BayWa r.e. fait paître des brebis à l’ombre de ses panneaux solaires

Ancien terrain d’aviation puis camp militaire français, allemand, puis américain, le camp de Fontenet, d’une surface totale de 160 hectares, a entamé sa reconversion il y a une dizaine d’années. Une première centrale photovoltaïque, d’une puissance de 12 MWc, y est exploitée par BayWa r.e. depuis 2014 sur 23 hectares. Un second parc, « Fontenet 2 », est en cours de construction sur 17 ha de parcelles adjacentes. D’une puissance de 14,7 MWc, il produira chaque année quelque 18 000 MWh supplémentaires, soit l’équivalent de la consommation électrique domestique de 8 373 habitants. Au total, 27 MWc de panneaux solaires y produiront 33 000 MWh, soit l’équivalent des besoins en électricité de 15 000 français.

Un 3^ème parc en projet en coopération avec une SEM locale Une demande d’autorisations administratives est en cours d’instruction par les services de l’Etat pour une troisième tranche du parc solaire, baptisée « Fontenet 3 ». Elle pourrait occuper 41 hectares supplémentaires et produire 45 000 MWh, soit l’équivalent de la consommation de 21 000 habitants. L’enquête publique aura lieu du 6 avril au 7 mai 2021.

De la même manière, le producteur d’énergie d’origine allemande a entrepris la construction en 2020 d’un parc photovoltaïque sur une seconde base aérienne désaffectée, celle de la Martinerie près de Châteauroux (36). 87 552 panneaux photovoltaïques occupent désormais 35 hectares de l’ancienne base militaire, dont l’activité a cessé en 2012. Des demandes d’autorisations administratives ont été déposées cet automne pour la construction d’un second parc photovoltaïque. Le projet de la nouvelle centrale, appelée Greenberry, occupera 35 hectares supplémentaires sur les 90 que compte la zone de l’ancienne base militaire. Elle fournira de l’électricité pour 20 000 personnes supplémentaires.

Des parcs pensés pour l’élevage

Sur ces deux sites, BayWa r.e. a fait le choix de permettre à des éleveurs de brebis d’installer leur activité sur ces terrains. Les projets de production d’énergie renouvelable se doublent donc d’une dimension agricole. Les panneaux sont fixés sur des tables en acier d’une hauteur atteignant environ 2,50 m par rapport au sol et les rangées de tables espacées en moyenne de 3 m, permettant aux animaux de circuler librement au sein des parcs. Lors de la construction du parc de Fontenet, des points d’eau ont été créés en anticipation de l’arrivée des animaux, qui trouvent de l’ombre sous les panneaux. Après construction, les prairies sont semées avec des variétés pertinentes pour le pâturage ovin, en accord avec les éleveurs. Une démarche agricole Benoît Roux, directeur solaire chez BayWa r.e., explique que la démarche ne se réduit pas à une prestation d’entretien, mais relève d’un enjeu de production agricole : « il ne s’agit pas simplement de faire pâturer des moutons sur le terrain. Nous nous engageons sur des contractualisations de long terme, avec de vrais projets d’exploitation à la clef. Le recours au travail mécanique, et la pollution associée sont réduits, ce qui nous permet d’optimiser nos prestations de maintenance. En plus d’encourager la biodiversité et de protéger les espèces locales, il y a une création d’activité et d’emploi localement ».

Fontenet, terre de moutons charollais

A Fontenet, l’installation du premier parc solaire a permis à Judickael Richard, berger et gérant de la société EARL Champ des Rochers, dont les brebis paissent déjà sur les 24 hectares de la centrale photovoltaïque de renforcer son activité. Elles entretiendront naturellement les 17 hectares de prairies supplémentaires associées à la nouvelle centrale. Le cheptel de l’agriculteur, composé uniquement de moutons charollais, doublera grâce au partenariat avec BayWa r.e.. Inscrit en tant que sélectionneur à l’OS du Mouton Charollais, M. Richard commercialise ses produits via la vente directe, notamment sur le marché de Tonnay Boutonne. Cet ancien terrain militaire, longtemps en état de friche, est donc rendu à l’agriculture et renforce l’économie locale.

A Châteauroux, un partenariat a été noué avec Guillaume des Fontaines, un jeune agriculteur, qui s’installera sur les prairies dépolluées suite à la construction de la centrale solaire.