D’après pv magazine International
Des chercheurs originaires de Chine, de Thaïlande, de Suède et des États-Unis ont utilisé un modèle de performances pour les systèmes PV provenant des laboratoires Sandia National Laboratories afin de calculer le potentiel de production du solaire flottant (FPV) dans le monde entier, avec des chiffres précis pour les 20 pays présentant le potentiel le plus élevé.
L’étude ne prend en compte que les réservoirs de plus de 0,01 km², dont 30 % de la surface seraient couverts sans excéder 30 km². Les universitaires ont utilisé trois bases de données mondiales pour filtrer les réservoirs répondant à ces critères : Global Reservoir and Dam (GRanD), the Georeferenced Global Dam and Reservoir (GeoDAR) et OpenStreetMap (OSM). Au total, 114 555 réservoirs dans le monde sont éligibles, pour une surface totale de 554 111 km2. Sur ces derniers, 2 561 réservoirs présentent déjà des infrastructures de production d’électricité hydraulique et de raccordement au réseau.
« À l’inverse des études précédentes, qui utilisent des formules empiriques pour estimer le potentiel de production d’électricité FPV, nous nous basons sur une performance techniquement rigoureuse du système PV (PV_LIB, Sandia National Laboratories) qui prend en considération les conditions climatiques et les caractéristiques spécifiques du PV et de l’onduleur utilisés », précisent les scientifiques.
Le panneau solaire de référence est le VBHN235SA06B de Panasonic, doté d’une puissance de sortie de 235 W et d’un rendement de 18,6 %. L’onduleur de 240 V est lui aussi fourni par le fabricant japonais. L’équipe a utilisé des données portant sur l’irradiation solaire, la température et la vitesse du vent sur la période de 2001 à 2020, provenant des bases de données Synoptic 1 degree (SYN1deg) et ECMWF Reanalysis version 5 – Land (ERA5-Land).
D’après les résultats obtenus, le potentiel de production d’électricité annuelle moyenne du FPV installé sur les réservoirs du monde entier est de 9 434 TWh, avec un écart type de 29 TWh. Couvrir 30 % des réservoirs de solaire flottant pourrait en outre contribuer à réduire l’évaporation de l’eau de 106 km3 par an. Si l’on réduisait la couverture des réservoirs à 20 % ou 10 % de leur surface, la production annuelle de FPV serait alors respectivement de 7 113 TWh ou 4 356 TWh.
« Au niveau régional, le potentiel le plus élevé est plutôt concentré dans certaines parties des États-Unis, de l’est du Brésil, du Portugal, de l’Espagne, du nord de l’Afrique du Sud, du Zimbabwe, de l’Inde et de l’est de la Chine », affirment les scientifiques.
Les résultats montrent par ailleurs que 40 pays affichent un potentiel de FPV supérieur à leur demande actuelle en électricité annuelle. Ainsi, l’énorme demande du Brésil, qui atteint 538 TWh par an, serait entièrement couverte par le potentiel de production FPV annuelle de 865 TWh. D’après l’étude, le Zimbabwe, le Laos, l’Éthiopie, le Cameroun, Myanmar et le Soudan possèdent également un potentiel de production d’électricité FPV considérablement plus élevé que leur demande actuelle.
Voici les résultats pour les 20 pays présentant le potentiel le plus élevé en termes de solaire flottant :
- États-Unis : 1 911 TWh par an
- Chine : 1 107 TWh par an
- Brésil : 865 TWh par an
- Inde : 766 TWh par an
- Canada : 506 TWh par an
- Russie : 236 TWh par an
- Mexique : 228 TWh par an
- Australie : 210 TWh par an
- Turquie : 171 TWh par an
- Afrique du Sud : 144 TWh par an
- Thaïlande : 134 TWh par an
- Espagne : 132 TWh par an
- Argentine : 117 TWh par an
- Vietnam : 108 TWh par an
- Nigéria : 93 TWh par an
- Iran : 85 TWh par an
- Zimbabwe : 84 TWh par an
- Sri Lanka : 80 TWh par an
- Suède : 80 TWh par an
- Venezuela : 80 TWh par an
« Concrétiser cette vision nécessitera de résoudre des problèmes persistants de politiques, de planification, de financement, de règlementation, de soutien technologique et de construction/de maintenance », concèdent les scientifiques. Leurs conclusions sont à lire dans « Energy production and water savings from floating solar photovoltaics on global reservoirs », publié récemment dans Nature Sustainability.
Traduction assurée par Christelle Taureau.
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