L’écart de coût entre les modules européens et ceux importés de Chine pourrait être réduit à 10 %

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Alors que les Pays-Bas ont annoncé leur décision de mettre fin à leur programme d’incitation à la production locale photovoltaïque pour des raisons de rentabilité, l’association européenne SolarPower Europe publie une étude avec l’Institut Fraunhofer pour les systèmes d’énergie solaire (ISE) sur les coûts de production en Europe. Celle-ci révèle que l’écart de coût entre les modules conformes au Net-Zero Industry Act et les modules importés de Chine peut être réduit à moins de 10 %.

Mais cela supposerait de combiner la loi NZIA, votée en mai, avec des mécanismes de soutien CAPEX et OPEX, à la fois pour les fabricants solaires et les développeurs de projets. Il faudrait aussi un soutien basé sur la production (par exemple, des modèles efficaces existent aux États-Unis (IRA) et en Inde (programmes PLI)), en supposant que les usines solaires atteignent une capacité de 3 à 5 GW. Enfin, SolarPower Europe recommande des points bonus « Fabriqué dans l’UE » dans les programmes de soutien aux toitures solaires et les marchés publics.

NZIA ne favorise pas les fabricants européens

Sans cela, le rapport estime que les mesures du NZIA pourraient soutenir la diversification de la chaîne d’approvisionnement solaire, mais sans renforcer les fabricants européens, car il subsisterait une différence de coût significative (2,2 à 5,8 c€/Wc) entre les modules conformes au NZIA fabriqués dans l’UE et ceux fabriqués hors UE.

Le Net-Zero Industry Act

Selon la loi Net-Zero Industry Act, les États membres doivent appliquer des critères non liés au prix (NPC) à au moins 30 % du volume mis aux enchères chaque année, soit 6 GW par an. Ces critères doivent représenter de 15 % à 30 % de l’évaluation globale, avec une certaine flexibilité dans les cas où les coûts associés dépassent 15 %.

Actuellement, l’analyse montre que produire un module solaire en Europe avec des cellules solaires fabriquées dans l’UE coûte environ 10,3 c€/Wc de plus que de produire le même module en Chine. L’écart provient de coûts plus élevés en matière d’équipement (+40 %), de bâtiment et d’infrastructure (+110 %), de main-d’œuvre (+280 %) et de matériaux (+50 %).

En conséquence, de telles installations solaires utilitaires coûtent environ 60,8 c€/Wc contre 50,0 c€/Wc pour un système chinois, ce qui se traduit par un coût actualisé de l’électricité (LCOE) supérieur de 14,5 % pour les modules fabriqués en Europe. Cela donne une indication encourageante : les produits fabriqués dans l’UE se situent déjà dans la limite des 15 % de coûts supplémentaires autorisée par les règles d’enchères du Net-Zero Industry Act.

Des recettes fiscales et sociales de 66,4 millions d’euros par an

Le rapport note également que les besoins en soutien industriel s’élèvent à 1,4 à 5,2 milliards d’euros par an pour atteindre l’objectif de 30 GW de fabrication solaire européenne d’ici 2030. « La relocalisation complète de la chaîne de valeur photovoltaïque est plus coûteuse au départ, mais apporte des bénéfices macroéconomiques plus élevés à long terme », nuancent les auteurs du rapport. En effet, jusqu’à 39 % de ces coûts pourraient être récupérables, grâce aux bénéfices macroéconomiques (jusqu’à 2 700 emplois et 66,4 millions d’euros de recettes fiscales et sociales annuelles par GWc/an).

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