Belgique : l’indemnisation des décrochages d’onduleurs solaires pourrait atteindre 266 à 484 € par an

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Le gouvernement belge wallon a approuvé en première lecture un projet d’arrêté pour l’instauration d’une indemnité forfaitaire aux propriétaires de panneaux photovoltaïques touchés par des décrochages de leurs onduleurs solaires. En effet, en Belgique, le nombre de cas de décrochage d’onduleurs est en hausse, en particulier lors des périodes de forte production solaire (surtout entre 11 et 15 heures) et de faible consommation, entraînant une surcharge du réseau électrique.

Dans un communiqué de presse, le ministre de l’Énergie Philippe Henry a donc confirmé que le montant de l’indemnisation devrait varier selon le coût moyen de l’électricité de l’année précédente. Pour l’année 2024, « l’indemnisation annuelle atteindrait 484 € s’il s’agit d’une installation importante (10 KVA) et 266 € pour une installation moyenne (5,5 kVA) ». Le projet doit encore être discuté au printemps et a déjà fait réagir les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD). Au total, cette mesure de dédommagement, prévue sur 2024 et 2025, devrait leur coûter environ 4,75 millions d’euros par an. « Cela risque de détourner une part importante des moyens financiers prévus pour moderniser les réseaux de distribution », ont-ils prévenu.

« L’indemnisation doit être vue comme une mesure à court terme, a répondu le ministre. En parallèle, j’ai initié des investissements massifs (214 millions d’euros) pour moderniser nos réseaux électriques et accélérer le déploiement des compteurs communicants, facteurs essentiels de succès face à la nécessité de passer des énergies fossiles à l’électrification de nos usages, notamment en matière de transport et de chauffage ». D’autre part, elle ne sera pas versée pas si les GRD sont en mesure de prouver qu’ils ont solutionné le problème sur le réseau dans les quatre mois suivant le décrochage notifié par le prosumer (producteur-consommateur).

Une indemnité en débat

En dépit de la réponse du ministre, cette indemnisation forfaitaire ne fait pas l’unanimité. D’une part, le montant est bien plus élevé que ce qui avait été suggéré par la Commission wallonne pour l’Energie (Cwape). D’autre part, certains préconisent, à l’instar de l’association Beprosumer, une indemnisation proportionnelle au préjudice subi.

« L’indemnisation doit être le dernier recours quand toutes les alternatives « en-deçà du compteur » ont été testées », justifie son vice-président Rémi Thirion. En effet, des solutions plus rapides peuvent être déployées, à commencer par les compteurs communicants qui aiderait à constituer un cadastre en temps réel des décrochages, pour mieux cibler les points de modernisation du réseau. Dans ce cadre, l’association espère proposer à partir du printemps 2024 une BeProsumerBox, développée avec l’aide d’un partenaire technologique, dont la fonction serait d’assurer une surveillance en temps réel de la tension du réseau. D’autres initiatives, comme l’installation de batteries virtuelles et le pilotage des équipements électroménagers de la maison, permettraient également de déplacer les heures de consommation de l’électricité.

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