L’acteur de la semaine : Eco Green Energy

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Eco Green Energy se revendique comme un fabricant franco-chinois de panneaux photovoltaïques. Vous êtes pourtant peu connus en France. Pouvez-vous nous présenter l’entreprise ?

Nicolas Staub : Notre entreprise a été créée en 2008 par Dalibor Nikolovski, CEO français, et par Alex Zhang à Nantong, dans la province du Jiangsu, dans l’est de la Chine. A l’origine, elle était spécialisée dans le trading de produits solaires, c’est pourquoi nous possédons un large réseau de distribution, avec 35 à 40 distributeurs répartis dans de nombreux pays.

Puis en 2015, les deux chefs d’entreprise ont décidé d’investir dans leur première usine de production. Celle-ci est une usine semi-automatique qui produit des panneaux 5 busbars, notamment pour les lampadaires solaires. En 2018, nous avons ouvert une deuxième usine, cette fois pour produire des panneaux 5 busbars de 60 et 72 cellules en mono et en poly. Depuis cette année, nous avons également une nouvelle ligne pour les panneaux 9 et 10 busbars en demi-cellule. Jusqu’à présent, nous possédons les machines, mais nous louons les locaux. Nous avons donc décidé de construire notre propre usine, toujours à Nantong, d’une capacité de 1 GW, dont la mise en service est prévue en septembre de cette année.

Par quoi est motivé ce nouvel investissement ?

Le marché évolue vers de nouveaux formats de cellules et nous voulons également suivre cette tendance. L’usine produira donc des modules d’une puissance maximale de 550 W à 10 busbars en demi-cellules, de taille de 182 mm. Pour 2021, on voit que les fabricants de cellules s’orientent vers deux nouveaux formats : 182 mm et 210 mm. Nous avons choisi le premier afin de suivre la tendance majoritaire, mais avec cette nouvelle usine, nous aurons aussi la possibilité d’upgrader les machines sur du 210 mm si cela devient la norme dans le futur, pour produire des panneaux de puissance supérieure à 600 W.

Aujourd’hui les fabricants constatent une course sur la montée en échelle des tailles de cellules. Quel impact cela a-t-il sur votre production ?

L’année dernière, nous avons réalisé 22 % de nos ventes dans les panneaux monocristallins de 9 busbars, avec des cellules M6 (166 mm). C’est une technologie que nous avons lancée en juillet-août 2020 mais nous voyons que l’intérêt décline déjà et qu’elle devient obsolète car tout le monde est en train de passer sur du 182 mm ou 210 mm. Au final, cette technologie n’aura duré qu’un an et on se rend compte de l’accélération des changements de standards, sachant qu’il faut entre deux et trois ans pour amortir les machines.  et on voit que la demande progresse rapidement. Il en est de même pour la demande pour les produits 5 busbars en mono commence à diminuer au profit des nouveaux types de cellules et demi-cellules et nous pensons arrêter notre ligne d’ici à quelques mois.

En revanche, nous avons réalisé 33 % de nos ventes dans des panneaux polycristallins 5 busbars et au début, nous pensions arrêter cette ligne, mais nous avons constaté que la demande pour ces panneaux qui offrent le prix du kW le moins cher reste importante. C’est le cas en particulier en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine, pour des agriculteurs ou des petites entreprises qui veulent du 10 kW à 50 kW. Sur cette catégorie de produits, nous faisons même de l’OEM pour d’autres marques chinoises qui, elles, ont arrêté cette production. Autre secteur qui reste fort : nous avons réalisé 20 % de nos ventes dans le 120 cellules en 310 W pour le marché résidentiel en Europe du Nord (Pologne, Allemagne, Pays-Bas et un peu la France).

Sur quels marchés êtes-vous présents ?

Notre premier marché est le Mexique, qui représente 23 % de notre chiffre d’affaires. L’Amérique latine, dont la Colombie, le Chili et l’Argentine, représente environ 10 % de plus. Ensuite, le Maroc et la Nouvelle-Calédonie sont des zones géographiques importantes pour nous. En Europe, nous sommes présents en Pologne et en Espagne, qui représentent 20 % de notre chiffre d’affaires. En 2020, ce dernier s’est élevé à 20 millions d’euros et nous avons l’intention de le doubler en 2021.

Et qu’en est-il de la France ?

Nous avons un distributeur en France, mais nous y sommes encore trop peu présents. Notre objectif à partir de 2021 est donc d’ouvrir un bureau dans le pays et de renforcer notre présence sur ce marché, via des partenariats.

Il faut savoir que jusqu’en 2018, en raison des taxes anti-dumping sur les panneaux solaires, nous n’étions pas focalisés sur l’Europe et avons développé d’autres débouchés. De plus, le marché français est caractérisé par. Avec notre nouvelle usine, nous avons l’intention de réduire notre empreinte carbone, afin de passer des certifications et nous souhaiterions également être classés comme fabricant « Tier 1 » pour nous ouvrir à de nouveaux marchés.

Pourquoi avoir choisi de produire en Chine ?

Bien que notre direction et notre ADN soit français, nous avons décidé de produire en Chine car c’est là que se trouvent les fabricants de machines et 90 à 95 % des producteurs de matières premières (cellules, verre, encadrement…). C’est plus facile et rapide de s’adapter à l’arrivée des nouvelles technologies. De plus, les entreprises européennes sont obligées de sous-traiter la production ou certaines étapes en Chine. Plutôt que de passer par la sous-traitance, nous avons décidé de produire directement sur place. Nos process de production et de management suivent cependant des standards très stricts, les mêmes que ceux en vigueur en Europe.

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