Iberdrola a profité d’une présentation à ses actionnaires la semaine passée pour annoncer un investissement de 47 milliards d’euros sur deux ans à partir de 2023. Dans le détail, le groupe d’énergie espagnol compte doper le financement de son activité de réseau avec 27 milliards d’euros à investir d’ici 2025. De son côté, la branche énergie renouvelable du groupe bénéficiera d’une enveloppe de 17 milliards d’euros.
Sur le premier guichet, le groupe précise dans un communiqué qu’environ 20 % des investissements dans les projets de réseau de transport seront réservés pour les opérations au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Brésil. « 85% des investissements organiques dans ce domaine sont pratiquement garantis, puisqu’ils sont réalisés dans des projets avec des tarifs déjà clôturés ou avec des négociations avancées et avec des conditions connues. »
Pour son activité d’énergie renouvelable, Iberdrola a déclaré vouloir orienter sa croissance sur des projets présentant le meilleur rapport risque/rendement. Sur les 17 milliards d’investissement prévu sur ce segment, 46 % sera consacré à l’éolien offshore en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux États-Unis. En ce qui concerne le reste des technologies, l’éolien terrestre monopolisera 25% de l’investissement, le photovoltaïque 24%, l’hydraulique 2% et le stockage 3%. Ce faisant, le groupe entend atteindre une capacité installée renouvelable de 52 GW d’ici 2025 (contre 40 GW aujourd’hui) en réalisant un portefeuille de 3,1 GW d’éolien terrestre, 6,3 GW de photovoltaïque, 1,8 GW d’éolien offshore, 700 MW de batteries et 200 MW de projets hydrauliques. Selon le communiqué pré-cité, le groupe aurait déjà garanti 50% de la nouvelle capacité et environ 95% de la production pourrait être contractée d’ici 2025.
En terme de répartition géographique, le groupe précise que 47 % de l’investissement total sera orienté vers les Etats-Unis qu’il décrit comme son principal marché d’expansion pour les trois prochaines années. Il sera question d’accompagner la croissance locale, mais aussi d’intégrer la compagnie d’électricité du Nouveau-Mexique et du Texas, PNM Resources, dont Iberdrola a fait l’acquisition en 2020. En effet, l’énergéticien avait déboursé un total d’environ 3 663,5 millions d’euros via sa filiale américaine Avangrid pour mettre la main sur cet opérateur qui disposait alors de 2,8 GW de capacité installée, fournissait de l’électricité à environ 790 000 points d’approvisionnement et distribuait un total de 14,9 TWh au Nouveau-Mexique et au Texas. Le président exécutif d’Iberdrola, Ignacio Galán, a annoncé à ses actionnaires que 11 milliards d’euros seront réservés à ladite transaction PNM Resources.
Le deuxième pays ciblé sera le Royaume-Uni qui recevra 16 % de l’investissement total. Le groupe entend par ailleurs fléché 13 % de l’enveloppe de 47 milliards vers l’Allemagne, la France et l’Australie, de manière à favoriser sa diversification géographique. En Espagne, où Iberdrola est basé, les investissements devraient dépasser les 6 milliards d’euros en trois ans, soit environ 13 % du total, sans évolution particulière par rapport aux dernières années.
Toujours selon la note publiée à destination des investisseurs, le nouvel investissement pour la période 2023-2025 devrait permettre à Iberdrola d’approcher un résultat brut d’exploitation (EBITDA) compris entre 16 500 et 17 000 millions d’euros pour 2025, soit une croissance annuelle moyenne comprise entre 8% et 9% – sachant que l‘Espagne devrait représenter 31% de ce chiffre.
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