Pas de black-out sur la période hivernale, mais renforcement de l’effacement

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Comme l’a souligné le président de RTE, l’activité reprend et la demande électrique remonte – « nous sommes aujourd’hui à 7% en deçà de la médiane, après être descendu à -20% de demande » – le scénario pour l’hiver mise sur une consommation en léger recul, de 1,5%. Néanmoins, c’est la situation de la production qui pose question, puisque EDF a annoncé un net recul des livraisons d’électricité nucléaire, à 300 TWh sur l’année, contre 380 TWh en 2019. Grâce aux optimisations réalisées par EDF sur les maintenances décalées des centrales nucléaires, il ne devrait « manquer » que 6 GW en novembre décembre et 3 GW en février 2021, indique RTE.

En revanche, côté hydraulique, les barrages sont pleins, à 95%, indique F. Brottes et les chantiers en matière d’énergie renouvelables ont repris, laissant présager que l’on devrait parvenir au niveau attendu pour 2020. Des énergies renouvelables (hors hydraulique) qui représentent à ce jour 10% environ, en production. En outre, RTE a étudié la situation des pays voisins, qui laissent présager de quelque 10 GW si nécessaire poru passer la pointe de 19 h en France. Sans oublier, a-t-il insisté, qu’une nouvelle liaison, IFA2, avec l’Angleterre va renforcer la capacité d’accueil des quelques 50 interconnexions déjà existantes.

Cependant, en cas de grand froid, la situation se tend dès octobre-novembre (plus tôt que d’habitude), mais peuvent être mises à contributions les capacités d’effacement (interruptibles, programme locaux comme EcoWatt, etc) ainsi qu’une baisse de la tension, ce qui permet de « gagner » quelque 7 GW. Et, en tout dernier recours, des délestages ciblés sont possibles, mais « pas de black-out », a martelé F. Brottes.

Malgré ces assurances, Elisabeth Borne, signalant qu’« à crise inédite, réponse inédite », a indiqué que néanmoins la situation était « contrôlée mais exceptionnelle ». D’où le choix fait par le gouvernement de donner un coup de pouce pour renforcer les capacités d’effacement pour soulager le réseau, via un appel d’offres d’effacement spécifique. Les capacités d’effacement, actuellement à 30 000 euros le MW seront portées à 60 000 €/MW, avec une offre supplémentaire de 500 MW dès novembre. Et un « bonus » pour les projets déposés dès l’automne.

En outre, Elisabeth Borne indique qu’elle va inciter les fournisseurs à proposer des offres tarifaires, via un appel d’offres qui est en préparation pour septembre. L’effacement tarifaire permet de proposer aux consommateurs des offres tarifaires à un prix de l’énergie en dessous de la moyenne du marché la majorité du temps, en contrepartie d’un prix dissuasif lors des pics de consommation sur le réseau. L’objectif est d’ajouter aux 3 GW de capacités d’effacement actuelles, entre 1 et 2 GW.

Le gouvernement va aussi favoriser l’installation de thermostats, rappelant que chaque baisse de la 1°C de la température intérieure des foyers permet de faire reculer la consommation de 7%. Une prime sera donc accordée à ceux qui désirent s’équiper, de 150 euros, soit la moitié du coût d’installation de l’équipement, a précisé la ministre.

 

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