Hespul se penche sur les raccordements des projets entre 100 et 500 kW

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Ce segment de puissance est jusqu’ici largement délaissé par le marché, insiste Hespul, avec moins de 7 000 installations au total en France, dont les deux tiers ont été développées avant 2011. Bruno Gaiddon et Marine Joos, du Centre de ressources photovoltaïques d’Hespul explique en outre que ce segment doit lui-même se partager en deux. En effet, a insisté Bruno Gaiddon, un arrêté du 9 juin 2020 modifie les conditions de raccordement des installations, fixant un seuil de 250 kVA, comme limite entre les raccordements au réseau basse tension (BT) et au réseau haute tension (HTA).

Ainsi, le segment de 100 à 500 kW va se scinder en deux, avec une catégorie inférieure à 250 kVA et une catégorie supérieure à 250 kVA… Deux segments très distincts, insistent les membres d’Hespul, en termes de raccordement.

D’abord, la différence entre BT et HTA se concrétise par le fait qu’en BT, tous les travaux de raccordements sont réalisés par le gestionnaire du réseau de distribution (GRD), mais payés par le producteur. En revanche, en HTA, un poste de raccordement est nécessaire à la charge du producteur. Le gestionnaire de réseau de transport amène les câbles HTA, au producteur d’installer les armoires HTA, les cellules HTA en 20 kV. Et à la charge du producteur de transformer HTA/BT avec un disjoncteur BT.

Ensuite, deuxième différence majeure, la protection des découplages du réseau. « En BT, le dispositif est intégré aux onduleurs, ce qui a été admis très tôt dans l’histoire du PV », insiste Bruno Gaiddon. « En HTA, la protection de découplage intégrée aux onduleurs n’est pas reconnue. Il faut donc installer une protection externe aux cellules HTA ».

Enfin, troisième différence majeure, la gestion de la puissance réactive. Jusqu’alors, en BT, les installations ne devaient pas consommer de puissance réactive ; le courant délivré devait être synchrone à la tension du réseau public, alors qu’en HTA, on demande aux installations par conception de produire ou de consommer de la puissance réactive. A noter cependant, une évolution en cours, inclue dans l’arrêté de juin 2020, indique Bruno Gaiddon : les installations en BT devront prochainement consommer de la puissance réactive.

En outre, quelques points de vigilance sont à prendre en compte. Ainsi, pour les puissances raccordées au-delà de 250 kVA en autoconsommation, il faut mesurer l’onde du réseau de distribution. En outre, sur de très nombreux sites raccordés en HTA, il y a souvent un groupe de secours, « il va donc falloir être vigilant à ce que ces deux sources ne puissent pas fonctionner en parallèle en même temps »., ce qui implique un contrôle. Enfin, sur la question de la puissance réactive en autoconsommation, il va falloir programmer l’onduleur pour lui faire délivrer de la puissance réactive, sinon on dégrade le facteur de puissance si on le fait fonctionner comme en BT.

Coût, quote-part S3RENR

Par ailleurs, en termes de coûts de raccordement, précise Marine Joos, des différences existent également. « Le coût de raccordement producteur c’est le coût du raccordement au réseau et la quote-part S3RENR (schémas régionaux de raccordement des ENR). Suite à la loi énergie-climat de 2019, toutes les installations PV sont soumises au régime dérogatoire des S3RENR. Il y aura une simplification pour les moins de 100 kVA, un forfait entre 100 et 250 kVA, et la législation reste inchangée pour la HTA entre 250 kVA et 12 MW ». Cela signifie aussi que les situations vont être très distinctes en fonction du lieu de raccordement, en milieu urbain ou rural… Il faut donc prendre en compte les coûts liés au câbles de raccordement au réseau BT ou HTA.

Enfin, en autoconsommation, Maxime Capdevilla, du pôle transition énergétique d’Enedis indique que « c’est la puissance de raccordement qui permet de mesurer la quote-part. Si c’est supérieur à 250 kVA, et qu’il y a une part d’injection celle-ci est soumise à la quote-part ».

Dernière précision d’Enedis : la présence de batteries ne change rien aux prescriptions techniques. C’est soit la puissance installée des onduleurs, ou à la partie injectée sur le réseau qui vont déterminer les contributions et les exigences techniques.

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