Un toit végétalisé améliore l’efficacité des panneaux solaires de 3,6 % en moyenne

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D’après pv magazine Australie,

Les toits de deux immeubles de bureaux adjacents dans le quartier de Barangaroo à Sydney ont fourni aux chercheurs un rare aperçu des effets réels de la végétalisation des toits sur le rendement des panneaux solaires. Et les résultats sont intéressants puisque par rapport à une toiture conventionnelle, les panneaux montés au-dessus d’un couvert de végétation ont montré une puissance quotidienne moyenne de 39 kW, ou 13,1 %, supérieure à une configuration sur béton nu. Selon l’étude dirigée par Peter Irga de l’Université de technologie de Sydney et financée par le conseil de la ville de Sydney, au cours des huit mois d’étude, la centrale PV sur toiture nue a produit 59,5 MWh, contre 69 MWh pour la toiture avec panneaux et végétation. Cela correspond à 9,5 MWh supplémentaires d’électricité verte, soit un gain de 2 595 $ sur la période.

Les deux toitures étudiées.

Photo : City of Sydney/UTS

« Malgré les similitudes de construction et d’emplacement, l’énergie produite par les panneaux du toit végétalisé était d’environ 6 % supérieure à celle du toit conventionnel pendant les heures où le soleil est au plus haut (entre 11 heures et midi), peut-on lire dans l’étude. Avant et après ces heures, les différences se sont échelonnées entre – 3,6 et 16 %) ». Ainsi, selon un graphique publié dans l’étude, on voit clairement que la production des panneaux avec toit végétalisé est légèrement inférieure aux panneaux sur toit brut le matin puis qu’à partir de 10 heures, la tendance s’inverse et ce jusqu’à 17 heures. A partir de là, la production des deux systèmes est identique. De fait, en lissant sur 24 heures, il s’avère que les panneaux sur végétation ont donc produit 3,63 % d’énergie en plus que les panneaux seuls.

L’une des hypothèses avancées est que l’augmentation de l’efficacité provient du fait que le toit végétalisé reste beaucoup plus frais que le toit en béton, ce qui n’entraîne pas de surchauffe des panneaux PV. A certaines heures de la journée, la différence de température entre les deux types de toitures peut aller jusqu’à 20 °C.

Une configuration rare

Bien que de plus en plus populaire, il manque actuellement des données scientifiques confirmant les avantages des toits végétalisés sur la production d’énergie. En effet, selon les auteurs, les toits sont généralement trop différents ou trop éloignés les uns des autres pour permettre une comparaison pertinente. Ici, la particularité de l’étude tient dans la configuration très proche entre les deux toitures.

Différences de températures enregistrées en fonction de la configuration.

Image : City of Sydney/UTS

En plus de l’augmentation significative de la production de ses panneaux solaires, une multiplication par 9 de la diversité des espèces d’insectes, ainsi qu’une multiplication par 4 de la diversité des espèces aviaires ont été observées sur le toit vert. Ce dernier a également permis de réduire certains polluants atmosphériques, d’améliorer la gestion des eaux pluviales et d’améliorer l’isolation des bâtiments. « Ce type d’infrastructure est peut-être la plus simple et la plus efficace pour aider à rendre nos villes durables », conclut l’étude. Alors qu’en France, la loi Climat et Résilience imposera à partir de 2023 de végétaliser ou de solariser les nouveaux bâtiments commerciaux et industriels, la solution la plus vertueuse serait peut-être donc d’associer les deux.

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