Le nouveau gouvernement britannique envoie un signal fort en faveur du solaire

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D’après pv international

Le secteur britannique du solaire vient de vivre deux semaines agitées. Chris Hewett, directeur de Solar Energy UK, est convaincu que le gouvernement britannique est « très clairement » en faveur de la croissance du secteur, une première pour l’association professionnelle. « C’est l’un des piliers de leur stratégie économique, confie Chris Hewett à pv magazine. Leur stratégie de croissance passe forcément par une transition vers les énergies propres. »

Après l’écrasante victoire du parti travailliste aux élections législatives, le gouvernement a envoyé des signaux forts indiquant que le PV sera l’une de ses priorités. En effet, quelques jours après le scrutin, les développeurs ont été informés que des décisions clés concernant certains projets majeurs seraient prises rapidement, et Ed Miliband, secrétaire d’État à la Sécurité énergétique et à la neutralité carbone (DESNZ), a d’ores et déjà donné son feu vert pour trois projets à grande échelle totalisant plus de 1,3 GW de nouvelle capacité installée.

Dès les premiers jours de sa prise de fonction, Ed Miliband a nommé Chris Stark, ancien directeur du Climate Change Committee (Comité pour le changement climatique) à la tête d’un nouveau groupe de travail sur les énergies propres. En outre, le DESNZ a confirmé la reformation de la Solar Taskforce, un organisme gouvernemental et industriel co-présidé par le Secrétaire d’État et Chris Hewett.

Et ce départ sur les chapeaux de roue n’est qu’un début. D’après Chris Hewett, la Feuille de route solaire du gouvernement, un document définissant clairement chaque étape du déploiement de la capacité solaire, va à présent être révisée dans l’optique d’atteindre les objectifs plus ambitieux du gouvernement. Cette feuille de route, qui était sur le point d’être publiée à la veille des élections, devrait être révisée pour l’automne 2024.

« Révolution sur les toits »

Depuis sa prise de fonction, Ed Miliband a aussi appelé à une « révolution sur les toits ». Chris Hewett attend donc un soutien au PV résidentiel dans le cadre du Warm Home Plan du parti travailliste, une mesure gouvernementale qui prévoit des subventions et des prêts à faible taux d’intérêt pour appuyer les investissements afin d’améliorer l’efficacité énergétique des ménages. Cette mesure viendrait compléter le Future Homes Standard et le Future Buildings Standard, des normes qui rendraient obligatoire l’installation de solaire sur les nouveaux bâtiments en Angleterre.

À plus grande échelle, plusieurs projets dépassant les 50 MW pourraient être approuvés dans les semaines à venir, si l’on en croit Gareth Phillips, partenaire du cabinet juridique Pinsent Masons. En Angleterre, le Secrétaire d’État doit accorder une autorisation de développement (development consent order – DCO) aux projets de solaire d’une capacité supérieure à 50 MW avant le début de leur construction. À l’heure actuelle, seuls six DCO ont été accordés et Gareth Phillips a recensé trois autres projets sur lesquels Ed Miliband devra statuer avant le 5 septembre. Pinsent Masons représentait les trois projets de solaire auxquels le nouveau Secrétaire d’État a accordé une autorisation le 12 juillet. Gareth Phillips a déclaré à pv magazine que, pour sa première semaine à la tête du pays, le nouveau gouvernement « n’aurait pas pu afficher plus clairement ses intentions ». « Il est évident qu’ils ont l’intention de développer l’activité, et ils veulent le faire savoir », ajoute-t-il.

Autre signal clé envoyé par Ed Miliband : il est déterminé à passer outre les recommandations lorsqu’il s’agit d’accorder ou non une DCO. Ainsi, l’inspection de l’aménagement lui conseillait d’accorder une DCO à deux projets, Mallard Pass et Gate Burton, mais pas à Sunnica Energy Farm. Pour Gareth Phillips, le Secrétaire d’État « doit avoir de très bonnes raisons » d’aller à l’encontre des recommandations d’un inspecteur expérimenté. « C’est beaucoup plus compliqué. Il est facile de suivre les recommandations, mais passer outre, c’est une autre affaire », poursuit-il.

Il s’agit d’un avertissement. Lorsqu’il prend des décisions concernant les DCO, le Secrétaire d’État doit agir dans l’intérêt national tel qu’il est défini dans les grandes lignes de la politique nationale, à l’aune desquelles les projets seront évalués. La décision concernant Sunnica, initialement prévue pour 2023, avait été repoussée. Les versions mises à jour de la politique nationale sont entrées en vigueur en janvier 2024, après l’évaluation de Sunnica. Or, la mise à jour accorde une importance décisive à toutes les formes d’infrastructure bas carbone, ce qui, d’après Gareth Phillips, signifie que l’intérêt national doit primer sur les répercussions locales.

« Cela a dû donner [au Secrétaire d’État] des motifs supplémentaires de dire non, la politique nationale étant désormais très clairement en faveur de ces infrastructures prioritaires et indispensables pour le pays », conclut-il.

Traduction assurée par Christelle Taureau

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