Le pipeline de projets dans l’hydrogène pourrait dépasser les 300 milliards de dollars en 2030

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D’après pv magazine International

Selon un nouveau rapport du Conseil de l’hydrogène (Hydrogen Council), la publication de stratégies nationales sur l’hydrogène dans plus de 30 pays a conduit à une augmentation rapide du volume des investissements dans les projets d’hydrogène dans le monde.  

Réalisé en collaboration avec McKinsey & Company et intitulé « Hydrogen Insights 2021: A Perspective on Hydrogen Investment, Deployment and Cost Competitiveness », le rapport estime ainsi que l’investissement total dans les projets d’hydrogène dépassera 300 milliards de dollars (248 Mrds d’euros) d’ici 2030. Ce chiffre inclut 80 milliards de dollars de projets arrivés à maturité, c’est-à-dire qu’ils font l’objet d’une planification, d’une décision de financement ou sont en construction. Toutefois, il suppose que tous les projets annoncés arriveront à leur terme, comme le note le Hydrogen Council qui se compose de 109 membres constituants, représentant plus de 8,8 billions de dollars américains de capitalisation boursière et comprenant des sociétés telles que, parmi les Français, Alstom, Air Liquide, EDF, Engie, Plastic Omnium, Michelin ou encore Crédit Agricole. 

Ces 300 milliards de dollars sont constitués de 228 projets d’envergure annoncés dans toute la chaîne de valeur, dont 85 % en Europe, en Asie et en Australie. Il s’agit notamment de l’utilisation industrielle à grande échelle, de l’économie intégrée de l’hydrogène, des projets de production à grande échelle ou encore des applications de transport. 

Ce sont dans ces derniers secteurs que le Conseil de l’hydrogène s’attend à voir l’hydrogène devenir la source de carburant la plus compétitive. Le rapport constate que l’hydrogène « peut devenir la solution à faible émission de carbone la plus compétitive dans plus de 20 applications d’ici 2030, y compris le transport par camion long-courrier, le transport maritime et l’acier ». 

Clusters 

Selon Daryl Wilson, directeur exécutif du Conseil de l’hydrogène, les membres « prévoient collectivement une multiplication par six des investissements totaux dans l’hydrogène jusqu’en 2025 et une multiplication par 16 jusqu’en 2030. Le plan est de diriger la plupart de ces investissements vers les dépenses en capital, tandis que les collaborations, les consolidations et l’innovation seront également au centre des préoccupations ».  

Le rapport souligne particulièrement l’importance du déploiement des projets hydrogène dans les clusters. « Les clusters sont le contexte idéal pour commencer avec l’hydrogène », explique Martin Tengler, analyste en chef spécialisé dans l’hydrogène chez BloombergNEF à pv magazine, a déclaré à peu près la même chose au magazine PV. « Vous allez devoir démarrer petit, avec un groupe industriel qui consomme beaucoup de gaz naturel… surtout s’ils utilisent déjà de l’hydrogène, comme des grappes de raffineries, des usines d’engrais, etc.» Les clusters sont « les endroits naturellement, «vous allez devoir démarrer petit, une sorte de grappe industrielle qui consomme beaucoup de gaz naturel… surtout s’ils utilisent déjà l’hydrogène, comme les raffineries ou les usines d’engrais ».

Selon le rapport, il existe trois types de clusters et tous sont en augmentation. Le premier est, comme l’explique Martin Tengler, les centres industriels soutenant déjà le raffinage, la production d’électricité et la production d’engrais et d’acier. Le second concerne les pôles d’exportation depuis les pays riches en énergie solaire et éolienne. Et troisièmement, les installations portuaires. Ceux-ci préfigurent de la future économie circulaire de l’hydrogène entre les centres de production au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Amérique du Sud et en Australie et les centres de demande tels que le Japon, la Corée du Sud et l’Union européenne. 

Des projets locaux

De plus, la montée en échelle de l’hydrogène vert contribuera à faire des progrès significatifs dans la réduction des émissions carbone. Comme le souligne Takeshi Uchiyamada, président du conseil d’administration de Toyota Motor Corporation et coprésident du Conseil de l’hydrogène, « L’hydrogène peut débloquer la décarbonisation de la société et aider à atteindre les objectifs climatiques mondiaux ». 

La rapidité avec laquelle cette mise à l’échelle pourra être réalisée et l’établissement d’une économie mondiale basée sur l’hydrogène est une autre question. Le coût des énergies renouvelables et de l’électrolyse continue de baisser, mais comme le souligne Martin Tengler« nous devons d’abord voir la production et la consommation nationales d’hydrogène vert ». « Même s’il y a beaucoup de discussions sur l’export, nous allons commencer par de petits projets réalisés au niveau national sur place… Ce n’est qu’une fois qu’il y aura quelques hubs que nous verrons les premiers réseaux, mais ils seront limités dans un premier temps. Je m’attends donc à une production et une consommation locales pour commencer », prédit l’analyste. 

BLAKE MATICH

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