et les parcs éoliens. L’électricité produite par ces batteries et ces parcs est acheminée vers des zones densément peuplées et à forte demande, comme Londres, via le réseau électrique. Cependant, la capacité limitée du réseau à transférer une grande partie de cette énergie implique l’écrêtement d’une grande partie de celle-ci, en particulier dans les zones frontalières de transport.
Traduit par Marie Beyer.
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