InnoVent démarre une collecte participative pour la deuxième centrale solaire des Comores

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A partir de jeudi 4 mars, InnoVent, l’entreprise de développement éolien et solaire implantée à Villeneuve d’Ascq (59), lance une campagne de collecte participative via la plateforme Lendosphere. Ouverte à tous, elle vise à réunir 2 millions d’euros afin de participer à la construction de la centrale solaire de Mitsamiouli, qui nécessite un investissement de 5 millions d’euros. Il s’agit du deuxième projet de ce type sur l’île de la Grande Comore, aux côtés de la centrale de Foumbouni, également développée et financée par InnoVent.

Carte de la Grande Comore (Océan indien)

Carte : Lendosphere

Tout comme cette dernière, la centrale de Mitsamiouli bénéficie d’excellentes conditions d’ensoleillement (1 800 heures par an, ce qui assurera une production de 7 200 MWh par an). Elle aura les mêmes caractéristiques – à savoir une puissance de 4 MWc installés (pour 3 MWc de puissance délivrable sur le réseau), et l’intégration un parc de batteries de 1 MW / 2,1 MWh de marque Tesla. Les panneaux solaires seront installés sur des trackers, leur permettant de suivre la course du soleil et d’optimiser ainsi la production tout au long de la journée. Suite à l’étude du réseau comorien, ces batteries se sont avérées indispensables pour stocker une partie de l’énergie produite par la centrale et assurer ainsi une parfaite stabilité du réseau tout en couvrant la consommation des heures de pointe.

Elle sera située sur un terrain volcanique de 10 hectares, dont une partie est occupée par une décharge à ciel ouvert, impropre à tout usage agricole. Le nettoyage de la décharge est organisé et commencera le 1er mars. Les terres, après cette phase de dépollution, pourront être revalorisées grâce à l’installation de cette centrale solaire dont la mise en service est prévue à l’été 2022. Ce projet a le soutien des pouvoirs publics locaux, et bénéficiera d’un contrat d’achat de l’électricité produite pendant 26 ans.

Selon InnoVent, la production électrique aux Comores repose encore principalement sur des groupes électrogènes et quelques centrales hydroélectriques en attente d’être réhabilitées. Mais ce n’est pas suffisant pour alimenter le pays, où le taux d’accès à l’électricité ne dépasse pas 50 %. Pénuries de carburant, faiblesse du réseau : les coupures d’électricité sont fréquentes et affectent le développement de ce pays où la majorité de la population vit d’une agriculture vivrière et de la pêche. Avec sa puissance de 4 MWc, la centrale solaire de Mitsamiouli représente une augmentation de 13,5 % de la production électrique de l’Union des Comores.

« L’électricité renouvelable est devenue moins chère que l’électricité fossile, estime Grégoire Verhaeghe, PDG d’InnoVent. Mais, à ce prix, sa production devient une affaire de spécialistes, ce qui est bien illustré par ce projet. Aux Comores, le président avait promis l’électricité et les Emirats Arabes Unis avaient offert 18 MW de groupes électrogènes. Hélas, les Comores doivent importer leur pétrole. Amené sur l’île, le gazole coûte 1 € le litre et contient 10 kWh d’énergie primaire. Avec un rendement de 30%, les groupes électrogènes vont donc brûler un million d’euros de gazole pour produire 3 GWh (trois millions de kWh), soit un coût combustible de 33 ct€ / kWh et une empreinte carbone d’1 kg de CO2 par kWh. Avec un ensoleillement équatorial, les conditions sont idéales pour une centrale solaire importante, à condition d’y ajouter une capacité de stockage pour respecter les règles de maintien de la fréquence du réseau.

Cette deuxième centrale photovoltaïque permettra d’éviter l’importation de 2,4 millions de litres de gazole par an et l’émission de 7 200 tonnes de CO2 par an. Au total, elle représente 2,4 millions d’euros d’économies annuelles pour le gouvernement sur leur tout premier poste de déficit commercial, à savoir l’importation d’hydrocarbures ».

Toutefois, InnoVent souligne que pour ce type d’installations aux Comores, il existe peu de solutions de financement accessibles, ce qui constitue un frein majeur aux investissements d’infrastructure et de développement, d’où le besoin de recourir aux financements participatifs.

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