La future gigafactory française Carbon change de stratégie. Alors que l’entreprise prévoyait jusqu’à présent de produire seule la technologie TOPCon, elle confirme auprès de pv magazine France qu’elle travaille dorénavant avec le géant chinois Longi. « Il est inconcevable de lancer une gigafactory en quelques années sans s’appuyer sur des acteurs qui ont déjà conçu et opéré ce type d’outil industriel. Aucun projet ne peut raisonnablement atteindre des coûts compétitifs et un niveau de qualité élevé en moins de quatre ans sans ce soutien », justifie Nicolas Chandellier, directeur général de Carbon.
Cet accord correspond d’ailleurs tout à fait à la stratégie actuelle de Longi, qui multiplie les implantations hors de Chine, notamment dans le cadre de co-entreprises. Cela lui permet de se positionner en prévision de futures réglementations qui viendraient à interdire l’importation de panneaux solaires venant de Chine.
Dans ce cadre, Longi devrait par conséquent participer à la création de Carbon One, une usine pilote d’assemblage de modules photovoltaïques destinée à tester les processus industriels, les chaînes d’approvisionnement et le ramp-up de la future gigafactory. Après l’échec du rachat du site de Photowatt à Bourgoin-Jallieu, cette unité prendra place dans une plateforme existante de 16 000 m² à Miramas (Bouches-du-Rhône) et génèrera plus de 300 emplois directs.
Neuf IPP s’engagent auprès de Carbon
L’usine affichera une capacité d’assemblage de 700 MW, soit 200 MW de plus que prévu initialement. Elle produira des modules reposant sur la technologie back-contact de Longi, offrant des rendements supérieurs. « L’objectif est d’entrer sur le marché avec la cellule photovoltaïque de demain et de prendre une longueur d’avance », souligne Nicolas Chandellier, estimant que le back-contact constituera la prochaine vague technologique.
Selon Carbon, ce choix est déjà plébiscité par le marché : neuf développeurs et IPP (Apex Energies, Arkolia, EDL, See You Sun, Smart Energies, Solstyce, Technique Solaire, Tenergie, Terre et Lac) ont ainsi conclu à l’occasion du salon Energaïa des accords commerciaux avec Carbon. Le volume total de ces engagements réunis s’élève à 180 MW en 2027 et à 314 MW en 2028. « Tout ou partie de notre approvisionnement en modules pour équiper les projets dont nous serions lauréats dans les appels d’offres simplifiés (AOS) sur le 100-500 kWc se fera avec des modules Carbon assemblés en France (les premières livraisons sont possibles dès fin 2026), sous réserve que l’assemblage en Europe soit un critère d’éligibilité aux AOS dès 2026 », s’engagent les neufs signataires.
« La balle est dans le camp de l’État »
L’évolution du cadre réglementaire reste donc un pilier essentiel. « Tant qu’une préférence “Made in Europe” ne sera pas clairement inscrite dans les règles d’accès aux marchés et aux financements publics, aucun projet industriel photovoltaïque ne pourra être pleinement viable en Europe. La balle est donc dans le camp de l’État », avertit Nicolas Chandellier. Le fait d’intégrer comme critère d’éligibilité le lieu d’assemblage du panneau permettrait en effet d’intégrer le surcout à l’investissement d’un module assemblé en Europe sans distordre la concurrence entre candidats.
À ce titre, la future loi sur l’accélération industrielle (Industrial Accelerator Act, IAA), attendue pour la fin janvier, est particulièrement scrutée. Elle devrait renforcer les exigences de type « Made in EU » pour les industries européennes émergentes, dont le solaire.
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