Le parc de la Colle des Mées est un patchwork de plusieurs centrales solaires développées à partir de 2009 sur le plateau du même nom. S’étalant sur plus de 200 hectares dans les Alpes de Haute Provence, il a été annoncé comme le premier parc dépassant les 100 MW de France.
L’infrastructure a fait l’objet d’une construction progressive, par phases et continue de s’étendre jusqu’à aujourd’hui. Chaque projet a fait l’objet d’un permis de construire distinct et d’une demande de raccordement individuelle auprès d’Enedis. Le site est entretenu par pâturage ovin, avec plusieurs haies, mares, nichoirs et zones refuges aménagées pour préserver les continuités écologiques.
Parmi les défis rencontrés à son développement, figuraient la conservation des sols, l’intégration paysagère et la prise en compte de la biodiversité – dans un contexte où les outils d’encadrement étaient moins développés qu’aujourd’hui. Les développeurs ont ainsi privilégié un montage léger sur pieux afin d’éviter les fondations bétons et de pouvoir envisager une reconversion agricole du site en fin d’exploitation. La configuration des centrales en plusieurs unités a aussi facilité la progression des travaux.
La première mise en service a eu lieu en mai 2011 avec deux lots (6,2 et 12 MW) développés par Enfinity et regroupés dans une centrale de 18,2 MW déployée sur 36 hectares. Fin 2011, six centrales supplémentaires totalisant 31 MW sont livrées par Siemens pour le compte d’Eco Delta. En 2012, ce dernier ajoute deux unités de 1,6 MW chacune.
Solaire Durance, filiale de la Caisse des Dépôts et de SolaireDirect (racheté en 2015 par Engie) est crédité d’une troisième grande centrale de 23,6 MW développée elle aussi dans la commune des Mées en 2010 – pour un montant total de 100 millions d’euros. Cette tranche est significative des espoirs placés alors dans la transition énergétique vers le renouvelable, comme en témoignait le communiqué commun des financeurs et du développeur en 2010 : « L’intégralité des équipements (châssis, modules, lot électrique) retenus pour la construction de la centrale est issue de sociétés françaises. Ainsi, l’ensemble du génie civil comme du génie électrique sera assuré par des entreprises françaises. En outre, la centrale sera équipée à hauteur de 12 MW de modules fabriqués par Solairedirect ».
L’un dans l’autre, les installations ont été développées avant la généralisation des appels d’offres CRE. Dans un contexte pré-2012, les tarifs étaient fixés réglementairement et selon les caractéristiques du projet, toujours via un contrat d’achat garanti sur 20 ans signé avec EDF. Les projets de la Colle des Mées devraient ainsi avoir bénéficié d’un tarif avoisinant les 6 à 8 centimes par kWh selon les tranches.
Depuis 2023, le plateau s’est encore étendu : une vingtaine de parcs couvrent désormais 240 hectares, soit une production estimée couvrant la consommation électrique annuelle de 90 000 habitants selon les information du Dauphiné Libéré. Un projet, Les Mées 3, de 6,8 MW, piloté par Engie Green, est en cours de construction et devrait permettre d’installer environ 11 830 panneaux supplémentaires sur 11 hectares. La mise en service est prévue à l’automne 2025.
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