Dans un avis publié le 28 avril dernier, l’Ademe (Agence de la transition écologique) met en lumière le rôle central de la flexibilité dans l’avenir du système électrique français. Face à l’électrification croissante attendue des usages et au développement des énergies renouvelables, l’agence souligne l’urgence de mieux exploiter les capacités de modulation de la consommation et de la production d’électricité. La flexibilité, rappelle l’Ademe, est « un levier clé pour garantir l’équilibre entre l’offre et la demande, limiter les coûts de stockage et accélérer le raccordement des énergies renouvelables ».
Pourtant, malgré son potentiel, la flexibilité reste mal comprise et sous-exploitée par de nombreux acteurs du secteur. En cause ? Une méconnaissance de ses avantages économiques. Les gains individuels peuvent paraître limités – par exemple, un bâtiment ne réduira que marginalement sa facture – mais à l’échelle du réseau, l’impact est considérable. Ainsi, jusqu’à 75 % de la puissance de chauffage pourrait être ajustée pendant une heure, une ressource précieuse lors des pics de consommation. L’agence rappelle également qu’en s’appuyant sur des outils déjà disponibles, comme les compteurs Linky ou les systèmes de pilotage intelligents, plusieurs gigawatts de flexibilité pourraient être mobilisés rapidement, sans nécessiter d’investissements colossaux.
Pour répondre à ces enjeux, l’Ademe émet plusieurs recommandations. Elle préconise la généralisation des audits intégrant un volet “flexibilité”, le développement d’offres de marché adaptées à tous les consommateurs, ainsi que l’évolution des tarifs horaires pour refléter les moments de forte production renouvelable, notamment solaire.
L’agence appelle également à diversifier les offres basées sur les calendriers des compteurs Linky et à adapter les règles du marché Nebef (mécanisme de Notification d’Echanges de Blocs d’Effacement) pour faciliter l’effacement. Elle évoque également la possibilité de renforcer la R&D sur de nouveaux leviers comme les électrolyseurs flexibles.
Au-delà de la technologie, l’Ademe insiste sur l’importance d’une approche industrielle et collective de la flexibilité. En définissant des profils types de consommation, en adaptant les incitations économiques et en mobilisant l’ensemble des secteurs – résidentiel, tertiaire, industrie – la France pourrait activer entre 12 et 28 GW de flexibilité à horizon 2050. Un potentiel indispensable pour accompagner un système énergétique aligné avec les objectifs de neutralité carbone.
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