Le taux de dégradation de panneaux polycristallins provenant de 11 fabricants différents serait supérieur au taux garanti

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D’après pv magazine International

Des chercheurs de la University of Energy and Natural Resources (UENR) ont évalué la performance de plusieurs modules solaires polycristallins provenant de 11 fabricants (dont le nom n’a pas été communiqué) et fonctionnant dans des conditions climatiques de chaleur et d’humidité similaires, à Kumasi, au Ghana.

Ils ont notamment analysé 48 panneaux solaires issus de 12 systèmes PV différents. « Pour chaque système PV, la méthode de l’échantillon aléatoire stratifié a été appliquée pour sélectionner 4 modules PV à tester, expliquent-ils. Tous les systèmes étaient connectés hors réseau et installés en toiture depuis 5 à 9 ans. »

Les scientifiques ont décidé de conserver l’anonymat des fabricants et ont affecté à chacun des 12 sites une lettre, de A à L. La puissance de sortie des panneaux était comprise entre 100 W et 460 W. Après une inspection visuelle suivant une liste de contrôle élaborée par le National Renewable Energy Laboratory (NREL) du ministère américain de l’Énergie, ils ont mesuré la performance des panneaux à l’aide d’un traceur de courbe I-V Seaward PV 210 mètres automatique.

Selon eux, aucun des systèmes PV n’était exposé à l’ombre et tous avaient bénéficié des mêmes conditions d’installation et de maintenance.

Au cours des tests, les scientifiques ont pu confirmer que le taux de dégradation minimum des modules analysés était de 0,79 %/an, avec un taux de dégradation maximum de 1,67 %/an. Ils ont également observé qu’ils se dégradaient à des rythmes différents, avec des taux de dégradation compris entre 0,78 % et 1,95 % et des taux de dégradation moyen et médian de 1,36 %/an et 1,38 %/an.

« Dans l’ensemble, les modules PV d’un seul fabricant se sont dégradés moins vite que le taux garanti de 0,8 %/an. Les modules des autres fabricants se sont dégradés de plus de 1,0 %/an », constatent-ils. Ils observent en outre que 42 modules ont dépassé le seuil de 1,0 %/an, ce qui, selon eux, signifie que ces panneaux pourraient présenter des défaillances avant d’avoir fonctionné 20 ans en extérieur à Kumasi. « Sur les 48 modules PV étudiés, 6 modules représentant 12,5 % du total sont susceptibles de fonctionner de manière fiable pendant 20 à 25 ans, et seulement 4 modules PV représentant 8,3 % pourraient atteindre la fin de la période de garantie de 25 ans. »

Le groupe de chercheurs souligne que tous les produits du fabricant dont les panneaux solaires présentent le taux de dégradation moyen le plus élevé ne sont pas pour autant de qualité inférieure. Il précise aussi que le taux de dégradation n’est pas corrélé avec l’âge des modules et que la dégradation de la puissance maximale est essentiellement imputable à un courant de court-circuit plus faible.

Les universitaires ont présenté leurs conclusions dans l’article « Degradation analysis of polycrystalline silicon modules from different manufacturers under the same climatic conditions », publié dans la revue Energy Conversion and Management: X. « Ces travaux présentent des résultats comparables à ceux obtenus lors de l’analyse de la dégradation de modules en silicone polycristallin provenant de différents fabricants et menée dans d’autres pays », concluent-ils.

Traduction assurée par Christelle Taureau.

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