Déjà les premières conclusions émergent : l’appareil productif ne pourra plus fonctionner comme avant, mais les énergies fossiles seront essentielles pour permettre une reprise économique et un retour à la normale rapide, attendu par les populations. Ailleurs sur la toile, on peut lire que la crise économique dont nous apercevons les prémices, se rapproche de la récession connue post Seconde Guerre Mondiale.
Moments décisifs et historiques
Rappelons que la crise tire son étymologie du grec « Krisis », assimilée au moment décisif, qui permet le diagnostic, comme le rappelait Edgar Morin dans son texte « Pour une crisologie », publié dans la revue Communications en 1976.
En tant que syndicat des professionnels de l’énergie solaire et des solutions digitales appliquées à l’énergie, et en tant qu’entrepreneurs et dirigeants de grands groupes, nous défendons la « décision » à l’« indécision ». Nous sommes du côté de l’action, du faire. Cela n’est pas anodin dans une région qui a vu naître nombres d’industries clés pour notre développement économique et social et en particulier depuis plus d’un siècle, celle de l’industrie électrique. C’est pourquoi nous réaffirmons le rôle des énergies renouvelables, et du solaire digital, dans les décisions que les dirigeants politiques et économiques auront à prendre dans les mois à venir.
Nous ne voulons pas nous laisser abattre par la peur ou les incertitudes. Nous pensons au contraire que cette pandémie est un instant décisif pour notre filière, mais aussi pour notre économie et notre société.
Il appartient à chacun de se saisir de ce moment historique pour agir. Agir en tant qu’individu d’abord mais aussi en tant que citoyens, acteurs de la « ré-industrialisation écologique » qui nous attend.
Ré-industrialisation écologique
Cette pandémie va nous permettre de re-localiser, de territorialiser davantage. L’industrie en premier lieu. Il s’agit de recréer, de réinventer les chaines de productions, hier ultra-internationalisées, demain davantage ancrées dans le local. C’est là que se joueront nos emplois et notre compétitivité de demain. Plus que jamais, la convergence actuelle des énergies (power-to-storage, power-to-gas, power-to-motion,…) servira en étant partie prenante de la transformation du tissu industriel.
« Une collaboration approfondie doit naitre entre les filières industrielles et les énergies renouvelables, et c’est dès maintenant qu’elle se prépare. »
Si nous voulons faire repartir notre économie vite et fort, nous devons cesser de travailler en silos, décloisonner les modes de productions de A à Z en intégrant deux composantes fondamentales : la création de valeur ajoutée sociale (emplois) et environnementale et l’attractivité économique de nos territoires, de nos campagnes, de nos territoires ruraux, viviers agricoles et industriels de notre pays. Nous voulons une ré-industrialisation écologique, qui ne pourra pas se faire sans les énergies renouvelables, et en premier lieu le solaire photovoltaïque.
La nécessité d’un solaire digital
Demain, nous devons pouvoir brancher notre véhicule électrique, à notre borne de stockage et de recharge à notre domicile, et être en capacité de réinjecter le surplus sur le réseau si nécessaire.
Demain, nous devons pouvoir faire bénéficier l’ensemble du territoire, de flexibilités, dans un modèle de boucles locales généralisées, en production et consommation, démocratisant largement l’accès à l’électricité verte.
Demain, des quartiers, des villages entiers pourront produire et consommer localement leur électricité à partir de panneaux solaires produits en France.
C’est là que le solaire digitalisé prend tout son sens : être au service des citoyens, sur l’ensemble du territoire, favoriser les emplois et une production locale au plus près des consommations. Et in fine, permettre une meilleure gestion collective de l’énergie, verte, grâce à une industrie locale.
Accélérer le changement de modèle et enrayer cette crise d’ampleur : le solaire photovoltaïque et les EnR en première ligne
Cela ne sera possible que si nous choisissons de changer de modèle, ce qui nécessite de lever certaines contraintes historiques passéistes.
