La FNSEA, les Chambres d’Agriculture et EDF signent une charte pour allier PV et agriculture

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Nul doute que la date choisie n’est pas un hasard, puisque la présentation de cette charte se fait le jour du 6e colloque national photovoltaïque du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Colloque au cours duquel ont été largement évoqués la question du foncier pour les grandes centrales au sol mais aussi les technologies innovantes d’agrivoltaïsme.

La charte signée par les partenaire se veut une « réponse aux objectifs nationaux définis par la Programmation pluriannuelle de l’Energie (PPE) pour le développement de l’énergie solaire photovoltaïque en France (objectif de 35,1 GW à 44 GW de capacités installées en 2028, pour 10 GW en service aujourd’hui). »

Fruit d’un travail d’analyse et de concertation réalisé depuis 2018, « cette charte permettra d’encourager les complémentarités entre agriculture et solaire photovoltaïque en France. Elle fera l’objet d’un suivi annuel et les premiers projets à développer verront le jour à l’horizon 2022 », insistent les partenaires.

La charte impose d’abord à EDF Renouvelables de « respecter un processus encadré avec la profession agricole pour élaborer ses projets solaires sur terres agricoles. »

Comme le précise Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture, dans le communiqué commun des partenaires, « l’activité de production agricole doit prévaloir partout où elle peut être maintenue. Cette charte permettra donc d’examiner au cas par cas la pertinence d’une collaboration entre les exploitants agricoles et EDF Renouvelables et les Chambres d’agriculture s’assureront que ce développement se fasse dans le respect de l’activité première des agriculteurs. »

En outre, « en collaboration avec la Recherche & Développement d’EDF, EDF Renouvelables travaille sur différentes solutions technologiques innovantes d’installations solaires en adéquation avec les conditions d’exploitation agricoles : panneaux solaires surélevés pour permettre le passage d’engins agricoles, panneaux mobiles pilotés par un système intelligent permettant d’adapter leur inclinaison en fonction des besoins d’ensoleillement des plantes, des conditions météorologiques, et de la nature du sol, etc. »

« Nous souhaitons que l’agrivoltaïsme tel que nous l’entendons mette fin aux conflits d’usage en rendant compatible le travail agricole et la production d’électricité durable. Nous serons très attentifs à ce que cette diversification des revenus des agriculteurs n’empiète pas sur la production alimentaire. Cette charte est une nouvelle démonstration du rôle majeur que jouent les agriculteurs dans la lutte contre le changement climatique, en faisant d’eux des climacteurs », insiste Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

De son côté, Bruno Bensasson, directeur executif du groupe EDF en charge du pôle Energies renouvelables et PDG d’EDF Renouvelables indique que « ce partenariat s’inscrit pleinement dans notre rôle d’accompagnement des territoires vers la transition énergétique et il nous permettra de progresser dans les objectifs du Plan Solaire d’EDF, qui vise à faire du Groupe l’un des leaders du solaire en France, grâce notamment à une utilisation responsable et concertée des sols ».

Agrivoltaïsme ou agriculture et PV ?

A l’occasion de la signature de ce document, Sun’Agri a rappelé qu’avec RGREEN Invest, ils « ont été les premiers à définir les contours de l’agrivoltaïsme au service de l’agriculture dans le cadre d’une charte présentée lors de l’annonce de l’initiative Cultivons Demain !, visant à 1 milliard d’euros d’investissements d’ici 2025 pour permettre l’adaptation de 300 exploitations agricoles au changement climatique », en novembre dernier.

Sun’Agri et les signataires de la charte, signalent que « l’agrivoltaïsme est avant tout un outil agricole d’adaptation aux changements climatiques et de préservation des rendements, et non pas un outil de production d’électricité en première destination. L’agrivoltaïsme ne peut être vertueux que si les besoins des plantes sont priorisés et la production électrique secondaire. L’agriculteur et la production agricole sont au cœur du dispositif de l’agrivoltaïsme positif, tel que défini dans la charte de Sun’Agri et RGREEN. »

Si la définition de l’agrivoltaïsme pose donc encore question, reste que le rapprochement entre agriculture et photovoltaïque progresse… Ce qui est le premier objectif de ces initiatives.

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