Filiale du groupe Samfi-Invest, Samsolar est reconnue depuis plus de 20 ans pour son savoir-faire dans la conception de projets de production d’énergies renouvelables, éolienne et solaire photovoltaïque. Dans ce dernier secteur, elle fut même leader en France dans les années 2010, avec un important portefeuille privé de bâtiments agricoles solaires. Le moratoire, puis le Covid sont passés par là…
« L’éolien n’ayant plus le vent en poupe, faute d’acceptation sociale et paysagère suffisante – et le foncier se faisant rare –, nous avons choisi, avec Alain Samson, président du Groupe Samfi-Invest, de nous positionner sur l’agrivoltaïsme, en accompagnant les exploitants agricoles dans la co-construction de projets résilients, alliant rendement agricole, durabilité et rentabilité », explique Christophe Dumas, directeur général de Samsolar, à pv magazine France.
Ce changement de stratégie se concrétise par une première opération agrivoltaïque dynamique, réalisée par Samsolar et ses partenaires au Domaine viticole CVO-Château Olivery, à Cruscades (11), sur une propriété du Groupe Samfi-Invest où de l’éolien et des bâtiments solaires agricoles sont déjà implantés. Étendue 12 hectares et répartie sur deux parcelles, la centrale déploie 6 MWc de puissance, ce qui en fait, à ce jour, la plus grande ferme agrivoltaïque sur vignes de France et l’une des plus vastes d’Europe.
Mise en service en avril 2024 et inaugurée début juillet, l’installation produit 8 800 MWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 2472 foyers (hors chauffage). « Elle est équipée d’environ 14 000 panneaux solaires bifaciaux Jinko Solar de 430 et 435 W. Les modules sont disposés à 4,60 mètres de hauteur en position horizontale (de 3,70 à 5,50 m en position inclinée) sur une structure acier et sont reliés à des onduleurs fournis par Green Power Technologie, filiale française de Huawei », indique Alexandre Jouve, responsable technique Samsolar.
Des modules en trackers pour guider le soleil
Positionnés en trackers, les modules solaires s’inclinent de 0 à 90°, ce qui permet de créer différents ombrages propices à la croissance de la vigne, replantée en 2024 en cépages adaptés au terroir (Syrah, Grenache, Marselan) : « Grâce à l’orientation variable des panneaux, on arrive à s’effacer pour les besoins de la plante, quand il le faut », détaille Aude Gélé, responsable Agronomie & Écologie. Et son responsable technique d’ajouter : « Toute la force du projet, c’est de trouver la meilleure synergie entre production d’énergie et production agricole ».

Image : Angel Salazar
Cette quête d’équilibre est assurée par intelligence artificielle, sous la forme d’un logiciel de pilotage composé par Sun’Agri et mis à la disposition de Samsolar. « Il est basé sur des données existantes par rapport à la plante et à la modélisation de l’ombrage. Parallèlement, des capteurs installés sur une parcelle témoin permettent de connaître les conditions climatiques réelles. En combinant toutes ces données, on arrive à piloter le panneau en fonction des besoins de la plante : quand elle a besoin d’ombre, on lui en fournit, idem quand elle a besoin de lumière », précise Aude Gélé.
Toutes ces mesures sont réalisées sur une zone test de huit panneaux, afin d’obtenir un comparatif de croissance et de production, sachant qu’un suivi agronomique sera assuré sur l’exploitation pendant cinq ans et que les premières vendanges sont prévues en 2027.
Une pousse de la vigne plus importante constatée sous les panneaux
En attendant, les premiers retours d’expérience sont encourageants, avec une pousse de la vigne plus importante constatée sous les panneaux au moment de la taille et un développement plus vigoureux de la plante grâce à l’énergie qu’elle accumule. Une des explications est liée au vent, moins rapide et moins violent sous les ombrières, qui réduirait le stress hydrique de la plante par une meilleure régulation de l’évapotranspiration.
Autre effet indirect de l’ombrage fourni par la structure agrivoltaïque : un taux de sucre plus faible et un vin plus léger répondant à la demande actuelle du marché. Sans compter avec l’amélioration des conditions de travail des viticulteurs, les ombrières les protégeant du soleil et des fortes chaleurs.
Accompagné sur ce chantier par l’entreprise Sepale, Samsolar a également eu recours aux service d’Omexom (EPC) et Universal Mouning Systems Manufacters (structures). En contrepartie de ses services, elle bénéficie du tarif de complément de rémunération de la CRE sur la partie Innovation pour une durée de 20 ans. « À l’issue d’une période d’exploitation de 30 ans, la structure agrivoltaïque sera démantelée et recyclée », conclut Christophe Dumas.
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