Tarif record en Grèce pour un appel d’offres : 0,04911 €/kWh

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La Grèce a lancé une série d’appels d’offres pour de nouvelles capacités de production d’énergie solaire photovoltaïque et éolienne dans le cadre d’enchères séparées et d’appels d’offres conjoints. Au début de la semaine, elle a organisé son deuxième appel d’offres commun pour les énergies renouvelables, avec un seul tour pour les deux technologies. Elle a finalement attribué une capacité de 502,94 MW, dont 350 MWc d’énergie solaire.

L’appel d’offres a abouti à un tarif record de 0,04911 €/kWh pour un projet solaire de 200 MWc qui sera construit à Ptolemaida, une région minière de la Macédoine grecque.

L’entreprise publique Public Power Corp. (PPC) soutient le projet. L’installation servira de point de départ à un plan plus large visant à développer une capacité photovoltaïque de 3 GW dans les régions minières du pays.

Répartition des appels d’offres

EMV, qui est soutenu par EDF, a proposé un tarif de 0,05068 €/kWh – le deuxième tarif le plus bas de l’appel d’offres – pour un projet solaire de 70 MWc dans la municipalité d’Evrotas, sur la péninsule du Péloponnèse.

Heliothema Energy a également remporté un contrat pour la construction d’un parc solaire de 42 MW au prix de 0,05087 €/kWh à Thiva, dans le centre de la Grèce. La quatrième offre la plus basse de l’appel d’offres, à 0,05464 €/kWh, concerne un parc éolien de 153 MW qui sera construit dans le nord de la Grèce.

Le groupe grec Panagakos, quant à lui, a proposé le tarif le plus élevé du cycle pour une série de parcs photovoltaïques qui seront développés par deux sociétés, Spes Solaris 3 et Spes Solaris Solar Concept.

Les projets sont particulièrement intéressants, car Panagakos a décidé de participer à l’enchère en soumissionnant pour un ensemble de neuf installations solaires situées dans plusieurs régions géographiques différentes. Cette pratique, qui était conforme aux règles des enchères conjointes, a également été suivie par d’autres soumissionnaires, mais ils n’ont pas été retenus.

Cette pratique est à l’opposé de ce que les autres parties prenantes ont fait lors des précédentes ventes aux enchères. Mais elle a permis à Panagakos d’obtenir un tarif unique de 0,05482 €/kWh pour l’ensemble des neuf projets photovoltaïques, soit une capacité totale de 75,88 MWc. La plus grande des neuf installations est un projet de 38 MWc.

Lors de la première vente aux enchères conjointe de l’énergie solaire et éolienne en Grèce l’année dernière, par exemple, l’Allemand Juwi a remporté trois contrats différents (139,24 MWc, 27,68 MWc et 37,37 MWc) pour la construction d’un seul parc photovoltaïque de 204 MWc à Kozani. Elle a eu recours à une stratégie d’appel d’offres dans laquelle elle a divisé le projet de 204 MWc en trois segments distincts, avec des propositions tarifaires distinctes pour chaque segment.

La semaine dernière, Panagakos a fait une offre pour les neuf parcs photovoltaïques avec un tarif unique.

Un mécanisme qui fonctionne

Le régime d’appel d’offres de la Grèce a entraîné une réduction constante des tarifs, ce qui profitera aux consommateurs d’électricité grecs et à l’économie nationale. Plus important encore, il a également créé un environnement concurrentiel pour les entreprises nationales, qui doivent maintenant mettre en place des stratégies concurrentielles pour battre les acteurs internationaux sur le marché grec. C’était impensable il y a quelques années à peine.

En vertu de la loi grecque sur les énergies renouvelables, tous les projets d’appels d’offres gagnants bénéficient d’un tarif préférentiel.

Le gouvernement grec se concentre maintenant sur le régime d’autorisation du pays. Une revendication des investisseurs nationaux et internationaux réside dans le fait qu’ils ont généralement du mal à trouver suffisamment de licences pour pouvoir participer aux appels d’offres. Le gouvernement se prépare donc à introduire une nouvelle politique qui simplifie le régime d’octroi de licences, afin de permettre aux investisseurs de rassembler plus facilement tous les documents nécessaires.

Une croissance durable

L’Association hellénique des entreprises photovoltaïques (Helapco) a publié la semaine dernière un rapport sur les performances du marché grec du photovoltaïque en 2019. Le pays a installé 160 MWc de capacité solaire l’année dernière, les parcs photovoltaïques au sol représentant la majeure partie des ajouts annuels, soutenus par des tarifs préférentiels et le régime d’appel d’offres.

Les installations de « comptage net », quant à elles, n’ont représenté que 9,57 MWc d’ajouts l’année dernière. Cette capacité était répartie sur 362 systèmes photovoltaïques. Les installations PV cumulées de la Grèce ont atteint 2,8 GWc à la fin du mois de décembre, ce qui représente environ 7% des besoins totaux en électricité du pays, précise Helapco.

Le dernier plan de politique énergétique et climatique de la Grèce, publié en décembre, comprend un objectif d’installation de 5 GWc de photovoltaïque solaire d’ici 2030. Le gouvernement s’est également engagé à éliminer progressivement le charbon d’ici 2028 au plus tard.

Préoccupations concernant le Covid-19

La pandémie actuelle de Covid-19 est une préoccupation pour l’économie grecque et son secteur énergétique. Cependant, la Grèce se porte exceptionnellement bien sur ce front. Le pays a introduit des mesures strictes très tôt dans la crise, ce qui lui a permis de contrôler la propagation du virus. Jusqu’à présent, elle n’a subi que des pertes minimales par rapport à d’autres pays.

Les compagnies énergétiques ont offert une aide significative à cet égard. PPC, par exemple, a offert 5 millions d’euros pour l’achat de matériel médical, tandis que Hellenic Petroleum a fait don de 8 millions d’euros au gouvernement grec pour soutenir la réponse du pays à la pandémie.

 

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