La France approuve le schéma d’interconnexion électrique avec l’Espagne

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Après trois ans de concertation avec les élus et les citoyens, le Ministère de la transition écologique a validé le tracé de la future ligne électrique entre la France et l’Espagne, dans le cadre du Projet Golfe de Gascogne. Baptisée « Route of Least Impact », la ligne cheminera entre les postes de Cubnezais (près de Bordeaux) et Gatika (près de Bilbao) sur une distance d’environ 400 km. Elle sera la première interconnexion en partie sous-marine entre les deux pays.

Le tracé de la nouvelle ligne entre la France et l’Espagne.

Image : RTE

A partir de 2027, cette nouvelle ligne doublera les capacités d’échanges d’électricité entre la France et l’Espagne pour les porter à 5 000 MW, c’est-à-dire de quoi alimenter 5 millions de foyers environ. L’interconnexion sera ainsi composée de quatre câbles, deux pour chaque liaison. Le tracé sera principalement sous-marin (300 km) et souterrain (100 km, notamment pour rejoindre la station de conversion de Cubnezais, en Gironde, depuis le littoral médocain et contourner le canyon de Capbreton par l’intérieur). Il a été élaboré avec la participation des gouvernements, des représentants, des citoyens, des pêcheurs, des forestiers à chaque étape. Ce dialogue se poursuivra lors de l’enquête publique qui débutera en 2022 en vue de sa reconnaissance d’« intérêt public ». Une fois les autorisations définitives obtenues, les travaux devraient débuter en 2023 pour se terminer en 2027.

Davantage de solidarité

En annonçant l’approbation de la ligne, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité GRT-RTE a affirmé que le projet entraînera « une plus grande solidarité entre la France et l’Espagne en cas d’événements imprévus (périodes de forte consommation, intempéries, incidents, etc.) , une capacité de transport plus élevée d’électricité produite notamment à partir de sources d’énergie renouvelables, et un meilleur prix de l’électricité, puisqu’une plus grande partie de la production des deux pays peut être mieux échangée sur le marché européen de l’électricité ». Il prend ainsi l’exemple, durant l’hiver 2016-2017, de la forte augmentation de consommation d’électricité en France durant la vague de froid de janvier. L’Hexagone avait alors pu importer de l’Espagne de quoi alimenter plus de 2 millions de foyers français (2 500 MW, soit l’équivalent de 2 réacteurs nucléaires) et éviter une coupure de grande ampleur.

Au quotidien, la nouvelle ligne électrique permettra également à la France et à l’Espagne de mutualiser une partie de leur production d’électricité. En cas de besoin au cours de la journée, l’électricité la moins chère pourra circuler d’un pays à l’autre. « A titre d’exemple, chaque soir, la consommation électrique augmente fortement mais à des horaires différents : à 19h pour la France, à 21h pour l’Espagne. Chaque pays démarre alors des centres de production pour répondre à ses propres besoins ponctuels. L’augmentation des échanges entre les deux pays permettra à terme de gagner en efficacité en mettant en commun notre production d’électricité », note RTE.

« Compte tenu de ces avantages, poursuit le gestionnaire, ce projet a été retenu comme d’intérêt commun par l’Union européenne, qui lui a octroyé une subvention de 578 millions d’euros sur un investissement total de 1 750 millions d’euros ».

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