[L’acteur de la semaine] Soleil Beaujolais a de l’énergie à revendre

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Sensibiliser, accompagner, produire. Le collectif citoyen Soleil Beaujolais, créé à l’initiative de la Communauté de communes Saône Beaujolais (CCSB), conjugue la transition énergétique à tous les temps, … et tous les modes. Le premier volet de son action en faveur du développement des énergies renouvelables sur son territoire regroupant 37 communes autour de Belleville-en-Beaujolais, concerne l’information et la sensibilisation des publics. Au niveau scolaire, par exemple, l’association participe actuellement à un projet pédagogique très concret avec les jeunes d’un lycée agricole sur le calcul du nombre d’ombrières photovoltaïques qui pourraient être installées sur le parking de l’établissement.

Visant un public plus large, d’autres initiatives, comme l’organisation de Fresques du Climat, des interventions dans des maisons de retraite ou lors d’événements régionaux, sont programmées tout au long de l’année par l’association, afin de sensibiliser, petits et grands, aux conséquences du dérèglement climatique et aux moyens d’y faire face.

La sobriété énergétique en fait naturellement partie. C’est pourquoi Soleil Beaujolais intervient sur un second front, avec Rénov’Beaujolais – un service de la CCSB – pour aider les habitants à réaliser des économies d’énergie. Elle les accompagne plus particulièrement dans leurs projets d’équipement photovoltaïque en réalisant les pré-études de faisabilité. Productibilité, taille de l’installation, matériel, coût, rentabilité, déclaration préalable, etc., l’association les conseille et les soutient tout au long de leur parcours, proposant également une solution de kits d’autoconsommation solaire, à tarif de livraison groupée, en collaboration avec Solarcoop.

Six projets de production photovoltaïque avec revente totale

Soleil Beaujolais n’est pas qu’une association. C’est aussi une SAS (Société par actions simplifiée), créée en 2021 pour pouvoir produire et revendre de l’électricité solaire. « Nous avons six projets photovoltaïques sur toitures en cours. Le premier, situé à Trades, est aujourd’hui terminé. On attend juste que la demande de branchement soit acceptée et le consuel devrait suivre », affirme Jean-Luc Bazin, président de Soleil Beaujolais, à pv magazine France.

Cette première opération concerne un bâtiment à but touristique, sur lequel ont été installés 56 panneaux Solarwatt de 400 Wc offrant une puissance de réinjection de 22,4 KWc, avec la mise en place sur la toiture d’une structure surimposée type Jorisolar Opty Roof pour le supportage des modules. Côté micro-onduleurs, 26 au total, Solartec, installateur dans l’Ain, a préconisé le modèle DS3-L de la marque APsystems, dont la puissance de sortie atteint 730 VA. Financée par un prêt bancaire, la centrale a coûté 25 000 euros. Elle procurera un revenu annuel estimé de 3 412 euros, le prix de vente de l’électricité, révisable chaque mois, étant fixé à 0,1430 €/kWh.

En avril prochain, une seconde centrale de 36 kWc sera mise en service sur le toit de la salle des fêtes de Jullié avec des panneaux photovoltaïques bifaciaux offrant un meilleur rendement. « Ce type de matériel est plus cher, mais il est plus performant et plus durable. Ne contenant aucun plastique, il se recycle mieux », précise Jean-Luc Bazin.

D’autres opérations, sensiblement de la même taille, suivront : à Monsols sur le centre technique municipal, à Belleville-en-Beaujolais sur un centre social, et à Emeringes sur le bâtiment, actuellement en construction, de la Maison d’assistance maternelle. Le dernier projet de cette première « grappe » concerne la médiathèque de Belleville, avec l’installation d’une centrale solaire d’une puissance de 100 kWc. Elle est aujourd’hui en suspens, le toit de la médiathèque pouvant éventuellement faire l’objet de travaux de consolidation.

« 7 % de différence, ce n’est pas miraculeux »

Ces six opérations de production d’énergie solaire démarreront en vente totale, même s’il sera toujours envisageable, avec la souplesse juridique actuelle, de basculer vers un système d’autoconsommation individuelle. Voire collective, malgré les réserves formulées par le président de la SAS Soleil Beaujolais à l’égard de ce modèle.

« On réfléchit déjà à un maillage possible sur le territoire de la Communauté de communes. Mais en travaillant avec les Centrales villageoises qui se sont lancées dans des opérations de ce type, on est vite tombé de notre chaise ! On s’est rendu compte que ce n’était pas si simple. Le système est vertueux d’un point de vue éthique et social, mais il n’est pas assez rodé, avec des démarches administratives lourdes et complexes. Le montage nécessite des répartitions, avec Enedis, entre la production, la consommation et la refacturation… Et financièrement, ce n’est pas du tout ça. Dans notre cas et d’après nos calculs, il n’y aurait que 7 % de différence entre la revente totale et l’autoconsommation. Il n’y a rien de miraculeux », tempère Jean-Luc Bazin.

Ce n’est donc pas l’envie qui manque à Soleil Beaujolais de passer à l’autoconsommation, mais plutôt le temps… et l’argent. En phase délicate de discussion avec les banques pour l’alimentation de prêts à rembourser, la société est à la recherche de nouveaux partenaires. Elle a lancé une campagne de dons et procède actuellement à une levée de fonds pour étoffer sa trésorerie et lui permettre de financer les travaux des futures centrales solaires.

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