Nom des principaux lauréats, origine des panneaux solaires… : suite et fin du bilan des AO PPE2 (partie 2)

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Après avoir abordé les capacités allouées lors des appels d’offres PPE2 solaire au sol et solaire sur bâtiments, ainsi que les prix proposés par les candidats, le bilan à mi-période de la CRE (2021-2023) se penche également sur l’origine des panneaux photovoltaïques utilisés dans les projets retenus. Sans surprise, la très grande majorité des porteurs de projets indiquent prévoir l’installation de modules photovoltaïques produits par des fabricants chinois (plus de 80 % de la puissance installée cumulée retenue au sol et plus de 85 % pour le bâtiment). Les fabricants de modules européens représentent moins de 5 % du total s’agissant des installations photovoltaïques au sol, et moins de 10 % du total s’agissant des installations photovoltaïques sur bâtiment.

Les porteurs de projet retenus ont indiqué avoir sélectionné 17 fabricants de modules photovoltaïques différents (dont un non identifié). Pour le segment du PV au sol, les trois fabricants chinois Jinko, JA Solar et DMEGC représentent plus de la moitié de la puissance à venir.

Concernant le PV sur bâtiment, pour lequel le prix des modules est un critère légèrement moins important que pour le solaire au sol à grande échelle, si Jinko, DMEGC et JA Solar continuent d’être majoritairement choisis, on voit également apparaître dans le classement trois fabricants français : Reden, principalement pour ses propres besoins, Voltec Solar et Photowatt, filiale de EDF.

Les installations photovoltaïques souhaitant candidater à l’appel d’offres PV Bâtiment doivent respecter un niveau d’évaluation carbone simplifiée (ci-après « ECS ») inférieur à 550 kgCO2/kWc. Fin 2023, la valeur moyenne de l’évaluation carbone simplifiée (ECS) des modules des installations photovoltaïques sur bâtiment (qui fait l’objet d’un critère de notation) était de 463,6 kg eq CO2/kWc, valeur plus élevée que pour les installations photovoltaïques au sol (433,8 kg eqCO2/kWc). La grande majorité des projets présentait un bilan carbone proche de 450 kg eq CO2/kWc.

Liste des lauréats recensés et taux d’endettement

Selon l’analyse de la CRE, pour les appels d’offres “PV au sol”, 69 sociétés mères ont été recensées parmi les 382 dossiers. EDF, Neoen et Rubis Photosol concentrent 37,2 % de la puissance cumulée retenue (avec respectivement 15,1 %, 14,9 % et 7,2 %). En nombre de projets retenus, l’ordre diffère : Urbasolar comptabilise 43 dossiers lauréats, Neoen 38 et EDF 34 (respectivement 11,3 %, 9,9 % et 8,9 % du nombre total de dossiers retenus). Pour les appels d’offres “PV sur bâtiments”, 79 sociétés mères ont été recensées parmi les 305 dossiers. Urbasolar, JLT Invest et TotalEnergies représentent 33,9 % de la puissance cumulée retenue (respectivement 13,8 %, 12,2 % et 7,9 %). L’autorité indique donc que ces résultats montrent un paysage concurrentiel diversifié, sans position dominante.

Il est également intéressant de constater que le ratio moyen [dettes/(dettes +fonds propres)] (« gearing ») se situe autour de 70 %, tous projets confondus, un chiffre un peu plus élevé que pour les parcs éoliens à terre (60-65 %). Certains parcs bénéficient d’un financement centralisé au niveau de leur maison mère ou de leur groupe (100 % fonds propres), prenant la forme soit d’une dette intragroupe assimilable à un apport en fonds propres, soit d’une dette bancaire garantie par la maison mère autorisant un apport en fonds propres quasi nul. 14,2 % des projets retenus déclarent un apport en dette nul.

La majorité des porteurs de projets déclarent contracter un emprunt (325 projets, soit 86 % des projets de l’échantillon considéré). Sur ces 325 projets, plus de la moitié déclarent une durée d’emprunt exactement égale à 20 ans, soit la durée de leur contrat de complément de rémunération. La durée moyenne des emprunts est de 21 ans et les durées déclarées vont de 3 à 24 ans. Les taux d’emprunt varient entre 1,2 à 6,0 %. La CRE observe une tendance à la hausse très forte entre la 1ère période de l’appel d’offres PPE2 PV Sol fin 2021 (taux d’emprunt moyen de 1,8 %) et la 5e période fin 2023 (taux d’emprunt moyen de 4,6 %). En comparaison, le taux d’emprunt moyen issu du rapport d’audit de la CRE d’avril 2014 était estimé à 4,2 % pour les installations photovoltaïques (toutes typologies confondues), et celui du rapport de la CRE de février 2019 relatif aux grandes installations photovoltaïques était estimé à 2,6 % pour les installations photovoltaïques au sol candidates aux appels d’offres CRE4 entre 2017 et 2018.

Répartition géographique : le Grand est a le vent en poupe

S’agissant de la répartition géographique des projets photovoltaïques au sol, les régions Centre-Val-de-Loire, Grand-Est et Nouvelle Aquitaine concentrent plus de la moitié de la puissance cumulée retenue (respectivement 18 %, 17 % et 16 %). La CRE note que la corrélation entre le productible théorique et les capacités retenues est désormais peu marquée, probablement en raison des contraintes de disponibilité foncière. Ainsi, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui présente la plus forte densité en projets photovoltaïques à fin 2023 (près de 75 kWc/km2) et des productibles moyens élevés (environ 1 545,5 hepp pour les projets photovoltaïques au sol retenus, contre une moyenne nationale de 1 229,0 hepp), représente un pourcentage limité des projets retenus.

A l’inverse, les taux de réussite élevés de certaines régions, présentant parfois un ensoleillement moyen inférieur à la moyenne du territoire (comme le Grand Est), peuvent s’expliquer par le bonus de notation prévu pour les installations sur terrains dégradés (gisement important dans certaines régions) et plus largement par des disponibilités foncières supérieures. S’agissant du photovoltaïque sur bâtiment, les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Auvergne Rhône-Alpes présentent les pourcentages les plus élevés de puissance cumulée retenue (respectivement 18 %, 15 % et 15 %).

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