Une centrale photovoltaïque transformée en laboratoire vivant de la biodiversité

Share

Fin 2021, le producteur indépendant d’énergie verte Reden Solar mettait en service, sur un terrain de 10 hectares situé dans une ZAC inoccupée de Samazan (Lot-et-Garonne), une centrale photovoltaïque au sol, équipée de traqueurs – pour un meilleur rendement par rapport à l’emprise au sol – fournis par Nexans et montés sur des structures mobiles sur pieux battus.

D’une puissance de 5 MW, la centrale se compose de 12 480 modules photovoltaïques bifaciaux, de 400 Wc chacun, fabriqués par Reden Solar entre le Cher et le Lot-et-Garonne. Avec une production annuelle de 7 220 GWh, l’installation permet d’alimenter environ 8 000 habitants du département, tout en évitant le rejet de 241 tonnes de CO2 par an. Plusieurs entreprises locales ont participé aux travaux, dont Tech Inter pour la partie génie électrique et Jardiniers Créateurs pour les clôtures et les plantations.

69 aménagements installés

Exploitant la centrale sur une durée standard de 40 ans, Reden Solar a décidé, au-delà des revenus qu’elle lui procure, de la transformer en laboratoire vivant de la biodiversité, il y a trois ans. Tout en étudiant, de manière expérimentale, les conséquences du photovoltaïque sur l’évolution du milieu naturel. « La biodiversité est au cœur de chacun de nos projets photovoltaïques et agrivoltaïques. Il ne s’agit pas seulement de développer des projets solaires, mais de les coconstruire en tenant compte des enjeux environnementaux et agricoles », déclare à pv magazine France Vincent Larribe, directeur Développement chez Reden Solar.

35 espèces différentes d’abeilles sauvages ont été inventoriées sur le site en 2023.

Image : Reden

Dès la fin de la construction de la centrale, des rangées de haie d’essences locales ont été plantées : noisetiers, rosiers, charmes, peupliers, etc. En partenariat avec l’association Bleu Blanc Rûche, une prairie mellifère de 32 espèces florales a été ensemencée et 69 aménagements installés : des nichoirs pour oiseaux (mésanges, moineaux, rouges-queues, sittelles…), des hôtels à insectes (pour abeilles solitaires et coccinelles), ainsi que des gîtes pour mammifères (hérissons et chauves-souris), fournis par l’entreprise toulousaine Symbiosphère.

L’impact positif du photovoltaïque

Les résultats convaincants du suivi écologique réalisé en 2022 – de 40 à 100 % de taux d’occupation et de présence dans les aménagements –, ont incité Reden Solar à poursuivre, avec l’ajout, en 2023, de refuges (hibernaculum et pierrier) destinés aux reptiles et aux amphibiens, et l’installation de bac de sable et de talus pour abeilles solitaires, sujets d’une attention toute particulière.

« Cautionnées par le CNRS, les études que nous réalisons en collaboration avec CERMECO, le bureau d’études en environnement du groupe Etcée Terra, nous permettent de mesurer les interactions et synergies possibles entre production d’énergie solaire et faune et flore locales. Nous avons, par exemple, vu apparaître des jonchaies (zones humides) sous certains secteurs de la centrale. C’est très réjouissant car c’est un habitat en forte régression, très malmené, alors qu’il peut rendre de nombreux services éco-systémiques », souligne Cécile Gomez, responsable du service Agriculture et Environnement chez Reden.

Autre signe de l’impact positif du photovoltaïque sur la biodiversité : la présence sur la centrale de Samazan – qui est entretenue par éco-pâturage – d’espèces d’oiseaux nicheurs quasi-menacées, tels que le Faucon crécerelle, l’Hirondelle rustique et le Tarier pâtre, ou vulnérables comme la Cisticole des joncs, le Chardonneret élégant et l’Élanion blanc.

Ce contenu est protégé par un copyright et vous ne pouvez pas le réutiliser sans permission. Si vous souhaitez collaborer avec nous et réutiliser notre contenu, merci de contacter notre équipe éditoriale à l’adresse suivante: editors@pv-magazine.com.

Popular content

Publication des premiers résultats du démonstrateur agrivoltaïque vertical d’Engie Green
04 octobre 2024 Alors que la parcelle est entrée dans sa deuxième année de suivis agronomiques, les premières observations semblent indiquer que la présence des haies...