Tripler les EnR locales d’ici 2030 : l’appel de 12 organisations avant les municipales

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À l’approche des élections municipales de 2026, douze organisations – réseau Cler, Énergie partagée, Réseau Action Climat, Enercoop, Energy Cities, France Nature Environnement, Greenpeace, WWF, Le Labo de l’ESS, ESS France, FNCCR et AMORCE – relancent L’Alliance pour l’énergie locale. Née en 2017 pour les présidentielles, cette coalition vise un triplement d’ici 2030 de la part des projets d’énergies renouvelables portés par collectivités et citoyens.

Elles alertent sur un frein majeur : « des parcs éoliens ou photovoltaïques existants ou en projets font l’objet d’oppositions et de recours juridiques de la part de riverains et riveraines. Ces situations se produisent majoritairement lorsque les projets sont mis en œuvre par des compagnies privées sans qu’un lien soit réellement tissé avec les territoires. Ils en captent l’essentiel de la valeur économique au détriment de l’intérêt local du territoire concerné. »

Les centrales de production d’énergies locales peuvent générer un potentiel deux à trois fois plus élevé de retombées économiques territoriales si l’on considère, comment dans l’étude d’Énergie Partagée de 2019, que le premier tiers de rémunération (via les taxes et loyers d’exploitation) est le seul “obligatoirement reversé”. Le tiers suivant, afférant aux revenus d’investissement réinjectés dans la rénovation de bâtiments publics (qui permet de maîtriser la facture énergétique) et le dernier tiers, qui correspond aux emplois et prestations locales, ne sont eux, pas forcément favorisés par les investisseurs privés – même s’ils peuvent l’être !

En tout cas, le potentiel et l’intérêt des projets citoyen et public a été a priori démontré avec 450 projets labellisés Énergie Partagée mobilisant 30 000 citoyens et 800 collectivités actionnaires pour 70 millions d’euros investis globalement, avec peu ou pas d’oppositions grâce à une gouvernance participative dès la conception.

Auréline Doreau, responsable projets énergies renouvelables au réseau Cler, insiste : « afin de regagner la confiance des habitants et habitantes et de réussir la transition énergétique locale et nationale, il faut faciliter le développement des énergies renouvelables portées par des municipalités, des citoyens et citoyennes, en partenariat avec des acteurs économiques. »

Face à ces enjeux, l’Alliance demande la publication rapide du décret appliquant l’article 93 de la loi relative au partage de la valeur qui systématiserait le partage des richesses matérielles et immatérielles. Elle en appelle aussi au renforcement des moyens humains et financiers dédiés aux collectivités (réseaux régionaux d’accompagnement à l’énergie citoyenne, conseillers Générateurs…), ainsi que le développement d’incitations spécifiques pour promouvoir la gouvernance locale dans les dispositifs de soutien aux EnR.

Au-delà des aspects économiques, le renforcement des projets énergétiques locaux favorise aussi une meilleure acceptabilité sociale et environnementale. Cette mobilisation s’inscrit par ailleurs dans un contexte favorable : selon l’Observatoire Idex 2025 sur la transition énergétique et les élections municipales 2026, près de 45% des élus locaux priorisent désormais le développement du solaire sur bâtiments et équipements publics.

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