L’Espagne a installé 7,2 GW de solaire en 2024 malgré le ralentissement de l’autoconsommation

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D’après pv magazine Espagne

L’Espagne a déployé 7 221 MW de nouvelle capacité photovoltaïque en 2024, selon les données de l’association nationale de l’énergie solaire UNEF. La capacité installée totale du pays s’élevait donc à 40 294 MW à la fin décembre.

Le segment de l’autoconsommation en toiture a reculé de 31 % par rapport à l’année précédente, ajoutant 1 182 MW. La capacité totale installée pour l’autoconsommation s’élève désormais à 8 137 MW. « Vu la situation actuelle, atteindre l’objectif de 19 GW d’autoconsommation fixé par le PNIEC à l’horizon 2030 est un vœu pieux », a déclaré José Donoso, directeur de l’UNEF, lors de la présentation du rapport.

En 2024, 659 projets actifs de communautés énergétiques ont été identifiés, contre environ 500 l’année précédente.

Le gouvernement prépare un décret royal sur l’autoconsommation qui prolongerait la distance autorisée pour la production partagée de 2 km à 5 km. Il définirait également le rôle d’un gestionnaire d’autoconsommation, permettrait le partage des excédents, et autoriserait un utilisateur à participer à plusieurs dispositifs d’autoconsommation.

Exemption ou réduction de la TVA requise

« Mais nous devons aller plus loin. L’exonération de la demande de permis d’accès et de raccordement ne devrait pas se baser sur la puissance installée, mais sur ce qui sera effectivement injecté dans le réseau. Il nous faut aussi un allègement fiscal, comme dans d’autres pays : exemption ou réduction de la TVA, et déductions sur l’impôt sur les sociétés pour les entreprises et sur l’impôt sur le revenu pour les particuliers, indique José Donoso. Les communautés autonomes qui ne l’ont pas encore fait doivent étendre l’exemption d’autorisation administrative de construction aux installations de moins de 500 kW. Et les raccordements doivent être accélérés, avec des incitations et des pénalités : il est inacceptable que des projets industriels d’autoconsommation prennent des mois, voire plus d’un an ».

Fin 2024, le secteur photovoltaïque espagnol employait 146 764 personnes, incluant les emplois directs, indirects et induits. Les exportations ont atteint 3,421 milliards d’euros, en baisse de 5,7 % par rapport à 2023 mais restant significatives. Les importations se sont élevées à 2,037 milliards d’euros, générant un excédent commercial de 1,384 milliard d’euros, légèrement inférieur à celui de l’année précédente (1,512 milliard d’euros).

L’excédent a été principalement porté par les fabricants, qui ont exporté 1,784 milliard d’euros et importé 659 millions d’euros, générant un excédent de 1,125 milliard d’euros. Les fabricants et développeurs ont exporté 1,003 milliard d’euros, importé 667 millions d’euros, et enregistré un excédent de 335 millions d’euros. Les entreprises d’ingénierie et d’installation ont exporté 233 millions d’euros et importé 198 millions d’euros, dégageant un solde de 34 millions d’euros, tandis que les distributeurs et entreprises à activités mixtes ont exporté 402 millions d’euros, importé 513 millions d’euros, et affiché un déficit de 111 millions d’euros.

521 millions d’euros en recherche, développement et innovation

Bien que le volume des exportations ait diminué par rapport aux 3,628 milliards d’euros de 2023, le secteur a maintenu un solide excédent commercial, soulignant sa compétitivité internationale malgré un léger recul annuel. Le secteur manufacturier est resté le principal contributeur au PIB via les exportations, avec 1,972 milliard d’euros, contre 2,266 milliards d’euros en 2023. Les fabricants et développeurs ont accru leur contribution à 1,148 milliard d’euros, tandis que les entreprises d’ingénierie et d’installation sont restées stables à 291 millions d’euros. La catégorie mixte, incluant les distributeurs et autres activités, est passée à 355 millions d’euros, contre 408 millions d’euros l’année précédente.

Les entreprises de l’industrie photovoltaïque ont investi 521 millions d’euros en R&D&I (recherche, développement et innovation), soit 3,78 % de leur chiffre d’affaires.

L’UNEF a mis en garde contre un « risque de stagnation » dans l’année à venir. « Bien que la capacité installée au sol laisse entrevoir un record possible en 2025, les chiffres masquent une réalité complexe pour 2026 », a prévenu le directeur.

L’un des défis les plus urgents est le nombre croissant d’heures avec des prix de l’énergie nuls, et leurs conséquences techniques et économiques. En septembre 2025, 693 heures à prix nul avaient déjà été enregistrées, soit autant que sur l’ensemble de l’année 2024. « Ce phénomène s’accompagne de prix captés faibles », a déclaré José Donoso. « L’instabilité actuelle des prix de l’électricité souligne l’urgence d’introduire des réformes du système de tarification pour progresser vers les objectifs de 2030 », a-t-il ajouté.

Pour y faire face, l’UNEF a appelé à faire de l’électrification de la demande une priorité nationale. Le plan de réseau 2030 de l’Espagne montre que 75 GW de points de raccordement ont déjà été attribués, contre une demande moyenne d’environ 25 GW. L’association estime que des appels d’offres fondés sur la demande permettraient d’identifier les projets viables.

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