10 projets innovants sélectionnés par l’Ademe et l’AFD pour favoriser l’accès à l’énergie durable en Afrique

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S’adressant aux entreprises et ONG ayant des partenaires locaux en Afrique, la 2e édition de l’appel à projets « Solutions innovantes pour l’accès à l’énergie durable hors réseau » lancé par l’Ademe et l’AFD en septembre dernier concernait les projets innovants et ayant un fort impact social.

« Nous avons été très impressionnés par la qualité, la diversité et le caractère innovant des projets sélectionnés. J’espère que les financements mis à disposition par l’ADEME et l’AFD permettront à ces projets de passer à l’échelle, car l’accès à l’énergie dans le monde rural est un puissant moteur de développement », a déclaré Jean-Pierre Barral, le directeur du département Transitions énergétique et numérique de l’AFD.

Les 10 projets retenus représentent un budget global d’environ 6 millions d’euros, auquel contribuent l’ADEME et l’AFD à hauteur de 1,6 million d’euros. En plus d’une aide financière, les lauréats bénéficieront d’un accompagnement à la mise en œuvre de leur projet et à une assistance technique dans la finalisation des plans de financement, et l’évaluation des impacts.

Pour Philippe Masset, le directeur adjoint Europe et International à l’ADEME,« ce deuxième appel à projets confirme la grande capacité à innover des start-ups, PME ou ONG dans le secteur de l’accès à l’énergie hors-réseaux, avec à la clé un impact économique et social durable en Afrique. Il démontre également l’utilité de ce type d’appui financier pour ce secteur, caractérisé par des projets qui peinent à passer par des guichets plus classiques. »

Lors de la première édition de l’appel à projets, en 2017, une centaine de projets avaient été déposés et neuf projets ont été soutenus, représentant un investissement total de 5,8 millions d’euros et un soutien public s’élevant à 1,8 million d’euros.

Les projets lauréats

Parmi les lauréats, la société belge Solergie a proposé le développement de nanoréseaux solaires intelligents au Togo, s’appuyant sur un modèle de paiement « consume-to-own », où les usagers deviennent propriétaires proportionnellement à leur consommation.

À Madagascar, un autre nanoréseau basé sur des unités photovoltaïques autonomes sera développé par la start-up Nanoé. « L’agrégation progressive au sein de réseaux plus étendus permet de passer d’usages domestiques à des usages productifs (réfrigération, force motrice, etc.) », précise l’Ademe.

L’ONG française dédiée à la microfinance en Afrique Pamiga et l’entreprise malgache HERi ont soumis, à Madagascar également, un projet de distribution d’équipements solaires à usages productifs pour l’agriculture (pompes d’irrigation, décortiqueuses, couveuses, etc.).

Au Sénégal, la création d’un centre de ressources solaires autogéré est prévue à Bignona, porté par les acteurs existants du réseau solaire bignonois et destiné à jouer un rôle de catalyseur pour la structuration d’une filière solaire locale de qualité en Casamance.

Dans la même région, la société française Moon propose de déployer un système de kit solaire individuel en Pay As You Go (PAYG) et d’un outil digital, le MoonPhone, également vendu en PAYG et développé spécifiquement pour permettre aux utilisateurs de rembourser le kit et d’avoir accès à des contenus éducatifs, culturels, de santé et de business.

Au Sénégal toujours, un projet de déploiement d’infrastructures photovoltaïques reposant sur des technologies low-tech performantes de stockage et de conservation des récoltes a également été sélectionné, il est porté par l’association Entrepreneurs du Monde en partenariat avec deux entreprises françaises et deux associations sénégalaises.

Au Burkina Faso, proposé par l’entreprise burkinabé Sahelia Solar en partenariat avec la Fédération Nationale des Groupements Naam (FNGN), le développement de six plateformes multifonctionnelles à énergie solaire dans six localités rurales a été retenu. Il intègre une infrastructure énergétique PV avec stockage, un mini-réseau de distribution ainsi que des équipements productifs (traitement agricole, conservation frigorifique) à destination des coopératives agricoles, des microentreprises et des ménages ruraux.

Au Bénin, une filière de produits agroalimentaires transformés par le séchage solaire doit être créée par l’association française Bolivia IntiSud Soleil (BISS) en partenariat avec une ONG et une entreprise béninoise. « Les séchoirs solaires hybrides (solaire thermique et photovoltaïque) de grande capacité munis d’un système de ventilation sont construits localement par des artisans. Ces équipements permettent le séchage et la commercialisation des fruits et légumes par les producteurs(trices) ruraux et notamment les groupements de femmes dont les compétences seront renforcées et structurées », explique l’Ademe.

La fondation Énergies pour le Monde (Fondem) développera en Guinée un modèle d’opérateur local multiservices, exploitant l’ensemble des solutions de manière globalisée (lampes, SHS, mini-réseaux) afin de couvrir la diversité de la demande et des usages de l’électricité.

En Côte d’Ivoire, l’installation de chaufferies équipées de fours à pyrolyse et bio digesteurs par les artisans, la formation et l’appui technique aux équipementiers locaux sera assurée par l’association française Nitidae, en partenariat avec une entreprise burkinabé et une ONG ivoirienne.

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