Le projet de « ligne virtuelle » de RTE fondée sur des batteries avance

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RTE doit en effet répondre à des évolutions rapides des usages de l’électricité, notamment le développement des énergies renouvelables solaire et éolien, mais aussi celui des véhicules électriques, l’augmentation du nombre de bâtiments dits intelligents. Autant de modifications du paysage électrique qui entraînent des pics momentanés de production, et des congestions sur les lignes électriques. Depuis 2017, après accord de la commission de régulation de l’énergie (CRE), RTE travaille sur un scénario permettant de disposer de capacités de stockage de l’électricité pour palier à ces évolutions. Néanmoins, compte tenu de son statut d’opérateur du réseau de transport d’électricité, RTE ne doit pas perturber les marchés de l’électricité et n’est donc pas autorisé à stocker de l’électricité en vue de la réinjecter plus tard, à un moment où la demande serait plus forte et où son prix serait plus élevé.

D’où le concept de « ligne virtuelle » mis en place par RTE dans l’expérimentation Ringo. Celle-ci consiste à équilibrer stockage et déstockage à chaque instant : lorsqu’une ligne du réseau est saturée, une batterie stocke l’électricité excédentaire en amont de cette ligne. Au même instant, ailleurs sur le réseau, une ou plusieurs batteries livrent la même quantité d’électricité. Ces « lignes virtuelles » devraient permettre d’intégrer jusqu’à 30% d’électricité supplémentaire. Ainsi RTE ne modifie pas l’équilibre entre la production et la consommation, et reste donc dans le cadre réglementaire.

La CRE a donné son accord pour lancer l’expérimentation Ringo dès 2020 et a validé un budget de 80 millions d’euros. De 2020 à 2023, les batteries seront exploitées uniquement par RTE pour la gestion des congestions. Par la suite, à partir de début 2023, elles seront exploitées par des tiers qui n’auront pas les contraintes de RTE sur leurs périmètres, précise le gestionnaire de réseau. Dans la phase pilote, des démonstrateurs seront répartis sur trois sites, l’un dans les Hautes Alpes, un autre en Nouvelle Aquitaine et le dernier à Fontenelle dans la Vallée de la Vingeanne, disposant chacun de 12 MW de capacité de stockage pendant 2 h, soit la consommation d’une ville comme Metz pendant 2 heures.

Blue Solutions assurera la livraison et l’installation sur le site de Ventavon (Hautes-Alpes) du système de batteries Lithium Métal Polymère (LMP), à électrode solide, déjà utilisées pour les véhicules électriques de Bolloré (Bluecar, Bluebus), signale un communiqué du groupe. Conçues et produites en France et au Canada, ces batteries sont sans solvant, sans cobalt ni nickel. Blue Solutions et ses partenaires (SCLE SFE et INEO Postes et Centrales) se chargeront de l’installation. Deux autres groupements industriels sont en lice pour le contrat portant sur les autres sites.

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