Piste cyclable solaire, route solaire : même parcours ?

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Cette semaine, intitulée Semaine européenne de la mobilité, les moyens de transport alternatifs à la voiture, tels que les transports publics, le covoiturage ou encore le vélo, sont mis en première ligne. C’est à cette occasion que la première piste cyclable solaire d’Île-de-France a été inaugurée.

L’enjeu était de répondre à un problème de confort et de sécurité des usagers : il fallait trouver une solution pour éclairer, jour et nuit, un tronçon de la piste cyclable longeant le canal de l’Ourcq, assombri par les voies de train et de RER.  « L’installation plus classique de panneaux solaires en hauteur était impossible pour des raisons de place », précise le Département de la Seine-Saint-Denis. Ainsi, sur une surface de 50 m2 (une quinzaine de mètres de long), la piste cyclable solaire a été construite et doit produire assez d’électricité pour permettre cet éclairage.

L’ensemble des dalles solaires représente une capacité de 6,2 kWc, et devrait produire 4100 kWh/an en théorie, précise l’entreprise routière Colas, la maison mère de Wattway qui a développé le projet, dans un échange avec pv magazine. « De fin février (date de mise en service) à mi-septembre, le site a produit 3000 kWh », ajoute-t-elle. D’après le Département de Seine-Saint-Denis, 240 jours après la mise en service de la piste, l’énergie produite équivaut à la consommation d’un ménage pendant 440 jours.

Suivra-t-elle le  même chemin que la route solaire de Tourouvre ?

Nécessitant un investissement de 118 000 euros, porté par le Département, la piste connaitra-t-elle les mêmes déboires que la route solaire de Tourouvre, en Normandie, qui a également été développée par Wattway ? Cette route solaire, inaugurée par Ségolène Royal en 2016, n’a pas satisfait les promesses annoncées : sur 1 km de long, les 2 800 m2 de dalles solaires devaient produire l’équivalent de l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants. Or le rendement n’a pas été à la hauteur de ce qui avait été annoncé et n’a cessé de chuter.

Les dalles installées sur le site pilote du Canal de L’Ourcq ne sont pas les mêmes que celles installées sur le site pilote de Tourouvre, confirme Colas. Cependant, « pour des raisons évidentes de confidentialité, nous ne pouvons malheureusement pas rentrer dans le détail des différences entre les versions de dalles. »

Le Département de la Seine-Saint-Denis considère quant à lui que l’usure de la piste cyclable ne peut pas être comparée à celle de la route de Tourouvre, puisque seuls des cyclistes et des piétons sont amenés à l’emprunter. La piste ne souffrira effectivement pas du poids des voitures et des camions. « Ce qui est certain, c’est que notre piste cyclable n’a pas été vandalisée depuis sa mise en service et a une usure tout à fait normale, minime », ajoute-t-il. Il précise également que les usagers, et en priorité les cyclistes, ne sont pas du tout gênés — l’adhérence est bonne et la piste ne représente aucun danger — et que la production d’énergie est satisfaisante. « On peut donc imaginer que cette piste sera pérennisée », conclut-il.

**19.09.2019 : Suite à une réponse additionnelle obtenue de la part du Département de la Seine-Saint-Denis, la conclusion a été complétée.**

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