De faibles tarifs de rachat de l’énergie solaire résidentielle peuvent encourager le déploiement de batteries

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D’après pv magazine international.

Une étude publiée dans la revue Solar Energy souligne l’importance d’un dosage précis des tarifs de rachat pour favoriser à la fois l’adoption du photovoltaïque résidentiel et du stockage par batterie en Europe centrale et orientale. L’article, intitulé « Trade-offs in feed-in tariff scenarios for incentivizing clean technologies in Central and Eastern Europe » constate que les interactions entre ces deux facteurs sont encore insuffisamment explorées.

Réalisée par Áron Dénes Hartvig, chercheur à l’Université Corvinus de Budapest, l’analyse s’appuie sur le modèle CLEARS (Clean Energy Adoption in the Residential Sector) pour simuler différents scénarios dans huit pays : Bulgarie, Croatie, Tchéquie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Slovaquie et Slovénie.

Premier constat : un tarif de rachat trop élevé (entre 0,10 et 0,15 €/kWh) accélère l’installation de panneaux solaires, mais freine l’investissement dans les batteries. À l’inverse, des tarifs très faibles favorisent le stockage, mais limitent la diffusion du solaire en toiture. L’équilibre est donc délicat à atteindre et dépend des réalités nationales : prix de l’électricité, taux d’équipement solaire ou politiques énergétiques existantes.

« Un tarif modérément bas permettrait un meilleur couplage entre PV et stockage, évitant les déséquilibres dans le réseau liés aux pics de production solaire en journée », souligne le chercheur. Car sans stockage, ces excédents risquent de saturer le réseau.

Autre enseignement : dans leur configuration actuelle, les batteries domestiques sont peu exploitées. La plupart des ménages les utilisent uniquement pour l’autoconsommation, sans injection vers le réseau.

Pour aller plus loin, Hartvig propose d’encourager l’usage des batteries comme centrales virtuelles, notamment en période de pointe le soir. Cela supposerait de rémunérer les ménages qui réinjectent leur électricité stockée, via des tarifs différenciés selon les heures. Mais pour y parvenir, un prérequis s’impose : le déploiement massif de compteurs intelligents, indispensables pour mesurer précisément l’énergie injectée. « Ces dispositifs permettraient aussi aux opérateurs d’optimiser la gestion des batteries résidentielles dans une logique de flexibilité du réseau », conclut-il.

Traduit par Marie Beyer.

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