D’après pv magazine Italie
Avec la publication de la loi de finances 2026, le gouvernement italien a introduit des modifications à l’incitation fiscale « Iperammortamento », destinée à encourager les entreprises à investir dans de nouveaux actifs, y compris les systèmes photovoltaïques liés à des projets d’efficacité énergétique. La loi limite désormais l’éligibilité aux panneaux bifaciaux HJT fabriqués en Europe, présentant une efficacité de cellule supérieure à 24 %, actuellement produits à grande échelle en Italie et en Europe uniquement par 3Sun, filiale du groupe énergétique italien Enel, ainsi qu’aux modules tandem pérovskite, encore quasi absents du marché. Les technologies de modules les plus répandues, notamment TOPCon et BC, sont exclues du dispositif.
Nicola Baggio, directeur technique et des projets spéciaux du fabricant italien de modules TOPCon et BC FuturaSun, a déclaré sur LinkedIn que les nouvelles règles offrent à 3Sun un avantage stratégique sur le marché italien. Laura Sartore, vice-présidente du European Solar Manufacturing Council (ESMC), confirme cette analyse à pv magazine. Selon elle, Enel/3Sun, soutenu par la technologie HJT, « joue la carte de la sécurité », rappelant que l’entreprise exploite depuis 2018 une ligne de production de cellules HJT à Catane, récemment agrandie. Elle ajoute que ces règles créent des incohérences, car les valeurs d’efficacité sont mesurées différemment : certaines selon l’efficacité de la cellule, d’autres selon celle du module.
« Il existe une valeur appelée CTM (cell-to-module), qui peut être une “perte” ou un “gain”, représentant la perte – ou, dans de rares cas, le gain – entre la cellule et le panneau, rappelle-t-elle. En général, cela reflète la perte de performance lors de la transformation de la matière première en produit fini. Cela dépend de la BOM (bill of materials), incluant tout : la machinerie, les matériaux et le procédé de fabrication du module ». Selon elle, même une cellule affichant 24 % d’efficacité peut perdre 15 à 20 % de rendement lors de sa conversion en module, en raison de facteurs tels que le type de verre, l’encapsulant ou la qualité des soudures ; ainsi, une cellule très performante ne garantit pas toujours un module très efficace.
Andrea Rovera, directeur national du Gruppo Green Design, estime que la réglementation pourrait être améliorée, notamment en ce qui concerne les modules fabriqués en Europe à partir de cellules européennes. « Il n’est certainement pas souhaitable que le registre des modules créé par l’agence italienne ENEA n’inclue pas, malheureusement et de façon inexplicable, les valeurs d’efficacité des cellules 3Sun – un chiffre qui devrait être obligatoire », a-t-il déclaré à pv magazine. Il ajoute qu’au moment de la création de la liste ENEA, en 2023, la majorité des fabricants européens de modules utilisaient des cellules chinoises.
Afin de soutenir la chaîne d’approvisionnement locale, une catégorie spéciale avait été créée pour deux entreprises : Meyer Burger, alors encore opérationnelle mais désormais en difficulté, et 3Sun, en phase de montée en puissance à l’époque. « Ces deux sociétés utilisaient également des cellules européennes dans leurs usines. Dans les deux cas, il s’agissait de HJT, qui représentaient alors – et représentent peut-être encore – un niveau technologique supérieur au TOPCon, et à plus forte raison au PERC monocristallin », a-t-il conclu.
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