Bordeaux accueillera la plus grande centrale solaire urbaine d’Europe

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La centrale solaire de Labarde est à 50%achevée, a signalé JP Energie Environnement (Jpee), le porteur du projet à l’occasion d’une pose symbolique de panneau sur le chantier par les autorités locales. D’une puissance de 59 MWc, elle est en cours d’édification sur le site d’une ancienne décharge municipale à ciel ouvert, impropre à l’agriculture où à un autre commercial ou industriel, à Bordeaux.

Le projet est ambitieux pour le caennais Jpee, dont c’est le plus grand parc solaire à ce jour, avec 140 000 panneaux à poser en deux grandes tranches (2 fois 17 MWc et 26 MWc environ).

En outre, comme le sol de la décharge était recouvert d’une membrane afin d’éviter le ruissellement souterrain des eaux pluviales, Jpee a opté pour des fondations en béton coulés dans des moules posés sur le sol, au plus près des grâce aux pistes reconstituées accueillant les camions. Puis, a été procédé au déploiement des structures boulonnées (support des panneaux) sur les lests servant de fondations. Une technique qui entraîne un surcoût sur la partie “structure”, soit entre 20% et 30%, mais mineur par rapport à l’ensemble du projet (de l’ordre de 2% à 3%) concède Sylvain Vasseur, directeur de la construction et du développement solaire de Jpee. L’ensemble du projet est évalué à quelque 60 M€, pour un productible de 75 GWH par an, soit de quoi alimenter environ 28% des besoins électriques de Bordeaux (hors chauffage), indiquent les concepteurs.

Le projet a été sélectionné lors d’un appel d’offres (AO) de la Commission de régulation de l’énergie (CRE 4) avec un complément de rémunération dont le seuil est fixé à 65 €/MWh, afin de justifier de la réhabilitation d’un site dégradé. Si la première phase fait deux fois 17 MWc, c’est parce qu’à l’époque les AO de la CRE étaient limités à cette puissance. Un second AO est intervenu pour réaliser la deuxième phase avec ses 26 MWc, la limite des 17 MWc étant levée entre-temps. S’exprimant lors de cette inauguration symbolique, Jean-Louis Nass, président et fondateur de Jpee a insisté sur le fait que son entreprise, qui a en cours 500 MW en éolien et solaire à différents stades d’avancement, avait pour ambition d’atteindre le GW dans les cinq ans.

Jpee a choisi First Solar (des modules à couche mince Series 6 PV) pour le projet, notamment parce que leur bilan carbone était meilleur que d’autres. Un critère qui compte environ pour 20% dans les AO de la CRE, contre 70% pour le prix et près de 10% pour la nature du site (dégradé ou pas).

Au final, l’installation solaire de 59 MWc sera la plus grande centrale photovoltaïque urbaine d’Europe, et la plus grande sur un site dégradé.

Pour Enedis, qui a procédé au raccordement cela a également constitué un certain défi. Il a en effet fallu, pour raccorder au poste source de Bacalan, installer trois autotransformateurs afin de relever la tension de 15 kV à 20 kV. Et surtout, indique Patrick Hascoët, chargé des projets raccordement pour Enedis dans la région, il a fallu installer ces transformateurs au pied du pont d’Aquitaine, dans une zone inondable. Ce qui a conduit le distributeur a réaliser une première: mettre en oeuvre une enveloppe spéciale rehaussant les équipements de 2m. Sans oublier un forage dirigé sous une rivière et trois ronds-points dans cette zone urbanisée.

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