L’Irena constate la poursuite de la baisse des coûts des ENR

Share

Le rapport « Coût de la production d’énergie renouvelable en 2020 » montre que le coût des technologies renouvelables a continué de baisser significativement d’année en année. Le solaire photovoltaïque a reculé de 7 %, le solaire thermique à concentration (CSP) de 16 %, l’éolien terrestre de 13 %, l’éolien offshore de 9 %.

Sur la période 2010-2020, il s’est produit une amélioration spectaculaire de la compétitivité des technologies solaires et éoliennes, puisque la CSP, l’éolien offshore et le solaire photovoltaïque ont tous rejoint l’éolien terrestre dans la fourchette de coûts des nouvelles capacités à base de combustibles fossiles, lesquelles offrent une solution de moins en moins intéressante.

En dix ans, le coût de l’électricité a baissé de 85 % pour le solaire photovoltaïque à échelle industrielle, 68 % pour le solaire thermique à concentration (CSP), 56 % pour l’éolien terrestre et 48 % pour l’éolien offshore. Avec des prix d’enchères record de 1,1 à 0,03 USD/kWh aujourd’hui, le prix du solaire photovoltaïque et de l’éolien terrestre est continuellement plus bas que celui des nouvelles options au charbon les moins chères sans aucun soutien financier.

Le PV en baisse en 2020

La tendance à la baisse des coûts des modules photovoltaïques solaires a été un moteur important de l’amélioration de la compétitivité historiquement – et cette tendance s’est poursuivie en 2020. Entre décembre 2009 et décembre 2020, les prix des modules en silicium cristallin ont diminué de 89 % à 95 % pour les modules vendus en Europe, selon le type. La réduction moyenne pondérée des coûts a été de l’ordre de 93 % au cours de cette période. Entre 2019 et 2020, le prix moyen annuel des modules a diminué entre 5 % et 15 % pour les modules cristallins.

En décembre 2020, les modules classiques se vendaient 0,27 $/watt (W). Les coûts varient de 0,19 $/W pour les modules les moins chers à 0,38 et 0,40 $/W pour les modules à haut rendement, entièrement noirs et bifaciaux. Cette fourchette de coûts est entre 9 % et 11 % inférieure à ce qu’elle était en décembre 2019.

Les offres à couches minces se sont vendues à 0,28 $/W au cours du mois de décembre 2020, après avoir connu une baisse des coûts de 22 % entre décembre 2019 et décembre 2020. Parmi les technologies cristallines, le coût des modules bifaciaux a diminué de 10 % au cours de la même période, l’adoption par le marché et la compétitivité de la technologie ayant augmenté. Les modules cristallins bifaciaux se sont vendus 21 % plus cher que les modules monofaciaux à haut rendement au cours du mois de décembre 2019. Cette prime de coût est tombée à 6 % en décembre 2020. Cela indique que les coûts des modules bifaciaux sont davantage déterminés par le coût des types d’architectures de cellules utilisées pour les construire, plutôt que par la conception bifaciale en elle-même.

L’Irena constate certes, que « la récente perturbation de la dynamique d’équilibre du marché mondial des modules et la hausse des coûts des matériaux sont probablement responsables d’une hausse des coûts des modules au début de 2021. Les coûts du premier trimestre de cette année-là étaient entre 1 % et 9 % plus élevés, selon le type de module, que les moyennes de modules de 2020. Un déséquilibre qui est lié à l’augmentation des prix du polysilicium et à d’autres problèmes d’offre et de demande sur le marché en amont, indique l’Irena, qui ne « sait pas encore comment le marché sera affecté pour l’année entière ». Néanmoins, l’Agence mise sur la mise en service d’usines de grandes capacités et à un retour à la « normale ».

Sortir du charbon

Le rapport de l’IRENA montre par ailleurs que les nouvelles énergies renouvelables sont également plus performantes que les centrales au charbon existantes en termes de coûts d’exploitation, et rendent l’électricité issue du charbon de moins en moins intéressante. Aux États-Unis, par exemple, 149 GW ou 61 % de la capacité totale de production à base de charbon coûte plus chère que la nouvelle capacité renouvelable. Le retrait et le remplacement de ces centrales par des énergies renouvelables réduiraient les dépenses de 5,6 milliards USD par an et économiseraient 332 millions de tonnes de CO2, atténuant ainsi d’un tiers les émissions de carbone aux États-Unis. En Inde, 141 GW de la capacité installée au charbon est plus chère que la nouvelle capacité renouvelable. En Allemagne, aucune centrale au charbon existante n’a des coûts d’exploitation inférieurs à ceux d’une nouvelle installation de production à base de solaire photovoltaïque ou d’éolien terrestre.

À l’échelle mondiale, plus de 800 GW de l’ensemble des centrales au charbon existantes coûte plus chère que les nouveaux projets solaires photovoltaïques ou éoliens terrestres mis en service en 2021.

Ces niveaux de coûts rendent ainsi les énergies renouvelables de plus en plus compétitives par rapport aux centrales au charbon existantes.

« Aujourd’hui, les énergies renouvelables sont la source d’électricité la moins chère », a affirmé le directeur général de l’Irena, Francesco La Camera. « Les énergies renouvelables offrent aux pays concernés la possibilité d’échapper progressivement à leur dépendance au charbon grâce à une solution économiquement attrayante leur garantissant de pouvoir répondre à la demande énergétique croissante sans renoncer à réduire les coûts, créer des emplois, stimuler la croissance et atteindre leurs objectifs en matière de climat. Je suis heureux de constater que de plus en plus de pays choisissent d’introduire les énergies renouvelables dans leurs économies, et suivent la voie de l’Irena pour atteindre l’objectif du zéro émission nette à l’horizon 2050. »

« Nous avons déjà largement dépassé le point d’inflexion pour le charbon », a ajouté M. La Camera. « Après le récent engagement du G7 à atteindre zéro émission nette et à mettre fin au financement mondial du charbon à l’étranger, il appartient désormais au G20 et aux économies émergentes d’appliquer ces mesures. Nous ne pouvons pas nous permettre une transition énergétique à deux vitesses, dans laquelle certains pays deviendraient rapidement verts tandis que d’autres resteraient prisonniers de l’ancien système à base de combustibles fossiles. En ce sens, la solidarité mondiale a un rôle essentiel à jouer, aussi bien sur le plan de la diffusion de la technologie que des stratégies financières et du soutien à l’investissement. Nous devons faire en sorte que dans la transition énergétique, personne ne soit laissé pour compte. »

CE rapport est accessible, en anglais, sur: https://irena.org/publications/2021/Jun/Renewable-Power-Costs-in-2020

 

Ce contenu est protégé par un copyright et vous ne pouvez pas le réutiliser sans permission. Si vous souhaitez collaborer avec nous et réutiliser notre contenu, merci de contacter notre équipe éditoriale à l’adresse suivante: editors@pv-magazine.com.