Opinion et analyse, Arctech : 2022 sera une année d’opportunités et de défis pour le solaire

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D’après pv magazine international.

pv magazine : Que pensez-vous du marché solaire de 2021 ?

Allen Cao, Directeur général des affaires internationales, Arctech : Pour l’industrie solaire photovoltaïque, le thème à la mode l’année dernière était sans aucun doute “l’augmentation des prix”. L’année 2021 a été marquée par le lancement de la politique de neutralité carbone de la Chine pour 2060 ainsi que part l’adoption d’une série de mesures favorables qui ont ont permis au marché d’accorder une importance sans précédent aux énergies renouvelables. Les attentes grandissantes et l’inadéquation des capacités de production en amont et en aval ont entraîné une hausse du prix des matériaux en silicium. Avec l’accumulation des restrictions d’énergie combinés à d’autres facteurs, le prix des matériaux en silicium a atteint son plus haut niveau depuis 10 ans au quatrième trimestre, et la flambée des coûts du fret maritime a entraîné une augmentation substantielle du coût des installations. Tous ces éléments ont conduit les fabricants de modules à subir des pertes inévitables et considérables après la signature des contrats. Dans ce contexte, certaines ruptures de contrats de vente ont également eu lieu, ce qui a affecté la crédibilité de l’industrie solaire en général.

Comme vous l’avez mentionné, la hausse des prix a eu un impact sur le marché des installations solaires et a nécessité un meilleur encadrement des coûts des systèmes. Comment cela a-t-il affecté les ventes de systèmes de montage et de trackers PV ?

Il est difficile de répercuter l’augmentation des coûts de la chaîne d’approvisionnement sur les utilisateurs finaux. Cette situation a entraîné une baisse des marges bénéficiaires des fabricants de composants en amont. Par ailleurs, les trackers solaires sont généralement utilisés dans des projets photovoltaïques de grande envergure et pour ces projets qui ont souvent déjà finalisé leur modèle financier, l’augmentation substantielle des coûts dans la chaîne d’approvisionnement a entraîné une pénurie de ressources financières. Les porteurs de projets ont donc été contraints de communiquer avec les acheteurs d’électricité pour reporter la date de raccordement de leur projet au réseau.

Pour les projets en cours de développement, les maîtres d’ouvrage ont souvent hésité à poursuivre les projets. Sur certains marchés où les prix sont sensibles, quelques projets ont été contraints de se rabattre sur des solutions aux coûts initiaux plus faibles, comme les panneaux et les racks multicristallins. Tous ces facteurs occasionneront des difficultés transitoires pour les fournisseurs de trackers sur certains marchés.

Les promoteurs de centrales électriques ont commencé à prêter plus d’attention au LCOE et à viser une plus grande productivité électrique lorsque l’investissement initial ne peut être réduit efficacement. Les trackers solaires peuvent les aider à optimiser la production d’électricité tout au long de leur cycle de vie, c’est pourquoi ils sont de plus en plus populaires auprès des centrales électriques.

Quels sont les marchés solaires clés pour Arctech ?

Arctech s’est engagé à devenir le premier fournisseur mondial de solutions de tracker solaire, aussi l’élaboration de stratégies à cette échelle a toujours été notre priorité absolue. Selon le rapport 2021 de Wood Mackenzie Power & Renewables, Arctech s’est classé premier en Asie-Pacifique en termes de parts de marché pendant quatre années consécutives. En 2021, nous avons réalisé le projet Abu Dhabi de 2,1 GW ainsi que d’autres projets à grande échelle dans le monde entier. L’entreprise a réussi à maintenir sa position de leader dans des régions comme l’Inde, le Moyen-Orient et l’Amérique latine. La société a également assisté à une percée sur le marché américain l’année dernière et continuera à se concentrer sur ce marché en 2022.

Comment Arctech voit-elle le marché du BIPV ?

