Le PV résiste à la crise, et les grandes installations montent en puissance (AIE)

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« On s’attend cette année à une baisse de la consommation de 5%, a rappelé le directeur exécutif de l’Agence de l’OCDE,  et d’ajouter qu’en se souvenant de la crise financière de 2008, le déclin est aujourd’hui sept fois plus important en termes de consommation qu’après 2008. »

Néanmoins, « il existe une exception dans cette crise : les énergies renouvelables. La production de ces énergies va augmenter de 7% en 2020, en fort contraste par rapport aux autres marchés énergétiques, et tout d’abord entraîné par le solaire. Les renouvelables semblent ainsi immunisées contre le Covid ! »

Et sur les cinq ans à venir, la tendance va se poursuivre a insisté Fatih Birol, signalant que en 2025, « jusqu’à 90% de la croissance de la capacité installée électrique mondiale va provenir des renouvelables, d’abord en Chine, mais aussi aux Etats-Unis, en Europe et en Inde. »

D’où un premier message historique important : « avant 2025, les renouvelables vont devenir la première source d’électricité mondiale, dépassant le charbon, qui a été le leader pendant près de 70 ans. »

Les grandes centrales progressent

En 2020, près de la moitié des capacités installées en électricité viendront du photovoltaïque (107 GW, attendus sur l’année), un chiffre stable par rapport à 2019. Mais dans cinq ans, ce sont près des deux-tiers des capacités qui proviendront du PV, prédit l’AIE. Notamment si les gouvernement poursuivent leur soutien dans la durée aux installations moyennes et avec la poursuite de la baisse des coûts. Ce qui signifie que dès 2022, les 120 GW par an pourraient être dépassés, pour atteindre presque 150 GW isntallés.

Le marché est en effet tiré par les grandes centrales, qui bénéficient à plein des économies d’échelle. C’est le cas en Chine et aux Etats-Unis notamment, avec une course pour profiter des tarifs avantageux de rachat. Outre-Atlantique, en 2020, la croissance sur ce marché a atteint les 3%.

En 2020, ce sont 68 GW qui devraient être installés dans cette catégorie des grandes installations par les utilities, dans le scénario de base, puis 80 GW dès 2021, et un peu plus en 2022. Mais dans un scénario accéléré, la part des grandes centrales pourrait atteindre les 99 GW en 2022, sur les 150 GW solaires. Notamment grâce à un rebond des grandes installations dans les pays hors Chine, due à la remontée de l’économie. Le développement de projets à grande échelle rebondit en Inde et sur les principaux marchés de l’UE (France et Allemagne) afin de respecter les délais de mise en service par enchères.

Les ajouts annuels mondiaux de solaire photovoltaïque devraient s’accélérer entre 2023 et 2025, en raison de la reprise plus rapide des installations distribuées à mesure que l’économie mondiale s’améliore. En dehors des programmes d’aide publique, des facteurs de marché tels que les accords en PPA (contrats de gré à gré avec des entreprises) et les contrats bilatéraux devraient favoriser l’expansion du photovoltaïque dans le monde. Quel que soient les scénarios de l’AIE, les grands parcs devraient représenter les deux-tiers des nouvelles capacités mises en service sur 2023-2025.

Si l’on exclut l’Espagne, où les ajouts en 2020 ont diminué de moitié (après une année 2019 marqué par 4 GW d’entrées en service de grands parcs), les ajouts annuels de l’Europe devraient augmenter de 13% en 2020 et atteindre leur plus haut niveau depuis 2012, malgré les mesures de confinement et de distanciation sociale, insiste l’AIE. La majeure partie de l’augmentation est due au déploiement à grande échelle (utilities) à partir d’enchères en Allemagne, en France et en Pologne. La croissance plus élevée est également due à l’attrait croissant de la facturation nette en Turquie, en Pologne et aux Pays-Bas.

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