Akuo a annoncé le lancement de la construction d’un système de stockage par batteries (BESS) de 200 MWh en Kanaky-Nouvelle-Calédonie. Située sur la côte ouest de l’île principale de l’archipel du Pacifique, l’infrastructure sera principalement intégrée à l’exploitation des mines de nickel de la commune de Boulouparis. Car les sites métallurgiques représentent aujourd’hui près de deux tiers de la consommation électrique de l’île. Et le gouvernement actuel a prévu de faire monter l’approvisionnement en énergies renouvelables à 50 % dans le secteur d’ici 2035.
Le projet de BESS devrait y contribuer en se mettant à disposition du gestionnaire de réseau, la Société néo-calédonienne d’énergie Enercal. Pour rappel, le projet a été lauréat d’un appel d’offres de la Direction de l’Industrie, des Mines et de l’Energie de la Nouvelle-Calédonie (DIMENC), qui prévoyait que la centrale de stockage délivre 50 MW chaque jour pendant 3 heures, sur une durée de 12 ans. Dans le cadre des contrats dits de mise à disposition, c’est Enercal qui pilotera l’installation de stockage qui sera maintenue et exploitée par les équipes d’Akuo. Le dispositif en grid-forming devra créer et stabiliser la tension et la fréquence du réseau électrique. Il est notamment prévu qu’il stocke l’électricité pendant la journée pour la réinjecter le soir, pendant le pic de demande.
Côté financement, on retrouve la Caisse d’épargne Ile-de-France, la Banque de Nouvelle-Calédonie, l’AFD (Agence Française de Développement), la Banque Calédonienne d’Investissement et BPI France. Akuo précise également que les Groupement de droit particulier local (GDPL) Wiwa et Wije, représentant trois tribus coutumières locales sont actionnaires de la société projet.
« Le dispositif de défiscalisation national (LODEOM) permettra, quant à lui, à des investisseurs situés en France métropolitaine de participer au financement du projet d’ici la mise en service. Dans le cadre du contrat signé avec Enercal, l’aide fiscale vient diminuer les coûts supportés par le réseau », précise le développeur français, passé dans le giron du fonds d’investissement Ardian plus tôt cette année.
Initialement prévue pour fin 2024, la mise en service a été repoussée au troisième trimestre 2027. Et pour cause, l’agenda politique de ce territoire, en phase de décolonisation depuis les accords de Nouméa en 1998, est largement incertain. Les soulèvements de mai 2024, liés à l’élargissement du corps électoral (qui aurait eu pour effet d’affaiblir le poids démographique des Kanaks, le peuple autochtone, dans les élections générales et locales) a ouvert un nouveau chapitre.
A ce jour, Akuo exploite trois centrales solaires en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, dont une dans la commune de Boulouparis : la centrale de Kwita Wije (6 MWc) qui est déjà associée à une station de stockage (3 MW/3 MWh).
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