La France rejoint la marche mondiale pour le climat, mais pas nécessairement pour le PV

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L’ambiance parmi les manifestants de la marche mondiale pour le climat était paisible aujourd’hui dans la capitale française, malgré les files de CRS postés à proximité pour intervenir en cas de danger. La foule de plusieurs milliers comptait un grand nombre de lycéens, ainsi que des jeunes travailleurs, des retraités et des représentants d’associations dont Amnesty International et Attac.

Ils ont marché de la Place de la Nation au Parc de Bercy, où des tribunes et des stands improvisés ont permis aux manifestants d’échanger sur des sujets variant de la sortie du nucléaire à l’agriculture durable. Une scène principale a également accueilli des conférenciers munis de micro ainsi qu’une performance de rap engagée pour l’environnement.

« C’est l’occasion de galvaniser un mouvement multigénérationnel pour déclencher une vague de perturbations reflétant l’urgence de la situation », estime Marie Chureau, membre de Youth for Climate France. « Nous nous battrons pour notre avenir, la justice climatique et sociale, et la fin immédiate des combustibles fossiles. »

Plus décroissant que renouvelable

Alors que les manifestants s’entendent sur une volonté commune d’enrayer le changement climatique, leurs attentes pour y arriver divergent.

Aucun indice ne révèle aujourd’hui un engouement particulier pour les énergies renouvelables, pour les nouvelles technologies pour stocker d’électricité, ni pour une adoption accélérée du photovoltaïque. En revanche, nombreux sont ceux qui remettent en question l’intégrité de leurs élus et qui revendiquent une remise en question du système économique mondial.

« Il n’y aura pas de réponse écologique sans mettre fin à l’impunité des multinationales et sans stopper leurs bras droits que sont les accords de libre-échange », affirme Aurélie Trouvé d’Attac, une des rares associations à tenir un stand assis sur l’aire de rassemblement au Parc de Bercy.

Les manifestants refusent d’élire un porte-parole et peu se prononcent sur les solutions qu’ils attendent de leurs élus pour stabiliser le climat. Ils sont nombreux à revendiquer un engagement apolitique pour l’environnement, bien que les emblèmes anticapitalistes figurent en masse sur les pancartes et les T-shirts. Le seul parti politique a avoir monté un stand au Parc de Bercy est la NPA, un groupe ouvertement opposé aux entreprises privées.

À quelques pas du stand NPA, Extinction Rebellion tient une des tribunes les mieux fréquentées du rassemblement. « Notre mouvement a de fortes racines décroissantes », explique Axou, membre depuis mars. « Sans décroissance, il n’y a pas de solution au changement climatique. »

Aucune entreprise privée ne s’affiche parmi les pancartes ou les tribunes. Une jeune membre d’Amnesty International estime qu’elles seraient mal vues dans les manifestations de #FridaysForFuture. Le secteur des l’énergies renouvelables et autres industries développant des technologies pour décarboner l’activité humaine auront du travail à faire si elles souhaitent aligner leurs objectifs avec ce ras-de-marée dans l’opinion publique.

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