Archismart, jeune pousse incubée à l’école polytechnique, a mis sur pied un modèle d’affaires destiné à solariser les petites et moyennes toitures des grands portefeuilles immobiliers. L’objectif ? Accompagner rapidement et efficacement les grandes foncières dans la réalisation du décret tertiaire (qui impose aux bâtiments tertiaires une réduction de 40 % de la consommation d’électricité issue du réseau d’ici 2030) et répondre aux obligations légales de solarisation.
« Actuellement il est difficile de construire et d’exploiter de façon rentable des petites centrales de moins de 200 kW, ce qui correspond à des surfaces de moins de 1000 mètres carrés, soit 80 % du parc des grands propriétaires fonciers en France », explique Lia Rochat, cofondatrice d’Archismart, dans un entretien avec pv magazine France. Pour répondre à cette problématique, la société finance, développe et maintient les centrales solaires qui sont ensuite louées sur site pour leur exploitation. Ce modèle permet au consommateur final d’être auto-producteur, et à l’opération d’être construite sur la base d’un modèle en autoconsommation individuelle, grâce à un montage juridique développé avec le cabinet De Gaulle Fleurance.
Un modèle clé en main pour rentabiliser les petites toitures
Archismart opte pour une approche globale des portefeuilles immobiliers, grâce à une solution propriétaire basée sur l’intelligence artificielle et qui permet de scanner l’intégralité d’un patrimoine. « Nous n’avons besoin, dans un premier temps, que des adresses des biens », indique Lia Rochat. Le logiciel évalue alors la consommation, la production solaire potentielle et croise les données disponibles pour estimer le taux d’autoconsommation possible et le montant de l’investissement.
En cours de développement : la génération automatique des documents nécessaires à la mise en place des opérations, les plans d’exécution, ainsi que le pilotage des centrales.
Surtout, d’ici 18 mois, Archismart intégrera également une reconnaissance architecturale et structurelle, qui devrait permettre dans 85 à 90 % des cas de fournir les informations nécessaires à la faisabilité technique du projet solaire, y compris les contraintes liées à la structure. « C’est cette partie, la plus complexe, qui demandera le plus de temps d’itération », précise Lia Rochat.
Dans un premier temps, Archismart va faire appel à des EPC pour construire les centrales solaires. « A terme nous avons la volonté d’intégrer tous les métiers avec des contrats à long terme avec des entreprises sur tout le territoire », précise Lia Rochat. La société cible plutôt des grands groupes, des gros électriciens, des structures expérimentées. « La réussite passera par la démultiplication de projets qui fonctionnent et qui ont été efficaces. Pour ce faire, nous devons rester agiles. »
Entre 60 et 90 % de l’énergie produite sera autoconsommée, avec une moyenne estimée à 80 % pour des centrales de 50 à 200 kW. Ce niveau d’autonomie rend Archismart peu dépendante des tarifs d’achat, dont la baisse « n’impacte que très modérément » le modèle. À terme, les batteries feront partie intégrante de l’offre, ainsi que l’autoconsommation collective, « qui n’était pas idéale pour aller vite et être agile dans un premier temps », explique Lia Rochat.
Un projet agile, né d’un constat de terrain
Architecte de formation, la dirigeante a travaillé dans l’immobilier et la gestion d’actifs durant de nombreuses années. C’est lors d’une vente d’un immeuble en co-living en 2022, qu’elle a un déclic. Le bâtiment s’équipe d’une chaudière à gaz, « une aberration », mais un point relativement classique puisque dans le secteur, les postes liés à la transition écologique sont les premiers à sauter dans des budgets réduits.
Et pour cause : les enjeux de la transition des bâtiments se situent à la croisée de trois logiques d’investissement aux horizons très différents – 7 ans pour l’immobilier, 20 ans pour les infrastructures, et 20 à 25 ans pour l’énergie. « L’idée s’est alors imposée : pour réussir la transition, il faut la financiariser et s’inscrire dans la bonne logique, celle de l’infra », explique la dirigeante.
Elle entame alors un Executive Master Technologie, Management et Innovation à l’École polytechnique, avec un objectif : développer l’outil Archismart à destination des grosses foncières, dont le foncier diffus et décentralisé reste difficilement adressable à l’échelle. Le projet se structure autour d’un travail juridique, contractuel, économique mais aussi, et surtout, logiciel.
Archismart comptera huit personnes en septembre. Elle a d’ores et déjà signé plusieurs lettres d’intention pour travailler sur des portefeuilles. Une partie des propositions a été restituée, et des bâtiments sont déjà autorisés. Les contrats sont en cours de signature pour lancer les premiers travaux. En fin de contrat, plusieurs options s’offrent aux propriétaires : le démontage, l’achat de la structure solaire à l’euro symbolique, ou la continuité du contrat.
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