Le train à hydrogène Coradia iLint du constructeur Alstom a fait ses premiers essais concluants sur les voies du Centre d’essais ferroviaire à Valenciennes, dans le nord de la France. La rame est alimentée par une pile à hydrogène qui génère l’électricité nécessaire et bénéficie d’une gestion intelligente de la traction et de l’énergie disponible grâce à un stockage flexible dans des batteries.
Les trains à hydrogène pourraient permettre de remplacer les locomotives et les automoteurs TER diesel circulant sur les parties non électrifiées du réseau ferroviaire français. Selon la SNCF, le diesel représente aujourd’hui 26% de l’énergie consommée par les TER et les quelque 1200 trains qui circulent actuellement au diesel pourraient être renouvelés d’ici une dizaine d’année.
L’Etat et les régions investissent dans les TER à hydrogène bimodal
Jean-Baptiste Djebarri, ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports précise que le réseau ferroviaire français « est à 45 % non électrifié. Nous avons deux solutions : soit nous électrifions, avec le coût que cela suppose, soit nous allons vers […] l’hydrogène qui a évidemment un avenir en France, et un marché européen et mondial à conquérir ».
La région Bourgogne-Franche-Comté avait déjà officialisé en mars 2021 la commande de trois TER Coradia d’Alstom pour un montant de 51,9 millions d’euros. Les rames devraient être livrées à partir de 2023 pour une mise en exploitation commerciale dès 2024. Une douzaine d’autres trains régionaux à hydrogène bimodal (électricité et hydrogène) devraient être livrées par Alstom à la SNCF car les régions Grand Est, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes souhaitent également s’équiper de ces rames.
Ces trains pourraient être exploités sur les lignes électriques déjà mises en place dans les réseaux régionaux et profiter de l’enveloppe de 10 millions d’euros mis sur la table par l’Etat pour accompagner l’investissement des régions dans les frais de développement de la technologie. « D’ici à 2030, plusieurs centaines de rames pourraient parcourir nos territoires », a ambitieusement avancé Jean-Baptiste Djebbari.
L’hydrogène vert au coeur de la stratégie de transition énergétique en France
L’hydrogène, et en particulier l’hydrogène vert, fait l’objet d’un grand intérêt de la part du gouvernement pour parvenir aux objectifs de la loi de transition énergique pour la croissance verte de 2015 qui vise notamment à atteindre 32% d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie, 40% dans la production d’électricité et une baisse de 30% de la consommation d’énergies fossiles d’ici 2030.
Pour ce faire, l’Etat français a annoncé un investissement de 7 milliards d’euros d’ici 2030, dont 2 milliards en 2021-2022, pour soutenir les projets de développement de l’hydrogène décarboné et notamment dans la mobilité lourde à l’hydrogène. L’objectif à 2030 est d’installer 6,5 GW d’électrolyseurs pour soutenir la production d’hydrogène par électrolyse via des installations d’énergie renouvelables. Tous les détails concernant la stratégie nationale sur l’hydrogène sont disponibles dans le Plan de déploiement de l’hydrogène pour la transition énergétique publié par le Ministère de la transition écologique et solidaire.
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