ekWateur se lance dans l’autoconsommation

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Le jeu-concours proposé par le fournisseur d’électricité ekWateur a tout de suite connu un grand succès : 4000 clients se sont inscrits pour gagner un des cinq kits solaires proposés. Devant un tel engouement, ekWateur a décidé de commercialiser son produit et a lancé des précommandes.

Constitué d’un panneau de 300 Wc, d’un micro-onduleur, d’une structure métallique, de câbles et d’un capteur de suivi de la production, le kit s’installe en moins de 20 minutes. « On souhaite démocratiser l’accès au solaire, avec un produit facile d’installation, qui ne nécessite ni compétence technique, ni autorisation de la mairie », explique Chloé Joly, la responsable du « Lab Innovation » chez ekWateur.

Branché sur une prise électrique du domicile, le système au prix de 650 euros produit de l’énergie qui sera directement injectée sur le réseau et consommée, réduisant ainsi la quantité d’électricité (payante) soutirée du réseau et le montant de la facture du client.

Le capteur permet de visualiser via une application la production effective du panneau solaire : « Au mois d’août, des testeurs ont pu produire jusqu’à 1 kWh par jour » précise Chloé Joly. « Il est possible de produire jusqu’à 300 kWh par an ; et, si vous êtes dans le sud, jusqu’à 450 kWh par an », ajoute-t-elle.

À l’heure actuelle, le choix du prestataire de ces kits n’est pas encore fixé, la qualité et la facilité d’installation des éléments étant encore en cours de vérification.

Autoconsommation collective, entre autres

Pour la jeune start-up de trois ans seulement (elle fêtera son troisième anniversaire vendredi 13 septembre), le kit solaire n’est pas le seul champ d’exploration en matière d’autoconsommation : elle réfléchit également à développer des projets d’autoconsommation collective. Des centrales solaires pourraient être construites hors subvention de l’État, en partenariat avec des entrepreneurs du solaire, que des clients d’ekWateur financeraient. En contrepartie, ces derniers pourraient bénéficier gratuitement de l’électricité produite jusqu’à la fin de vie du parc solaire. Encore en cours d’étude, le premier projet pourrait voir le jour d’ici un an au plus tôt.

ekWateur, qui a déjà effectué une levée de fonds de 10,6 millions d’euros, propose différentes formules de fourniture d’électricité verte à ses clients : une offre économique pour laquelle l’énergie renouvelable et les certificats verts sont achetés indépendamment l’un de l’autre sur le marché européen, et une offre, plus chère, qui garantit que l’énergie provient de « petits producteurs » situés en France – « principalement de l’hydraulique et un peu d’éolien, pas encore de solaire », précise Julien Tchernia le cofondateur de la société. Il explique également qu’il n’est pas possible d’acheter l’électricité produite par les grands parcs solaires puisqu’ils sont encore soumis aux tarifs d’achat des appels d’offres du gouvernement, et que le système d’enchères mis en place par les pouvoirs publics pour l’achat des garanties d’origine ne convient pas au modèle économique de la start-up.

Le mix énergétique d’ekwateur contiendra tout de même un peu d’énergie solaire à partir de janvier 2020 : la société achètera l’énergie produite par des installations photovoltaïques en toiture, dont les propriétaires revendent le surplus. Il s’agira de 25 clients au début, dont les panneaux ont une capacité comprise entre 6 kWc et 9 kWc. « Le volume n’est pas énorme, mais, à terme, on aura plus de facilités à créer une offre avec des petits producteurs particuliers, que d’acheter à des grands parcs », déclare Julien Tchernia. Si ce producteur est éligible aux tarifs d’achat du gouvernement, ekWateur lui rachètera un kWh pour 10 centimes ; s’il n’est pas éligible, l’énergie sera rachetée à 4,2 ct/kWh.

Succès des offres à deux tarifs

À ce jour, la start-up dispose de 80 000 compteurs actifs. Au premier janvier 2020, elle dépassera les 100 000 compteurs vendus notamment grâce à l’appel d’offres lancé par la Direction des achats de l’État qu’elle a remporté et qui prévoit l’approvisionnement énergétique de ministères, de musées et d’écoles.

Un particulier choisira-t-il volontairement de payer davantage pour avoir la certitude que son énergie est bien renouvelable ? À l’heure où le commerce des certificats verts est très critiqué, l’offre « petits producteurs » d’ekWateur connaît toujours plus de succès. Parmi ses clients 23 000 compteurs sont destinés à cette offre, « et il y en a de plus en plus. Sur les nouveaux clients, 40 % choisissent la formule “petits producteurs” », explique Julien Tchernia. Selon lui, plusieurs raisons pourraient expliquer ce phénomène : d’une part, ekWateur a modifié le parcours de souscription sur son site, il met mieux en valeur l’offre « petits producteurs ». D’autre part, le beau et chaud soleil du mois d’août a pu autant faire penser à la rentabilité de l’énergie solaire, qu’au changement climatique. « On a pu voir ce phénomène également sur l’offre biométhane. Pour le gaz, nous avons une offre à 5 % de biométhane et une offre 100 % biométhane. La différence de prix entre les deux est de 20 %. Au mois d’août, l’offre 100 % biométhane a également été plus souvent choisie par les nouveaux clients que d’habitude. »

Les objectifs de la start-up 

Outre l’augmentation du nombre de clients — 170 000 compteurs d’ici 2020 –, la jeune pousse souhaite développer les projets du « Lab ». Une nouvelle application devrait être lancée, elle permettra aux clients de comparer leur consommation énergétique à celle de clients de situations similaires et ainsi de déterminer s’ils se situent dans les normes ou non. « On veut inciter les changements de comportement chez nos clients », précise Julien Tchernia.

D’ici 9 mois environ, une autre application devrait voir le jour également : celle-ci devrait « rendre visible le type d’énergie utilisée », et ainsi permettre de voir en temps réel l’origine de la production d’énergie et sa consommation.

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