TotalEnergies abaisse ses investissements dans les renouvelables et ajuste sa stratégie

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« Faire plus avec moins », c’est ainsi que l’on pourrait résumer la stratégie annoncée par TotalEnergies lors de sa journée dédiée aux investisseurs, le 29 septembre. L’énergéticien français a en effet confirmé sa volonté d’augmenter sa production d’énergie d’environ 4 % par an jusqu’en 2030, tout en engageant un plan d’économies de 7,5 milliards de dollars sur la période 2026-2030.

Les renouvelables ne sont pas épargnés par le plan de rigueur : environ 4 milliards de dollars seront consacrés aux investissements bas carbone (contre 4,5 milliards initialement prévus), dont 3 à 4 milliards pour la branche Integrated Power, qui couvre l’ensemble de la chaîne de valeur de l’électricité. Rappelons que les investissements annuels nets du groupe atteindront 16 milliards de dollars en 2026, puis entre 15 et 17 milliards par an sur 2027-2030.

Dans le même temps, TotalEnergies réaffirme également son objectif d’atteindre une capacité brute installée de 100 GW en électricité renouvelable à l’horizon 2030. Dans ce cadre, la production électrique devrait croître de 20 % par an, pour atteindre entre 100 et 120 TWh par an, dont 70 % issus des renouvelables, le reste provenant du gaz. « La poursuite de la diversification dans les énergies renouvelables (éolien et solaire) nous permet de nous différencier » de nos concurrents et de renforcer « la résilience face aux cycles du pétrole et du gaz », souligne le groupe.

Rationalisation du portefeuille

Autrement dit, cette stratégie vise à maintenir les activités historiques (pétrole et gaz), qui génèrent l’essentiel des revenus et financent les projets de transition, tout en sélectionnant les projets bas carbone les plus susceptibles de devenir profitables rapidement.

Concrètement, pour « produire plus avec moins », il entend rationaliser son portefeuille – en cédant les actifs les moins rentables pour réinvestir dans des projets à plus forte valeur ajoutée – et rester sélectif dans ses investissements bas carbone. Le groupe cible notamment trois zones dérégulées : les États-Unis, l’Europe et le Brésil. Il souhaite aussi accélérer le développement du stockage d’énergie par batteries (BESS), afin de tirer parti des fluctuations de prix sur les marchés de l’électricité.

Et les mouvements sont déjà en marche. En France, TotalEnergies a finalisé la cession de 50 % d’un portefeuille éolien et solaire de 270 MW à un fonds géré par Eiffel Investment Group, valorisé à 265 millions d’euros. Le groupe conserve une participation de 50 % et reste opérateur des actifs, dont il commercialise la majeure partie de la production.

Quelques jours plus tôt, une opération similaire a été réalisée sur un portefeuille solaire, selon le même modèle : il a cédé 50 % d’un portefeuille d’actifs solaires de 1,4 GW en Amérique du Nord à un fond assurance géré par KKR. Grâce à ces opérations et au refinancement bancaire en cours de finalisation, TotalEnergies recevra un total de 950 millions de dollars au closing et continuera à exploiter les actifs. Ce type de montage – avec co-investissement et cession partielle – est devenu une signature du groupe dans les renouvelables pour créer de la valeur rapidement, tout en partageant les risques.

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