L’acteur de la semaine : CVE lance l’autoconsommation solaire démontable pour les entreprises

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Rapide et flexible. C’est ainsi que CVE, producteur indépendant français d’énergies renouvelables, a conçu sa nouvelle offre d’autoconsommation destinée au secteur C&I (commercial et industriel), lancée officiellement début 2023. « Dans le contexte de crise énergétique que nous vivons, marqué par la hausse des prix de l’électricité et de l’insécurité d’approvisionnement, l’intérêt des entreprises pour l’autoconsommation solaire a connu une très forte croissance, constate Sylvain Legrand, directeur général de CVE Solar, dans une interview avec pv magazine France. Nous avons aujourd’hui cinq fois plus de demandes qu’au début de 2022 et il est urgent de répondre à ce besoin ».

C’est pourquoi, aux côtés de ses solutions classiques de solarisation des toitures des bâtiments et d’installation d’ombrières de parking, CVE a développé une gamme complémentaire, baptisée Respeer Flex. Il s’agit d’une centrale photovoltaïque au sol, dont la puissance s’échelonne entre 200 kWc et 1 MWc, montable en six à douze mois.

Temporaire ou durable, en fonction du choix du client

Sa particularité : le client signe avec CVE un contrat de prestation énergétique de vingt ans, avec la possibilité de résilier le contrat et de démonter l’installation au bout de cinq ans. « Les clients industriels et commerciaux disposent souvent d’une réserve foncière inutilisée autour de leurs bâtiments, remarque Sylvain Legrand. Celle-ci pourrait être convertie pour y installer des panneaux solaires au sol, mais la durée des baux dans l’industrie photovoltaïque, qui est généralement de vingt à trente ans, en fait hésiter beaucoup, car ils ne souhaitent pas immobiliser leurs terrains pour une aussi longue période. Respeer Flex leur permet donc de profiter de l’autoconsommation solaire, tout en leur laissant une porte de sortie au bout de cinq ans s’ils souhaitent utiliser leur terrain autrement ».

Un premier démonstrateur a été installé sur le terrain de l’entreprise MSA dans l’Ain.

Image : CVE

L’offre se décline selon deux systèmes, en fonction des typologies des projets. Pour les orientations nord-sud, elle se compose d’un châssis métallique ancré dans des longrines en béton posées sur le sol. Pour les panneaux installés en est-ouest, l’autre technologie est empruntée au solaire sur toits terrasse, avec une structure métallique tenue par des sacs de lest. « L’objectif est baisser au maximum le Capex, complète le directeur. C’est aussi pour cette raison que nous avons choisi de placer Respeer Flex au sol, pour éviter les contraintes techniques liées aux toitures (charpente, étanchéité…) ».

Une logistique standardisée

Toujours pour baisser les coûts, CVE a également travaillé sur la standardisation de sa supply chain. Si les structures métalliques supportent toutes les marques de modules, à condition d’avoir toujours la même taille, CVE a choisi de standardiser son approvisionnement en onduleurs et ne travaille qu’avec un seul fournisseur. Cela lui permet d’assurer l’interopérabilité de tous ses projets. « Il y a plusieurs raisons à cette standardisation, justifie Sylvain Legrand. Tout d’abord, nous avons des clients qui souhaitent débuter rapidement avec une petite installation de 250 kWc, puis la compléter ensuite avec une centrale de 750 kWc. Pour nos équipes d’installateurs et de maintenance, il est donc plus simple de ne travailler qu’avec une seule marque. De plus, si une entreprise décide de se désengager au bout de cinq ans, les modules et les onduleurs pourront être réutilisés plus aisément sur un autre projet ».

L’autre enjeu de cette logistique est d’assurer une solution rapide. « La mise en œuvre peut se faire en six à douze mois, en fonction de la puissance du projet et du contexte réglementataire, assure Sylvain Legrand. En effet, depuis la mise en application du décret du 30 décembre 2022, les projets inférieurs à 1 MWc sont dispensés de permis de construire et une demande préalable, démarche moins contraignante, suffit. Pour les puissances inférieures à 500 kWc, il n’est pas nécessaire de déposer une étude environnementale ou au cas par cas.

Le client paie une redevance mensuelle à CVE, qui se situe, dans le cas d’une autoconsommation à 100 %, à des tarifs entre 80 et 120 euros du MWh, en fonction de la puissance de son installation et de sa localisation géographique (de l’ensoleillement). « Pour nous, c’était important de ne pas faire du Yield management en surfant sur les prix actuellement très élevés de l’électricité. Car le but est aussi de concevoir l’autoconsommation solaire comme une solution sur le long terme, même quand les prix reviendront à un niveau plus raisonnable », explique Sylvain Legrand. Enfin, si le client souhaite augmenter la puissance de la centrale et revendre une partie du surplus, il doit alors faire une demande de tarif au travers de l’appel d’offres CRE, ce qui allonge les délais de mise en service.

Objectif : une vingtaine de projets par an

Avec sa nouvelle solution, CVE ambitionne dans un premier temps le rythme d’une vingtaine de projets par an. Pour commencer, un démonstrateur a été installé sur le site de l’entreprise américaine MSA, fabricant de matériels de protection individuelle et de produits de sécurité, installée à Châtillon sur Chalaronne, dans l’Ain. La centrale Respeer Flex, d’environ 200 kWc, est composée de panneaux DMEGC (fournis par un distributeur français), d’une puissance unitaire de 450 Wc.

Afin de constituer sa première flotte de projets et de tester son modèle économique, CVE annonce d’ores et déjà avoir signé six autres projets, prêts à être déployés au premier semestre 2023. Trois d’entre eux auront une puissance de 250 kWc et sont situés en Provence Alpes-Côte d’Azur (PACA), en Auvergne Rhône-Alpes (AuRA) et dans le Grand Est. Les trois autres seront d’un MWc environ, pour des clients basés en Occitanie, en PACA et en AuRA.

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