Spécialiste des ombrières de parking en bois, l’entreprise franco-italienne Rossini Energy innove avec un carport spécialement certifié pour la haute montagne. Cet été, elle va en effet débuter la construction d’une ombrière photovoltaïque capable de supporter deux tonnes de neige au m2. Le projet a été remporté suite à un appel d’offres lancé par la commune d’Aussois (Savoie) située à 1 500 mètres d’altitude. « Le village-station souhaitait faire construire une ombrière de 200 kWc sur le stationnement de la Charrière, proche du départ des pistes de skis. Mais à cette altitude, plusieurs contraintes sont à prendre en compte, à commencer par les fortes chutes de neige », relate Luca Rossini, co-fondateur et PDG de la société éponyme.
Fidèle à son habitude, Rossini Energy a donc choisi pour la structure une essence de bois pin Douglas, provenant de France. « En choisissant le bois plutôt que l’acier pour une ombrière de dix places, on évite l’émission de 10 tonnes de CO2, justifie le dirigeant auprès de pv magazine France. De plus, le pin Douglas a l’avantage d’être imputrescible de classe 3 et de très bien résister au sel, ce qui est important pour les opérations de déneigement ».
Pour que la structure puisse résister au poids de la neige, l’entreprise, qui possède quatre sites en France et en Italie, à Angers, Lille, Saint-Étienne et Milan, a particulièrement travaillé l’encastrement du bois. « L’une des innovations a consisté à concevoir une géométrie particulière pour que les pièces de bois s’encastrent les unes dans les autres sans ajout de tiges et boulons. Cela confère de la solidité mais aussi de la souplesse à l’ensemble ». Rossini a aussi utilisé deux fois plus de bois que ce qui est nécessaire pour une ombrière équivalente en plaine. Grâce à cela, l’ombrière a été certifiée selon l’Eurocode 1 sur les charges de neige à moins de 2 000 mètres d’altitude.
Image : Rossini Energy
Par ailleurs, trouver les panneaux solaires capables de supporter une telle charge n’est pas une mince affaire. « Deux possibilités existent, poursuit Luca Rossini. L’une d’elles consiste à choisir des panneaux photovoltaïques classiques et à ajouter des rails métalliques supplémentaires pour renforcer la structure. La seconde est de choisir des panneaux solaires adaptés au milieu alpin, comme ceux que proposent le fabricant autrichien Sonnenkraft ». Le choix se fait ensuite en fonction du prix et du bilan carbone.
Luca Rossini l’assure en tout cas : « Haute montagne et ombrières en bois font particulièrement bon ménage » et il y a selon lui un « vrai marché à développer ». « Esthétiquement, cela fait sens d’utiliser du bois pour mieux intégrer l’installation photovoltaïque dans la nature ». En outre, il assure que les ombrières évitent aux communes et gérants de stations de ski de déneiger les parkings, ce qui apporte également un gain économique.
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