[Portrait de distributeur] Le spécialiste Voltaneo revendique son indépendance

Le photovoltaïque, Pierre Hubert, 38 ans, est tombé dedans quand il était petit. Diplômé d’école de commerce, il a débuté sa carrière chez un installateur, l’a poursuivie cinq ans au service de deux industriels français, dont Systovi, fabricant de solutions solaires, avant de fonder, en 2017 à Clermont-Ferrand, sa propre société de distribution de solutions photovoltaïques. « Voltaneo, c’est une histoire familiale. Avec mon épouse, Caroline, nous travaillons ensemble et sommes les deux seuls actionnaires de l’entreprise, confie Pierre Hubert à pv magazine France. Quand nous l’avons créée, le marché était encore calme, mais je sentais déjà qu’il y aurait un rebond, notamment avec le développement de l’autoconsommation ».

Cultivant le « made in France », la PME se finance uniquement sur ses fonds propres, ce qui lui permet d’être le dernier indépendant sur le marché. Ancrée dans son territoire et gérée « en bon père de famille », comme le souligne Pierre Hubert, Voltaneo est née d’un constat, résultant de l’expérience acquise par son fondateur auprès des installateurs de la région clermontoise. « Ayant toujours travaillé sur le Massif Central, j’ai pu m’apercevoir des forces et faiblesses des distributeurs déjà présents. Entre les généralistes – comme Rexel ou Sonepar –, bien représentés localement mais peu spécialisés, et les spécialistes – comme Krannich, BayWa, IBC ou Memodo –, très bons en logistique, mais qui, de temps en temps, ne sont pas assez proches de leurs clients, nous avons essayé de créer quelque chose d’hybride entre les deux ».

La maîtrise des fondamentaux

Composée d’une vingtaine de salariés, la société clermontoise a réalisé, en 2023, un chiffre d’affaires de 105 millions d’euros, affichant, selon Pierre Hubert, le taux de croissance le plus important du segment de la distribution. Faisant partie des derniers entrants sur un marché peu mature, elle a gravi au fur et à mesure les échelons du ranking de la distribution française pour se situer, aujourd’hui, au 4^e rang. La réussite de la société, aux dires de son créateur, repose sur des bases simples. En premier lieu, la maîtrise des fondamentaux du monde de la logistique. « En tant que distributeur spécialiste, notre premier objectif est d’assurer une bonne gestion des stocks et une livraison des bons produits, au bon endroit et dans la bonne quantité. Grâce à notre connaissance technique, nous nous engageons sur le matériel proposé aux professionnels du solaire, en leur garantissant la qualité de chacune de nos références », affirme Pierre Hubert à pv magazine France.

Dans ce but, Voltaneo ne commercialise et ne distribue que des grandes marques : Sunpower, Longi, Trina ou Voltek pour les modules ; SMA, Kostal et Fronius côté onduleurs ; Joris Ide ou Esdec pour les systèmes de fixation ; Stäubli ou Omerin pour les accessoires, Enphase et Victron Energy pour les solutions de stockage… Sans oublier, dans cette liste non exhaustive, de grands noms chinois comme Huawei ou DMEGC. « On ne s’écarte pas de ce qui se fait de mieux, se vante le président de Voltaneo. Et même si ces industriels de renom demandent des tickets d’entrée assez importants en termes de volumes, notre plus grande fierté est de pouvoir les distribuer à de bonnes conditions financières ».

Ouverture à l’international

Stratégique, la situation géographique de l’entreprise constitue un autre atout. Basée au croisement des autoroutes françaises et à proximité des principaux « hubs » logistiques européens, Voltaneo est en mesure de livrer 95 % des départements en J + 1. Numéro 1 de la distribution en ligne – qui représente un quart de ses ventes –, l’entreprise souhaite également continuer à digitaliser sa relation commerciale, le Webshop de la société permettant déjà à ses clients installateurs d’accéder, en temps réel, aux stocks, aux arrivages et aux colisages des produits. « Actuellement, nous progressons plus vite que nos concurrents et voulons développer Voltaneo à un rythme au moins aussi rapide que celui du développement du marché lui-même », souhaite Pierre Hubert. D’où la volonté de l’entreprise de s’ouvrir à l’international, avec la création de trois filiales sur le sol européen prévue en 2024.