Car cette crise vient accentuer les contraintes sur le secteur PV, en vigueur depuis de nombreuses années. Cette crise est une occasion unique de les réévaluer et de discuter avec l’ensemble des parties prenantes de la filière pour préparer le boum des activités post-crise. Car c’est en accélérant le redémarrage par la levée de certaines barrières ou par des moratoires, que nous arriverons à faire beaucoup mieux, et dans la durée. Donnons-nous les moyens d’atteindre les objectifs fixés par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie par :
- Une exonération de CSPE pour l’autoconsommation, pour activer un boum des projets – déjà autorisé par les directives européennes,
- Une simplification des démarches administratives et accélération des raccordements ENEDIS, et notamment une pré-configuration de tous les LINKY pour les installations des particuliers en vente avec surplus,
- Un État garant auprès des assureurs pour débloquer les problématiques d’assurabilité.
Les dangers de l’effet « stop and go » sur la filière solaire photovoltaïque
A la suite d’une consultation lancée auprès de ses adhérents, AuRA Digital Solaire constate une baisse moyenne du chiffre d’affaires de ses adhérents de l’ordre de 30%. Autres conséquences majeures : le gel des embauches, le défaut de trésorerie et le large recours au chômage partiel pour une partie des équipes de nos entreprises adhérentes.
Sur les 110 entreprises membres du syndicat, ce sont 3000 emplois qui se trouvent aujourd’hui potentiellement menacés alors que nous savons très bien qu’il faut créer davantage d’emplois dans les filières renouvelables afin d’atteindre les objectifs nationaux et régionaux que nous nous fixons.
Dans le cadre des plans de relance économiques nationaux et régionaux en cours de déploiement sur le territoire, nous appelons à un diagnostic d’urgence de l’état de la filière solaire photovoltaïque digitale, à commercer en régions, au plus près des territoires puis en France d’une façon plus large, afin de soutenir cette filière d’avenir pour le développement et l’exemplarité de notre région en matière d’énergies renouvelables.
Nous pouvons compter sur la filière solaire photovoltaïque et digitale pour la reprise économique, de la même manière que le bâtiment et travaux publics, les transports, le tourisme, la culture ou l’événementiel, qui bénéficient d’un fond régional d’urgence.
L’Association des Régions de France annonce dans son communiqué de presse du 30 mars 2020 : « […] la réponse à la crise ne doit pas se limiter à une relance classique des investissements dans les infrastructures, via les Contrats de plan État-Régions (CPER). Le plan de relance devra d’abord proposer une réindustrialisation du pays autour des filières et productions nouvelles, sur tous les territoires. »
AuRA Digital Solaire œuvre depuis sa création pour l’instauration de ce nouveau modèle industriel, respectueux de l’environnement, basé sur les EnR et en grande partie sur une énergie photovoltaïque abondante, compétitive, pilotage et accessible à tous.
Claudia Rinzivillo, déléguée générale d’AuRA Digital Solaire
***
Le syndicat AuRA Digital Solaire représente les entreprises de la région Auvergne Rhône-Alpes qui oeuvrent dans les domaines du solaire et des solutions digitales et numériques appliquées au secteur de l’énergie, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
En un peu plus d’un an, AuRA Digital Solaire a su fédérer nombres d’entreprises sur l’ensemble de la chaîne de valeur industrielle, par son approche terrain, sa vision innovante du solaire décentralisé ainsi que son agilité. AuRA Digital Solaire est mobilisé pour des territoires solaires et connectés.
https://www.auradigitalsolaire.fr/
The views and opinions expressed in this article are the author’s own, and do not necessarily reflect those held by pv magazine.
Ce contenu est protégé par un copyright et vous ne pouvez pas le réutiliser sans permission. Si vous souhaitez collaborer avec nous et réutiliser notre contenu, merci de contacter notre équipe éditoriale à l’adresse suivante: editors@pv-magazine.com.
Aura un syndicat régional remarquable