La durée d’amortissement des pompes à chaleur pourrait chuter d’ici à 2030

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D’après pv magazine International

D’après un récent rapport de McKinsey & Company, le temps de retour sur investissement pour les pompes à chaleur et le solaire en toiture pourrait reculer de plusieurs années d’ici à 2030.

« L’attractivité de chaque investissement (mesuré à l’aune du temps de retour sur investissement) est susceptible d’augmenter à mesure que les industries de l’UE prennent de l’ampleur et réduisent leurs coûts de production et d’installation », affirme le cabinet de conseil mondial.

L’analyse prend comme exemple une maison individuelle allemande et étudie trois scénarios de prix : un scénario « prix élevé des produits de base », un scénario « prix du gaz élevé mais prix de l’électricité moyen », et un scénario où le prix des produits de base est bas, avec des prix du gaz revenus à des moyennes historiques et ceux de l’électricité atteignant des taux très bas.

Les pompes à chaleur et le solaire en toiture présentent tous deux le temps de retour le plus long dans le scénario « prix de l’électricité bas », mais ils affichent aussi d’importants reculs du temps de retour entre 2022 et 2030. Le temps de retour sur investissement pour les pompes à chaleur pourrait ainsi chuter de 38 %, passant de 17,1 ans en 2022 à 10,6 ans en 2030. Le temps de retour pour le solaire en toiture pourrait quant à lui reculer de 31 %, passant de 12,6 ans en 2022 à 8,7 ans en 2030.

Les pompes à chaleur enregistrent le temps de retour le plus court dans le scénario « prix de l’électricité moyen ». Le temps de retour pourrait décroître de 28 % sur cette période, de 12,5 ans en 2022 à neuf ans en 2030. Pour le solaire en toiture, le temps de retour moyen pourrait baisser de 9,2 ans en 2022 à 5,8 ans en 2030.

Le solaire en toiture a le temps de retour sur investissement le plus court dans le scénario « prix de l’électricité élevé ». Il pourrait décliner de 34 %, de 8,2 ans en 2022 à 5,4 ans en 2030. Dans ce scenario, le temps de retour pour les pompes à chaleur pourrait passer de 15,1 ans en 2022 à 10,3 ans en 2030, en repli de 32 %.

« Ces temps de retour sur investissement (et donc les coûts énergétiques pour les ménages) pourraient encore se réduire sous l’effet de la baisse des coûts de l’électricité, à mesure que le système d’alimentation en énergie se décarbone et se décentralise (réduisant ainsi les coûts pendant les périodes de pointe) », explique McKinsey & Company.

Cette nouvelle étude se concentre sur trois initiatives qui présenteraient le plus fort potentiel pour améliorer de manière substantielle le rendement énergétique des bâtiments dans l’UE : l’accélération des installations de solaire en toiture et de pompes à chaleur, et l’amélioration de l’isolation des bâtiments.

L’étude conclut qu’il faudra déployer environ 33 GW de solaire en toiture par an pour atteindre les objectifs de « Fit-for-55 » (« Paré pour 55 ») de l’UE et de RePower EU ; à titre de comparaison, un record de 22 GW a été enregistré en 2022, pour une moyenne de 10 GW sur les quatre dernières années.

« Le déploiement des pompes à chaleur devra lui aussi continuer de progresser de 12,5 % par an jusqu’à 2030 pour tenir l’objectif de RePower EU de 54 millions de pompes à chaleur d’ici à 2030 », ajoutent les auteurs. Fin 2021, l’Europe aurait installé 15 millions de pompes à chaleur et, d’après les estimations de McKinsey, compterait 2,5 millions d’installations supplémentaires en 2022.

Le cabinet de conseil avance cinq facteurs clés qui pourraient aider à catalyser ces changements : renforcer les compétences de la main-d’œuvre ; mettre en place des mécanismes incitatifs appropriés ; attirer les financements et les capitaux privés ; investir dans les infrastructures du réseau ; et créer des filières circulaires et zéro émission nette.

L’édition de mars de pv magazine (en anglais) comprendra un article approfondi, écrit par les auteurs du rapport de McKinsey, portant sur les perspectives et la compétitivité du secteur de la production du solaire en Europe.

Traduction assurée par Christelle Taureau.

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