Un nouveau rapport de l’Ademe évoque un « développement spectaculaire de l’autoconsommation »

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L’Ademe a publié une nouvelle étude portant sur la transition écologique et énergétique des bâtiments. « Le secteur du bâtiment et de l’immobilier de crise en crise. Analyses sur la période 2020-2023 » est le résultat de trois années d’études, d’entretiens et de tables rondes interrogeant « des professionnels du bâtiment dans les secteurs du résidentiel et du tertiaire, des collectivités, du service public de la rénovation dans les territoires, des prescripteurs de travaux comme les agents immobiliers, les banquiers… ».

Le rapport vise à rendre compte des évolutions intervenues dans le secteur suite à la crise sanitaire et d’analyser les changements à l’oeuvre, que ce soit dans les bâtiments tertiaires, industriels ou résidentiels. Sur ce dernier point, l’étude précise que 43 % des logements ont fait l’objet de travaux au cours de la période 2021-2022 – 57 % pour les logements occupés par leur propriétaire.

La tendance de l’autoconsommation solaire

Parmi les tendances constatées, l’étude note « le développement spectaculaire de l’autoconsommation énergétique », avec 150 000 nouvelles installations photovoltaïques chez les particuliers dans les six mois qui ont suivi la fin du Covid-19 (contre 100 000 entre 2016 et 2020). « La nature du lien entre pandémie et décisions d’investissement des ménages relève pour une part de la sensibilité environnementale accrue qui s’est manifestée au sortir de la crise, l’autoconsommation apparaissant alors comme un moyen de diminuer son empreinte carbone », précise l’Ademe.

Le Covid a aussi accru l’intérêt des citadins pour les maisons rurales (même si l’on ne peut pas parler d’exode urbain selon l’étude) et « les rénovations de ces maisons se sont parfois accompagnées de la mise en place de panneaux solaires pour viser un certain niveau d’autonomie énergétique ».

Et la dynamique de croissance de l’autoconsommation solaire s’est maintenue bien après le covid, encouragée par la hausse des coûts de l’énergie, par le développement d’offres plus abordables, la communication des pouvoirs publics et des acteurs du secteur et les perspectives liées au développement des véhicules électriques. « L’enquête réalisée lors de la seconde vague de l’étude a montré qu’en début 2023, bien loin de s’essouffler, le phénomène allait s’accélérant. La réelle limite à la croissance du marché se situait dans la capacité d’absorption de la filière, avec des délais d’installation d’un an ou plus pour certains installateurs, voire des refus de prises d’affaires », a constaté l’Ademe sans sa synthèse de l’étude. Comme une résultante, l’agence a évoqué l’intérêt croissant des ménages pour les kits solaires à installer soi-même grâce, notamment à une offre mise en avant par les distributeurs qui pratiquent aussi des prix très bas.

« Il convient de noter par ailleurs que le marché français reste dans l’absolu peu développé au regard de la situation prévalant dans certains pays voisins : 150 000 installations vs. 2 millions en Allemagne par exemple. »

Aujourd’hui, seuls 6 % des logements français sont classés A et B en France et près de 5 millions sont considérés comme l’Etat pas des « passoires énergétiques », laissant pour compte quelque 3,8 millions de ménages, soit près de 12 millions de personnes en situation de précarité énergétique. En 2025, tous les logements classés « F » et « G » sur l’étiquette DPE devront avoir fait l’objet d’une rénovation énergétique.

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