Le marché européen des PPA dans le solaire pourrait reprendre en 2021

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En 2020, environ 12 GW de projets photovoltaïques et éoliens liés à un PPA (Power Purchase Agreement) ont été annoncés en Europe. En comparaison avec 2019, il s’agit donc d’une baisse de 50 % dans le photovoltaïque et de 30 % dans l’éolien offshore et onshore, selon le dernier rapport du cabinet d’études allemand enervis « Status quo: market parity of PV and onshore wind in Europe », remis à jour.

Tout comme en 2019, le leader incontesté en matière de contrats PPA reste l’Espagne. Enervis y a enregistré un pipeline de projets de 2183 MW dans le solaire, soit plus de la moitié des contrats de ce type signés en Europe. La péninsule ibérique est ensuite suivie, de loin, par l’Allemagne avec 786 MW, puis par la France avec 392 MW de projets photovoltaïques sous PPA. L’Hexagone se classe donc troisième, alors qu’il était sixième l’année dernière.

Alors que le marché des projets non subventionnés était en pleine progression depuis quelques années, la dynamique a été stoppée par le crise du coronavirus et ses effets sur les prix de l’électricité. En effet, après les premiers confinements en mars 2020, les prix de gros de l’électricité ont chuté. Après une reprise au cours de l’année, la baisse annuelle est estimée à 25 %. Il en est de même pour le gaz, dont le prix est en baisse de 31 %. Enfin après des fortes hausses des prix des certificats CO2 en 2018 et 2019, les analystes d’Enervis ont enregistré une stagnation (- 0,4 %).

Dans le même temps, les prix de capture comparés au LCOE pour le photovoltaïque ont également chuté de façon spectaculaire au cours de l’année écoulée. En France par exemple, cette valeur est passée à 29,9 €/MWh en 2020 alors qu’en 2018, il était encore de 51,2 €/MWh. En Allemagne, elle est passée de 43,9 €/MWh en 2018 à 24,6 €/MWh en 2020. Compte tenu des coûts de production d’électricité plus élevés des systèmes photovoltaïques, cette baisse atténue l’attrait du marché des PPA.

Enfin, Enervis indique une augmentation significative du nombre d’occurrence de prix de l’électricité négatifs dans les pays européens. En France, il est passé de 11 en 2018, à 27 en 2019, puis 102 l’année dernière. Pour ce qui est de l’Allemagne, le pays a enregistré 298 prix négatifs, contre 211 l’année d’avant. Plusieurs pays, comme la Suède ou la Norvège ont connu leurs premiers prix négatifs. Cela est dû à une production importante d’énergies renouvelables dans le mix électrique combinée à une faible demande pendant la première période de confinement. Ces périodes de prix négatifs ont donc eu un effet modérateur sur les valeurs de marché, les opérateurs ne pouvant générer aucun revenu pendant ces heures.

Pour autant, tous ces effets sur le marché de l’électricité étant principalement dus à une situation particulière et limitée dans le temps en raison de la crise du Covid-19, les analystes s’attendent à un retour à la normale, voire à une reprise des contrats PPA, à très court-terme. « Un nombre croissant de marchés européens a le potentiel pour atteindre la parité de marché au cours des prochaines années, conclut Franziska Sicker, consultante chez Enervis. Les risques et opportunités d’investissement dans les projets d’énergie renouvelable sans subvention doivent donc être prudemment analysés ».

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