Ces dernières années, le photovoltaïque intégré aux bâtiments (BIPV) est devenu une solution généralisée pour les centrales photovoltaïques décentralisées. Arctech a commencé à explorer les solutions BIPV en 2016, de manière à élargir les scénarios d’application au fil des années. Par exemple, notre ” solution BIPV Smart Rooftop ” a gagné la reconnaissance de l’industrie de la céramique en Chine. Du projet BIPV Marco Polo Ceramics de 40,9MW à Fengcheng au projet BIPV de 11,5MW à Foshan, en passant par le projet BIPV de 120MW à Gaoan, dans le Jiangxi (qui deviendra bientôt le plus grand projet BIPV au monde) les solutions BIPV innovantes et économiques proposées par Arctech ont contribué à poser de nombreux jalons. En 2022, Arctech entend poursuivre ses efforts pour permettre à un plus grand nombre d’entreprises de différents secteurs d’activité de réaliser une transition zéro carbone grâce aux solutions BIPV.

Quelle est la capacité de production d’Archtech ? Des plans d’expansion sont-ils prévus ?

L’entreprise dispose actuellement d’une capacité de production de 6,4 GW, à laquelle s’ajouteront bientôt 2,8 GW supplémentaires sur notre site de production de Fanchang, qui est en phase d’essai. Nous disposons également d’une unité de production d’une capacité de 3 GW en Inde, dont la mise en service est prévue pour le premier semestre 2022. En plus de notre propre capacité de production, nous faisons appel à des opérateurs OEM (fabricant d’équipement d’origine) sur les marchés étrangers afin d’accroître indirectement notre capacité pour répondre aux difficultés liées aux coûts logistiques.

Quels sont les nouveaux produits ou solutions qu’Arctech prévoit de lancer en 2022 ?

Arctech a lancé son système de suivi Skyline II en octobre 2021, signifiant son entrée dans l’ère des systèmes de conduite multipoints synchronisés. Depuis les trackers à rangées multiples jusqu’à SkyLine I et SkySmart I, en passant par SkyLine II (1P avec mécanisme de conduite multipoint) et SkySmart II (2P avec mécanisme de conduite multipoint), Arctech a consolidé son leadership en matière de recherche et de développement.

SkyLine II

Image : Arctech

SkyLine II est le premier tracker solaire 1P équipé de mécanismes de commande multipoints de l’industrie. Il peut être adapté pour installer le nombre optimal de chaînes par tracker pour chaque module PV, ce qui permet une plus grande capacité de flexion et de torsion avec une utilisation minimale d’acier et moins de colonnes, et une résistance à des seuils d’arrimage au vent plus élevés. SkyLine II est un suiveur très rigide qui monte un mécanisme d’entraînement synchrone multipoint. Il a augmenté le seuil d’arrimage au vent à 22 m/s, le plus élevé de l’industrie à ce jour, ce qui lui permet de suivre le soleil durant un plus grand nombre d’heures comparé à la norme industrielle. La rigidité fournie par le mécanisme d’entraînement multipoint lui permet également de s’arrimer en toute sécurité à 0 degré. Une étude de cas au Texas, aux États-Unis, montre comment le SkyLine II peut générer plus d’énergie. Par rapport à d’autres projets installés avec des trackers traditionnels, SkyLine II permet une collecte d’énergie annuelle supérieure de 1,6 %. Pour une installation typique, la tarification du Capex et des PPA dans la région revenait à une augmentation du TRI d’environ 0,2 % ou à 3 millions de dollars de revenus supplémentaires pendant la durée de vie du projet.

Comment voyez-vous l’évolution du marché du solaire photovoltaïque en 2022 ?

2022 sera une année d’opportunités et de défis. D’une part, nous constatons que le prix des matériaux en silicium et des wafers a amorcé une tendance à la baisse, et que les projets reportés en 2021 seront très probablement repris en 2022, donc il est tout à fait possible que nous assistions à une forte augmentation de la puissance installée en glissement annuel, ce qui serait un bon signe. D’un autre côté, nous serons confrontés aux pressions du marché qui exigera une plus grande efficacité de livraison. Nous resterons également attentifs aux défis et aux incertitudes liés aux coûts d’installation engendrés par la pandémie de coronavirus, à savoir les frais logistiques internationaux élevés, les risques d’inflation, les fluctuations des taux de change, etc.

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